mercredi 28 décembre 2011

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Douze heures de vol plus tard, me voilà de retour dans mon foyer. Comme si je n'étais jamais parti. Durant le trajet de l'aéroport jusqu'à chez moi, je n'en revenais pas que le décor que j'avais sous les yeux étaient les rues que j'avais toujours connues, alors que quelques heures auparavant je voyais les rues illuminées de Shanghai à travers la fenêtre du taxi. Il s'agit de deux réalités tellement différentes qu'il m'apparaissait incroyable qu'un voyage de quelques heures puisse suffire pour les relier. Pourtant, autant ces mondes sont lointains l'un de l'autre, autant il semblerait que celui que je m'apprêtais à rejoindre est resté proche de mon cœur.

Ainsi, j'ai retrouvé mes frères,  mes parents, mes grands-parents comme si mon départ avait daté d'hier. Et puis surtout, j'ai retrouvé mon Jérémy. Des moments de tendresse tels que j'en rêvais. Une complicité plus forte que jamais. Un amour digne des meilleurs romans. Le lien qui nous uni semble seulement maintenant atteindre son apothéose. Tout a encore davantage de saveur que dans mes souvenirs. Une courte promenade shopping avec Kevin et maman vendredi. La distribution des cadeaux en souvenir de mon voyage. La décoration du sapin samedi après-midi. Une virée au lac de Genval, décor de notre second rencard. Un excellent repas de réveillon avec ma famille, suivi le lendemain d'un repas de Noël en plus grand comité. Les retrouvailles avec les parents de Jérémy. La rencontre des membres de sa famille le soir du 25. Une nuit dans le lit de sa chambre chez son papa. Sans oublier les innombrables baisers, les heures passées blottis l'un contre l'autre, les moments de passion à l'état pur. Un weekend parfait au cours duquel j'ai pu m'imprégner de lui autant que je l'aurais souhaité. Mon bonheur ne pouvait être atteindre d'hauteurs plus élevées.

A moins que. A peine avais-je quitté Jérémy que j'ai rejoins Emilie à Louvain-la-Neuve. Là encore, nul moment d'adaptation ou silence gêné, notre relation a repris immédiatement là où nous l'avions laissée en août, caractéristique des liens les plus forts. "Twilight 4 Breaking Dawn - Part 1" dans la salle 11 du "Cinéscope", un smoothie chez "Guapa", quelques parties de cartes avec les frères, une matinée à la patinoire, le partage des centaines de photo de mon périple chinois, le parcours des magazines de mode s'étant accumulés en mon absence, du repérage à l'Esplanade en anticipation des soldes... Emilie ayant pris congé, j'ai eu la chance de pouvoir passer trois jours avec elle pour revivre notre complicité digne de celle entre frère et soeur.

jeudi 22 décembre 2011

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... Et ainsi les dernières pages de l'histoire s'écrivent.

Lundi après-midi je me suis rendu au "Fake market" avec Maxence pour quelques achats finaux, avant qu'on ne se rende chez les Italiennes pour le dîner. Des plats livrés, du bon vin, des rires, des phrases aux intonations mélodieuses... Un début parfait pour cette soirée s'annonçant toute aussi parfaite. Une fois arrivé au "Zapata's", une Melody enfin de retour à Shanghai m'a immédiatement sauté au cou. Des retrouvailles qui se sont faites attendre bien trop longtemps. Nous n'avons ensuite pas tardé à migrer au "M2" où j'ai dansé sur le podium avec ma chérie. Et juste comme ça, on était à nouveau à la fin août, à la fameuse soirée au "M1", notre toute première soirée en groupe. Je me souviens être monté sur le podium pour y rejoindre cette jolie blonde, suite à quoi elle s'est approchée de moi et a soufflé dans mon oreille: "C'est bien connu que vous dansez bien vous les gays". Et avec ces quelques mots, la glace était brisée et une amitié formidable a commencé. Je regrette tant qu'on n'est pu passer plus de temps ensemble en raison de ses nombreux voyages. C'est pourquoi ce soir, ce n'était que elle et moi. Du moins, jusqu'à ce qu'elle quitte la boîte en raison de son cours du lendemain. Heureusement Charlotte, Maxence, Diletta, Paola et Valentina n'ont pas tardé à arriver du "Zapata's" et la soirée a pu continuer. Ambiance très électro, gens très branchés (accessoirement très bourrés aussi); on a dansé pendant des heures au rythme des sons électroniques dans ce club enfumé peuplé de gays et de mannequins. Ne voulant pas que le groupe se sépare, Maxence et moi avons fini par passer la nuit chez les Italiennes.

Le lendemain j'ai accompagné Diletta et Paola au "Fake market", non parce que j'avais envie de m'y rendre encore une fois, mais pour profiter des derniers moments avec Paola, cette Italienne pur sang dont je suis immédiatement tombé sous le charme. En la voyant s'éloigner après notre dernière étreinte, j'ai réalisé combien ces derniers jours sont une montagne russe d'émotions. De la joie, de la tristesse... Le tout multiplié de façon exponentielle étant donné qu'il s'agit des instants ultimes. Après avoir passé l'après-midi à l'appartement de Charlotte, ma chérie que je vais pouvoir retrouver en Belgique, j'ai rejoins Sascha et Kathi au "Bella Napoli". Autour de plats authentiques d'Italie, nous avons parlé de façon ouverte de mille et une choses, comme si nous nous connaissions depuis des années. Ne voulant mettre un terme à la soirée après que nos assiettes ne se soient vidées, ils m'ont invité à leur appartement où nous avons poursuivi la conversation autour d'un verre de Baileys.

Mercredi Maxence et moi avons déjeuné avec Melody, JR, Eric et Anne-Charlotte, cette Versaillaise que j'ai du manquer pendant plusieurs semaines elle aussi. Après le repas au cours duquel j'ai pu revivre notre complicité, nos amis nous ont fait part de leur envie d'aller au "Fake market". Nous y sommes donc allés une fois de plus. Peu importe que Maxence et moi finissions par connaître les étages de ce labyrinthe d'échoppes par coeur, tout ce qui comptait c'est que l'on soit à nouveau réuni. Et le soir, nous nous sommes rendus à une plus grande réunion encore à l'occasion de l'anniversaire de Felix. Pour marquer l'événement, ainsi que ma dernière soirée à Shanghai, nous sommes allés au "Brico café" pour y profiter du buffet italien à volonté. Nous avons ensuite marché jusqu'au "Brown Sugar" où nous sommes restés une heure ou deux, avant de nous rendre au "M2". J'y ai dansé comme s'il n'y avait de lendemain avec les filles - Anne-Charlotte, Diletta et Charlotte - alors que les garçons - Maxence, Eric, Felix et Max - n'avaient de cesse de m'encourager à boire. Les vodkas orange se sont enchaînées et très vite la conscience qu'il s'agissait de ma dernière nuit de folie s'est vue entourée d'une brume opaque.

Jamais je n'aurais imaginé que ce chapitre de ma vie me tienne tant à coeur. Ou plutôt, les personnages apparaissant au sein de celui-ci. Tourner la page s'avère affreusement difficile. Heureusement, la fin de ce chapitre signifie le commencement d'un nouveau. Et au sein de celui-ci, des anciens personnages réapparaissent. Des personnages que j'ai hâte de retrouver.

lundi 19 décembre 2011

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Lundi dernier je me suis rendu au "Da Marco" avec Maxence, Jorge, son ami et les Italiennes. Et j'y ai profité d'un repas absolument délicieux du pays d'origine de mes amies. Mercredi la collection "Dragon Tattoo" de Trish Summerville pour H&M a été lancée et j'ai pu mettre la main sur le long manteau à capuche me donnant des allures de personnage maléfique dans l'un ou l'autre film fantastique. Vendredi enfin, Sarah et Christine m'ont invité à me joindre à elles au "Da Marco", invitation que je n'ai pu refuser au vu du festin que j'y avais vécu quelques jours plus tôt. Après le repas en compagnie de Felix, Rafia et son copain, nous nous sommes dirigés vers le M1nt. Sarah, Christine et moi étions les plus premiers arrivés, nos amis ayant commencé à affluer plus tard dans la soirée, ce qui me laissait le temps de profiter de notre trio à nouveau réuni. Finalement, j'avais l'impression que tout le monde était là, bien que plusieurs manquaient à l'appel. Nous voilà à nouveau rassemblés là où tout avait commencé quatre mois plus tôt. Une nuit formidable et ce en dépit du fait que l'on savait que l'on devrait étudier le lendemain.

Car à l'exception de ces quelques événements, j'ai vécu exclusivement avec l'examen de dimanche de "Managerial Economics" en perspective. Examen dont je suis ressorti extrêmement enthousiaste, non seulement parce que je ressentais qu'il s'était bien passé, mais également et surtout parce que j'étais enfin un homme libre! Fini les contraintes, je pouvais à présent profiter de ces derniers jours pour faire le plein de shopping, musées, fêtes et amitiés avant de rentrer en Belgique. Chose que j'ai décidé de débuter immédiatement. Ensemble avec Maxence, Sarah et Christine nous nous sommes rendus au "Penta Lounge" après l'examen pour profiter de leur excellent brunch à volonté. Après les pancakes et fruits divers, j'ai été me promener en solo dans "Tianzifang", avant de me rendre à la "Shanghai Gallery of Art" où j'ai été surpris de découvrir qu'une artiste belge s'exposait parmi d'autres artistes internationaux. Le soir, nous étions tous réunis au "Malone's" pour la soirée d'adieu, et cette fois, personne ne manquait à l'appel. C'est avec le coeur noué que j'ai dit au revoir une dernière fois à mes amis de classe chinois, avant que la majorité ne se rende au "Gaga", alors que Maxence et moi avons préféré accompagner les Italiennes chez elles pour une séance DVD nocturne.

jeudi 15 décembre 2011

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Avec mon départ approchant à grands pas, je me surprends régulièrement en train de ressaisir les événements des quatre derniers mois. Quand je repense à mes débuts à Shanghai, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une époque lointaine, alors que paradoxalement ce tiers d'année semble s'être écoulé à une vitesse incroyable. Une chose est certaine, je n'oublierai jamais l'expérience qu'il m'a été donné de vivre ici. D'abord à travers les personnes qui y ont croisé mon chemin. L'employée du supermarché du coin souriant à chacune de mes visites parce que je m'emparais systématiquement des deux boîtes de lait présentes dans le réfrigérateur. La caissière au magasin de fruits à deux pas de l'appartement à qui je faisais toujours répéter le montant final. Le garde de la réception de notre immeuble me faisant chaque fois de grands signes lorsqu'il me voyait traverser le hall d'entrée. Et puis surtout, toutes ces nouvelles amitiés formidables qui ont vu le jour parmi les étudiants internationaux. Melody et sa chaleur humaine authentique, Anne-Charlotte et son tempérament doux, Christine et son rire d'enfant, Sarah et sa voix apaisante, Monika et sa profonde gentillesse, Max et son humour bien à lui, Sascha et son intérêt sincère, Maxence et son caractère facile à vivre, Massimo et son "It depends.", Valentina et sa naïveté attachante, Diletta et son élocution vive, Paola et sa chaleur méditerranéenne, Charlotte et son sourire plein d'affection, Felix et son invitation au dialogue, Eric et son insatiable envie de fête, Lydie et sa joie de vivre, Nils et son air d'intellectuel.

Sans oublier la ville en elle-même, celle-ci m'ayant apporté tant de choses. La vie dans un bel appartement doté d'une terrasse avec vue sur les gratte-ciels environnants. Les centres commerciaux modernes sur une demi-douzaine d'étages. Les innombrables bars et clubs où l'on a pu faire la fête. Les taxis à toute heure pour des tarifs dérisoires. Le "fabric market" et son infinité de possibilités stylistiques. Les restaurants de toutes les cuisines du monde dans un budget accessible. Le sentiment de sécurité dans les rues, et ce même lors de promenades nocturnes. Le réseau de métro particulièrement soigné permettant de se rendre n'importe où. Les rues de la Concession française longées de platanes. Les jeux de lumière transformant les buildings en véritables spectacles à la tombée de la nuit. Les nombreux parcs et leur verdure réconfortante. Les musées et leurs collections anciennes. Le sentiment grandiose lors des balades le long de la scène iconique de Shanghai qu'est la "skyline" de Pudong. Les réverbères à l'allure parisienne décorant bon nombre de rues. Oui, Shanghai gardera à jamais une place particulière dans mon coeur, parce que j'ai pu y goûter pour la première fois à mon rêve, à savoir celui d'une vie cosmopolite.

dimanche 11 décembre 2011

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Lundi 5 décembre, veille de la Saint-Nicolas, et retour derrière les bancs. Après plusieurs semaines de congé et de voyage pour la plupart d'entre nous, nous voilà à nouveau réunis pour le cours de "Managerial Economics". Cours qui s'avère plutôt intéressant, mais aussi plus exigent en termes d'investissement personnel. Les trois heures et demi de cours quotidiennes s'écoulent à une vitesse raisonnable grâce aux trois pauses, mais également et surtout grâce au professeur; un homme d'un certain âge originaire de la côte Ouest des Etats-Unis manifestant un don certain pour la pédagogie. La matière exposée n'est pas toujours évidente, mais une fois de plus Maxence et moi prenons conscience du niveau de l'enseignement que nous avons reçu à Louvain-la-Neuve, la majorité des concepts nous étant familiers ou l'ayant été autrefois. Et lorsque des signes de fatigue intellectuelle viennent pointer le bout de leur nez, il nous suffit de nous rappeler que ce cours constitue en principe le dernier de notre existence pour retrouver la motivation nécessaire.

Mardi 6 décembre, et pourtant aucun cadeau m'attendant à mon réveil, pas même quelques chocolats. A la place de cela, je me vois offert des devoirs, exercices et lectures pour remplir mes après-midis. Mais peu importe. Mon cadeau est de partager toutes mes matinées en compagnie de mes amis internationaux. Il est vrai que l'on est coincé derrière nos banquettes, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier leur compagnie, plus encore lorsque l'on va déjeuner ensemble une fois le cours terminé, le plus souvent au "City Shop". Et puis, je sais qu'un plus grand cadeau m'attend dans un avenir plus ou moins proche, chaque jour m'approchant des retrouvailles avec Jérémy.

A l'approche de la fin de la semaine, le travail a fait place à la détente. Jeudi soir le cours de Chinois a été remplacé par un dîner au restaurant, plus précisément un restaurant de style "Xinjiang", cette grande région au nord-est de la Chine. L'occasion de se réunir de façon conviviale une dernière fois avant que la taille du groupe ne commence à se réduire, et d'admirer les performances de danse traditionnelle tenues durant le repas. Vendredi soir, afin de célébrer le début du weekend, Maxence, Massimo, moi et d'autres nous sommes réunis autour d'une table de douze au "Sichuan Citizen". Le repas s'est suivi d'un cocktail au "Sugar", et le verre s'est suivi d'une nuit dansante au "M1nt". Le lendemain nous avions prévu de nous déhancher à "The Apartment", mais le style musical ne m'inspirant pas j'ai préféré migrer en solo vers le "Dubai" où je me suis dès lors fait de nouveaux amis sur la piste de danse. J'ai passé une nuit excellente, tout comme Maxence, ce dernier me l'ayant confié lorsqu'il est apparu dans l'ascenseur de notre appartement où je venais d'entrer. Mon ami dormait encore lorsque j'ai quitté l'appartement pour rejoindre Charlotte chez "Element Fresh" pour un délicieux petit-déjeuner et une mise à jour urgente des événements récents dans nos vies respectives.

dimanche 4 décembre 2011

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Mercredi la pluie s'est abattue sur Shanghai. La ville ne m'est jamais apparue aussi grise et déprimante. C'est pourquoi, dans une tentative de me remonter le moral, j'ai fait un passage chez "Awfully chocolate" où je me suis offert l'un de ces desserts tellement délicieux qu'ils ne peuvent autrement que contenir quelques dix mille calories. Je me suis ensuite rendu au "Fake Market" de West Nanjing Road pour me procurer quelques DVD afin de tuer le temps lors de mon potentiel emprisonnement à l'appartement (plus question que je sorte par de pareilles rafales de vent). "Twilight Breaking Dawn - Part 1", "The Tree of Life", "One Day", "Time Out" et "Brides Maids", soit mon idée d'une sélection cinématographique frôlant la perfection.

Les jours suivants la pluie a cessé, mais uniquement pour céder la place à un froid polaire. A l'habituel cours de Chinois du jeudi soir, j'ai tenu ma présentation orale traitant de la position de la femme dans la société chinoise. La prof semblait sincèrement enthousiaste, je l'étais par conséquent moi aussi. Et avec cela, j'ai bouclé tous les travaux que je souhaitais accomplir durant ce congé. C'est pourquoi le lendemain j'ai décidé d'affronter le froid pour aller me promener dans la Concession Française tout au long de l'après-midi armé de mon long manteau d'hiver. L'occasion de profiter des rues charmantes longées de part et d'autre de platanes, mais également de visiter quelques boutiques, telles que "Aegis Shanghai", enseigne pour hommes rassemblant des marques internationales. Par la suite, je me suis dirigé vers "Tianzifang" afin de jeter un oeil à cette boutique de bijoux pour hommes "JIP", pour finir mon périple le long de "Fuxing Road".

Quant à samedi, je suis enfin monté au sommet du "Shanghai World Financial Center", plus précisément au 100ième étage de cette tour dépassant toutes les autres avec ses 492 mètres, afin de profiter de la vue panoramique sur la ville. Pour rentrer chez moi après, j'ai emprunté le "Bund Tourist Tunnel", attraction aux éclairages psychédéliques reliant Pudong et le Bund sous la "Huangpu River". Le soir, je me suis rendu dans un club de jazz, le "Jz Club", ensemble avec Max, Stefan et Kathi, ajoutant ainsi un nouvel élément à ma liste de "premières fois". Au final, je suis parvenu à accomplir tout ce que je souhaitais encore faire à Shanghai, que ce soit d'un point de vue travail ou visites. Je peux à présent me plonger dans le cours de "Managerial Economics" avec l'intellect parfaitement libre, état d'esprit qui semble par ailleurs s'imposer. Ce sont probablement deux semaines de travail intensif qui se dessinent devant moi, suivies de quatre jours où je compte profiter un maximum de mes amis, avant de prendre l'avion pour la Belgique. Le plan est clair et, avec cela, je sais que le temps va filer, encore et toujours.

jeudi 1 décembre 2011

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Vendredi je suis passé au "Fabric Market" pour récupérer mon trench fait sur mesure. Celui-ci s'est avéré être exactement comme je l'avais imaginé. J'étais toujours sur mon nuage fashionesque lorsque j'ai rencontré Amely et Jerry dans la rue piétonne de West Nanjing Road. Afin de se rattraper sur les événements de nos vies respectives survenus au cours des dernières semaines, nous avons été manger dans le restaurant vietnamien "Pho 26"; restaurant qui a été suivi d'un dessert de Hong Kong au "Honey Moon Dessert". Je me réjouissais de pouvoir parler avec Amely, seulement, Jerry semblait monopoliser la conversation. Je suis parfaitement conscient du fait que les gays pensent beaucoup au sexe. Ce dont je n'étais pas conscient c'est que cela puisse représenter le seul et unique sujet de discussion dont sont capables certaines personnes.

Et parlant de gays, après plusieurs jours de travail à domicile, je me suis octroyé une sortie le samedi. Mon Chinois est toujours bien trop insuffisant pour tenir une conversation avec le conducteur de taxi, mais lorsque celui-ci m'a déposé devant la boîte vers 23:30, je pense avoir compris que ma destination le faisait rire. Afin d'avoir la garantie de m'amuser, je suis allé au "Dubai", parce que quoique l'on puisse dire, la musique est toujours bien meilleure dans les clubs gays; l'occasion de brûler le délicieux morceau de cake au chocolat de l'après-midi à force de me déhancher sur la piste de danse. Ce fut également l'occasion de réaliser que certains Chinois m'apparaissent vraiment mignons à présent, probablement l'une des répercutions de la durée prolongée de mon séjour. Mais en réalité, je n'avais d'yeux que pour les rares garçons ayant des signes de tendresse l'un pour l'autre. Tout cela ne faisait que me rappeler combien je suis heureux de ne plus être sur le marché.

Quelques jours plus tard, je suis sorti de l'appartement sous un prétexte différent que d'aller dîner dans l'un ou l'autre restaurant proche entre deux séances de travail. Direction le "Shanghai Aquarium" et ses espèces aquatiques en tout genre, différentes de celles que j'ai déjà pu voir par chez moi. Notamment des spécimens extrêmement laids aux allures préhistoriques, vues que l'on souhaite peut-être nous épargner en Europe. Mais également des espèces impressionnantes, telles que des raies géantes et autres requins-scies. Je me suis ensuite davantage enfoncé dans Pudong et j'ai été me promener dans l'immense "Century Park". Si Shanghai est le "New-York chinois" comme j'aime le dire, cet endroit constitue la version chinoise de Central Park. C'est là que j'ai réalisé qu'est enfin arrivé l'automne, cette saison à la beauté unique, cependant toujours teintée d'une pointe de mélancolie. Ainsi, je n'aurais souhaité qu'une chose: pouvoir me promener entre ces feuillages dorés main dans la main avec ce quelqu'un de spécial.