lundi 30 janvier 2012

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Le rythme de la vie peut parfois paraître frénétique. Lever tôt, trajet en train, journée au bureau, autre trajet en train et avant qu'on ne le sache, le soleil se couche à nouveau. Autrefois je n'aurais peut-être pas trouvé un moyen de ralentir cette course, mais aujourd'hui j'ai quelque chose que mon coeur n'a que trop longtemps désiré: l'amour. Et je découvre des joies que je n'aurais jamais pensé autant savourer: celles de former un véritable couple. Un statut qui se reflète le mieux dans les événements les plus simples et anodins. Dîner ensemble avec la famille, se prélasser dans le fauteuil devant la télé, partager des trajets en voiture, pouvoir dormir profondément dans le même lit, s'éveiller avec l'autre à ses côtés. Non seulement je découvre un niveau de complicité que jamais je n'avais développé avec un autre garçon, mais j'ai l'impression de pouvoir influencer l'avancée des aiguilles de l'horloge. Dans ses bras, le temps semble s'arrêter, tout autour semble s'effacer et une bulle imperméable au monde extérieur semble se former. Dans son étreinte, je ressens un bien-être tout aussi inexplicable que celui qu'un enfant éprouve avec son compagnon en peluche.

Après déjà avoir passé la nuit de mercredi à jeudi chez moi, Jérémy m'a rejoint à Néthen vendredi soir après que je sois rentré du stage. Le weekend s'est amorcé avec une longue matinée de détente au lit, le plaisir de pouvoir se lever à sa guise. L'après-midi, nous nous sommes engagés dans une activité un tant soit peu plus physique, puisque nous nous sommes rendus à la patinoire. Noël étant définitivement derrière nous mais les jours froids se poursuivant, il s'agit de l'une de ces activités infiniment réjouissantes lorsque pratiquées en hiver. En véritable duo amoureux, nous avons ensuite pris la route pour Nivelles, afin de passer une partie de la soirée en compagnie de sa maman. Après le dîner et les rires avec cette personne adorable, la Smart s'est vue encore une fois sollicitée à l'occasion d'un voyage jusqu'à la capitale. Il était déjà 22:30 lorsque nous y avons rejoint Soufian et Mathieu, autre duo amoureux, qui étaient en compagnie de trois amies. Après un verre dans un bar, nous avons marché les quelques pas glacials nous séparant de "Chez Maman" où nous sommes restés dans une ambiance festive et chaleureuse jusque 02:30. Le lendemain, j'ai quitté Nivelles pour me rendre à Louvain-la-Neuve à la rencontre d'une autre personne chère: Emilie. Autant c'était étrange, voir même déplaisant, de me promener dans ces rues décor d'un chapitre de ma vie que je considère comme bouclé, autant c'était jouissif de me retrouver avec Emilie à la "Crêperie Bretonne" autour d'une gourmandise pour se raconter nos semaines respectives. Et dans la tradition de nos rencontres, nous nous sommes ensuite rendus au "Cinéscope" pour aller voir "A dangerous method".

Ainsi, les jours du lundi au vendredi s'envolent en un clin d'oeil, pour ensuite entamer deux jours de réunion avec des proches. Une cadence nouvelle et parfois épuisante, mais qui me plaît énormément.

lundi 23 janvier 2012

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"Gerrit au salon de l'auto c'est comme Martine au bordel." - Soufian

La semaine dernière s'est écoulée à une allure folle. Parce que je trouve progressivement mes marques au FFI. Parce que j'ai pu rendre une visite à l'exposition consacrée à Walter Van Beirendonck au MoMu. Et parce que le weekend qui se profilait à l'horizon s'annonçait des plus agréables. Immédiatement après être rentré du travail vendredi soir, j'ai été rejoint par Jérémy et nous avons pris le train en direction de Liège. Une fois descendus à la gare des Guillemins, nous avons été accueillis par John et Théo, ainsi que leur ami Raphaël. Alors que John se rappelait encore de la date exacte de notre dernière réunion, quelques jours avant mon départ pour Shanghai, il m'a fallu revoir ce jeune couple pour me rappeler combien leur amitié m'était chère. Comme à leur habitude, ils nous ont reçus les bras ouverts dans leur petit appartement avec un bon repas, du vin et leur lot de plaisanteries. La soirée était déjà bien avancée lorsque nous avons été rejoints par d'autres amis à eux, formant ainsi un véritable rassemblement gay, à l'exception de Brenda, seule fille du groupe. Nous nous sommes rendus à l'Open Bar, lieu où nous n'avions de cesse d'attirer les regards du public à force de monopoliser le petit podium. Il est regrettable que le public présent ait été si réduit (et si médiocre), mais cela ne nous a nullement empêché de passer une bonne soirée. J'aurais aimé encore passer du temps avec John et Théo le lendemain, mais Jérémy et moi avions déjà d'autres projets.

"I used to write about finding love. Now I want to write about what happens after you've found it." - Carrie Bradshaw

Quelques heures après avoir quitté Liège, nous étions à Bruxelles, aux portes du Salon de l'Auto. A première vue ma présence pourrait y constituer un parfait paradoxe, moi qui n'ai pas mon permis de conduire et pour qui toutes les voitures apparaissent comme parfaitement substituables. Mais pour quelqu'un me connaissant davantage cela n'apparaitrait pas si étonnant, tel John qui me répétait combien Jérémy et moi étions mignons ensemble. Car autant je suis un passionné de mode, autant Jérémy aime les automobiles. C'est pourquoi je l'y ai accompagné, parce que j'étais curieux, et parce que tout moment passé avec Jérémy est agréable. Le soir nous avons été invités au restaurant par son papa, plus précisément au "Golden City" où nous avons profité du buffet chinois à volonté, signature parfaite de cette belle journée. Le weekend en amoureux s'est poursuivi le lendemain avec un second restaurant le midi, Italien cette fois, et de nombreux câlins l'après-midi. Etrange comme la séparation peut être difficile après avoir vécu en symbiose pendant deux jours seulement. Et pourtant.

vendredi 13 janvier 2012

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Samedi soir je me suis rendu à Bruxelles pour passer la soirée auprès de mon chéri. Après le dîner en compagnie de son papa, direction le Kinepolis situé au pied de l'Atomium, dont les boules scintillaient de mille et une lumières. Nous avons été voir "Happy New Year", rassemblement de nombre de stars pour ce film dont on ressort avec le sourire et l'esprit léger. Et pour moi aussi, cette nouvelle année aurait un début heureux, puisque lundi commençait mon stage au "Flanders Fashion Institute" à Anvers.

Pour commencer il y a la ville: Anvers. Véritable épicentre de la mode belge, elle est d'un charme infini, de part ses bâtiments historiques, ses habitants stylés et son quartier regroupant les plus belles enseignes. Au milieu de celui-ci, un superbe immeuble datant du 19e siècle que l'on surnomme "ModeNatie". En son sein, on retrouve le MoMu - le musée de la mode, la section Mode de l'Académie Royale des Beaux Arts, la boutique Yohji Yamamoto, ainsi que la salle lumineuse au quatrième étage, réservée au FFI. Je ne pouvais espérer meilleure localisation. Ensuite, il y a les tâches à accomplir. En tant que Junior Assistant, il me revient d'apporter mon soutien à l'organisation des divers projets mis sur pied par le FFI, à savoir "Showroom Belgium" à la London Fashion Week, "Showroom Belgium" à la Paris Fashion Week et les "(Con)Temporary Fashion Days". Ajoutons à cela le site web du FFI et l'on comprend facilement que le risque d'ennui est inexistant. Enfin, il y a les personnes avec qui je travaille. Mes trois collègues bien sûr, ces dames dynamiques, motivées et ouvertes d'esprit, mais également les visiteurs, tels que des jeunes stylistes espérant y voir plus clair dans leur carrière.

La face obscure de la chose est que je passe beaucoup de temps dans les transports en commun pour me rendre jusqu'à cette ville tant convoitée, et que mon esprit semble dès lors être monopolisé par mon travail toute la journée durant, à l'exception des quelques trois heures à ma disposition avant que les lumières ne s'éteignent. C'est pourquoi il est bon d'introduire dans la semaine un petit événement procurant la secousse sauvant de la routine. Et cet événement porte le nom de Jérémy. Jeudi soir j'ai passé mes quelques heures de libre chez moi avec lui, avant de m'endormir dans son étreinte. Et après tout ce temps, force est de constater que sa fragrance reste la plus belle et rassurante qu'il soit.

samedi 7 janvier 2012

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Les fêtes sont une période à partager en famille. Qu'il s'agisse de la famille dans laquelle on est né, ou la famille que l'on s'est créé soi-même. La famille sont les personnes auprès desquelles on rentre après un périple, tel un long voyage à l'autre bout du monde. Ce sont les personnes avec lesquelles un soutien mutuel prend place de façon naturelle, par exemple lorsque des frères plus jeunes traversent à leur tour cette période difficile que sont les examens de janvier. Ce sont les personnes avec lesquelles on partage les événements récurrents de la vie, tel que le début des soldes en compagnie d'un frère et de sa copine. Ce sont les personnes qui se réjouissent de votre réussite, tel un examen théorique pour le permis accompli avec succès. Ce sont les personnes avec lesquelles on se réunit autour de la table, que ce soit pour un repas, ou pour partager une certaine pâtisserie dénommée "Galette des Rois". Ce sont les personnes avec lesquelles on peut parler des heures sans s'en rendre compte, telle une meilleure amie rencontrée en fin de semaine autour d'un verre.

Ce sont également les personnes avec lesquelles il est difficilement concevable d'avoir des secrets. C'est pourquoi, après avoir vécu plusieurs années en craignant sa réaction, j'ai attendu d'être seul avec mon père pour lui parler de mon orientation sexuelle. Et heureusement, à peine avais-je entamé mon discours que ce dernier m'a interrompu en disant qu'il savait. Et heureusement, sa réaction fut bonne, meilleure que je ne l'avais espéré. Au vu du nombre de fois que Jérémy et moi nous sommes vus depuis mon retour, il avait compris qu'il s'agissait de davantage qu'une relation amicale entre deux garçons. Ce ne fut pas différent au cours de cette semaine...

Nous nous étions quittés le matin, et pourtant, en ce calme dimanche après-midi, j'éprouvais un manque que je n'avais plus ressenti depuis longtemps. Le sentiment de ne savoir que faire, d'être entièrement perdu lorsque séparé de l'être cher. C'est pourquoi Jérémy est venu chez moi le soir même, l'occasion de partager une soirée magique, inoubliable même, en ce 1er janvier 2012. Nous nous sommes revus le mardi soir, Jérémy ayant insisté pour qu'on aille manger Thaï à Bruxelles, et ce malgré les intempéries. Ce n'est qu'une fois entré dans le restaurant que j'ai compris la raison de sa persistance: une réunion surprise avec Soufian et Mathieu, attention qui m'a fait plaisir au plus haut point. Un excellent repas s'est suivi d'un cocktail dans l'atmosphère cosy du bar "Goupil le Fol" et très vite les liens étaient à nouveau aussi soudés qu'avant. Il n'aura fallu attendre que jeudi pour que l'on se revoit, puisque je me suis rendu à Nivelles pour un diner and sleep-over, l'occasion également de revoir cette maman drôle et chaleureuse.

dimanche 1 janvier 2012

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Plus d'une semaine depuis mon retour, et les anciennes habitudes ont repris leur place. Cependant, cela n'empêche nullement que mes journées soient des plus festives. Mercredi soir, Jérémy et moi nous sommes rendus à la "Brasserie Edouard" à Grez-Doiceau pour célébrer nos sept mois de couple. Après avoir dû vivre nos anniversaires précédents séparés, Jérémy a voulu marquer celui-ci  grâce à une soirée magnifique en tête-à-tête. Tout au long du repas - apéro, entrée, plat - la conversation s'est faite riche, avec pour thème central l'avenir, ou plutôt notre avenir. Ensemble. Le lendemain, la conversation s'est faite tout aussi abondante à Bruxelles, bien que pour une raison différente, notamment les retrouvailles avec Abir. Retour aux sources puisque nous nous sommes rendus au "People" ainsi qu'au restaurant chinois où nous avions été manger lors de notre dernière entrevue avant mon départ. Tant d'événements s'étaient déroulés depuis, mais notre amitié est restée parfaitement intacte. Vendredi après-midi j'ai retrouvé Emilie à Louvain-la-Neuve pour que nous allions voir "Carnage", alors que le lendemain nous étions captivés par le DVD de "Black Swan". Samedi enfin, j'ai fêté le réveillon à Nivelles en compagnie de mon chéri, sa maman et sa grand-mère.

Le passage d'une année à une autre est synonyme de voeux pour celle se profilant à l'horizon. Et ces voeux prennent souvent la forme du souhait que cette année soit meilleure que la précédente. Seulement, 2011 aura été tellement savoureuse pour moi que pareil souhait m'apparaît surréaliste. Non seulement 2011 aura été l'année dans le signe de Shanghai, mais également et surtout celle de l'amour. Celle où je l'ai trouvé, le vrai. Chaque fois que je me plonge dans ses yeux bleus, ma respiration s'interrompt, tant je suis submergé par le fait de connaître aujourd'hui une complicité si unique avec un être aussi beau et tendre. Une chose est certaine, 2012 sera différente, dans le signe de la nouveauté. Plus de cours, mais bien un mémoire et un stage. Alors que je serai à Anvers, Abir sera au Luxembourg, rendant ainsi rares les opportunités de passer du temps avec l'amie précieuse qui faisait autrefois mon quotidien d'étudiant. Sans cesse, nos vies évoluent. Toujours, le changement est au coin de la rue, donne source d'une multitude d'émotions contradictoires. Heureusement, autant les activités et décors sont changeants, autant les personnages qui comptent restent présents, qu'ils soient proches ou non.