jeudi 11 août 2011

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Initialement publié le mardi 23 mars 2010

Il est une réplique de "Six feet under" qui me revient occasionnellement: "What's a little pain compared to the infinite possibilities of life?". Il faudrait que je le grave dans un endroit stratégique pour ne jamais perdre cela de vue. Car la vie peut bel et bien prendre une infinité de chemins différents. Cela signifie en outre qu'elle est caractérisée par bons nombres d'aléas. Un instant on se retrouve entièrement coupé du monde, isolé sur une île lointaine sans accès, le suivant on s'aperçoit qu'on est entouré en permanence, les présences humaines s'enchaînant les unes après les autres. Le premier cas de figure s'est présenté dimanche soir lorsque la petite lapine grise qui a partagé six ans et demi de ma vie s'est endormie pour de bon. Bien qu'il ne s'agit que d'une petite créature, cette mort m'a attristé parce qu'elle m'a rappelé que tout n'est que changement. Le deuxième cas caractérise le restant de ces quelques derniers jours.

Vendredi soir je me suis rendu chez Emilie. Voilà bien trop longtemps qu'on ne s'était pas vus, je me réjouissais à l'idée de passer une nuit chez elle. Concrètement nous n'avons pas fait grand chose, simplement profiter de la présence de l'autre et regarder le DVD de "The September Issue". Le lendemain matin, il était prévu que je donne un coup de main à sa soeur en Math, pour qu'ensuite je prenne le train à Rixensart en direction d'Anvers. Il était 15h lorsque je suis arrivé à la gare "Anvers Centrale", un monument en soi. Dans cette très belle ville où je me rendais pour la première fois je devais rencontrer N., un jeune homme flamand avec qui j'ai commencé à communiquer il y a déjà quelques mois. Nous nous sommes promenés le long du "Meir" pour ensuite nous diriger vers la rive de l'Escaut, endroit où nous avons bu un verre. Un peu plus tard nous sommes allés manger chinois avant que je ne me redirige vers la gare une fois le soleil couché. Cette rencontre ne m'a en quelques sortes laissé ni chaud, ni froid, son physique avantageux ne pouvant pas compenser son manque d'attention. Mais, je suppose que je le connais trop peu pour le caractériser de la sorte.

Lundi soir ensuite, après une conférence donnée par le groupe bancaire CBC, Aline, Abir et moi sommes allés manger un durum avant de nous rendre au Rabelais (notre nouveau lieu favori?!) pour boire un cocktail. L'alcool n'arrangeant pas les choses, nous avons encore passé la grande majorité de la soirée à parler de notre sujet récurrent: sexe/relation. Il devait être minuit lorsque je suis rentré chez moi et pourtant je n'avais nullement sommeil. Plutôt que d'aller me coucher j'ai donc répondu à l'appel Skype de Julien. Après cette conversation pleine de surprises, je suis descendu boire un verre d'eau, ce qui a mené à ce que j'engage la conversation avec mon frère, toujours pas couché lui non plus.

Au terme de cette soirée mouvementée, j'ai eu l'idée suivante: Au fond, ce qui est épatant c'est que deux personnes puissent s'entendre. Au vu de notre propre complexité, des différences de longueurs d'onde ne peuvent que constituer la norme. Un soir on n'a envie de rien, le suivant on rit aux éclats et l'on aimerait ne jamais fermer les yeux. Dès lors, rassembler deux de ces êtres à la complexité infinie apparaît très vite comme une mission impossible. Il n'y a aucun doute, notre idée des liens humains est complètement faussée. Cette idée est véhiculée par Hollywood et autres, mais également par notre entourage, un entourage dans lequel les couples semblent émerger en nombres tels des champignons. Seulement, parmi ces soi-disant couples, combien en constituent véritablement un? Souvent il ne s'agit que d'une amitié déguisée, ou d'une mascarade à laquelle les deux parties se plaisent à croire. Nous pouvons annuler tous ces êtres, pour ainsi prendre conscience qu'une entente entre deux personnes est une chose des plus rares. Et nous pouvons alors cesser de considérer le célibat comme une plaie, et surtout comme un échec, l'échec de ne pas avoir pu ouvrir son coeur, de ne pas être parvenu à plaire à ne fusse qu'une seule personne, ou encore de ne pas pouvoir surmonter sa propre fierté et se montrer moins difficile. Mieux vaut être seul que mal accompagné.

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