mercredi 28 décembre 2011

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Douze heures de vol plus tard, me voilà de retour dans mon foyer. Comme si je n'étais jamais parti. Durant le trajet de l'aéroport jusqu'à chez moi, je n'en revenais pas que le décor que j'avais sous les yeux étaient les rues que j'avais toujours connues, alors que quelques heures auparavant je voyais les rues illuminées de Shanghai à travers la fenêtre du taxi. Il s'agit de deux réalités tellement différentes qu'il m'apparaissait incroyable qu'un voyage de quelques heures puisse suffire pour les relier. Pourtant, autant ces mondes sont lointains l'un de l'autre, autant il semblerait que celui que je m'apprêtais à rejoindre est resté proche de mon cœur.

Ainsi, j'ai retrouvé mes frères,  mes parents, mes grands-parents comme si mon départ avait daté d'hier. Et puis surtout, j'ai retrouvé mon Jérémy. Des moments de tendresse tels que j'en rêvais. Une complicité plus forte que jamais. Un amour digne des meilleurs romans. Le lien qui nous uni semble seulement maintenant atteindre son apothéose. Tout a encore davantage de saveur que dans mes souvenirs. Une courte promenade shopping avec Kevin et maman vendredi. La distribution des cadeaux en souvenir de mon voyage. La décoration du sapin samedi après-midi. Une virée au lac de Genval, décor de notre second rencard. Un excellent repas de réveillon avec ma famille, suivi le lendemain d'un repas de Noël en plus grand comité. Les retrouvailles avec les parents de Jérémy. La rencontre des membres de sa famille le soir du 25. Une nuit dans le lit de sa chambre chez son papa. Sans oublier les innombrables baisers, les heures passées blottis l'un contre l'autre, les moments de passion à l'état pur. Un weekend parfait au cours duquel j'ai pu m'imprégner de lui autant que je l'aurais souhaité. Mon bonheur ne pouvait être atteindre d'hauteurs plus élevées.

A moins que. A peine avais-je quitté Jérémy que j'ai rejoins Emilie à Louvain-la-Neuve. Là encore, nul moment d'adaptation ou silence gêné, notre relation a repris immédiatement là où nous l'avions laissée en août, caractéristique des liens les plus forts. "Twilight 4 Breaking Dawn - Part 1" dans la salle 11 du "Cinéscope", un smoothie chez "Guapa", quelques parties de cartes avec les frères, une matinée à la patinoire, le partage des centaines de photo de mon périple chinois, le parcours des magazines de mode s'étant accumulés en mon absence, du repérage à l'Esplanade en anticipation des soldes... Emilie ayant pris congé, j'ai eu la chance de pouvoir passer trois jours avec elle pour revivre notre complicité digne de celle entre frère et soeur.

jeudi 22 décembre 2011

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... Et ainsi les dernières pages de l'histoire s'écrivent.

Lundi après-midi je me suis rendu au "Fake market" avec Maxence pour quelques achats finaux, avant qu'on ne se rende chez les Italiennes pour le dîner. Des plats livrés, du bon vin, des rires, des phrases aux intonations mélodieuses... Un début parfait pour cette soirée s'annonçant toute aussi parfaite. Une fois arrivé au "Zapata's", une Melody enfin de retour à Shanghai m'a immédiatement sauté au cou. Des retrouvailles qui se sont faites attendre bien trop longtemps. Nous n'avons ensuite pas tardé à migrer au "M2" où j'ai dansé sur le podium avec ma chérie. Et juste comme ça, on était à nouveau à la fin août, à la fameuse soirée au "M1", notre toute première soirée en groupe. Je me souviens être monté sur le podium pour y rejoindre cette jolie blonde, suite à quoi elle s'est approchée de moi et a soufflé dans mon oreille: "C'est bien connu que vous dansez bien vous les gays". Et avec ces quelques mots, la glace était brisée et une amitié formidable a commencé. Je regrette tant qu'on n'est pu passer plus de temps ensemble en raison de ses nombreux voyages. C'est pourquoi ce soir, ce n'était que elle et moi. Du moins, jusqu'à ce qu'elle quitte la boîte en raison de son cours du lendemain. Heureusement Charlotte, Maxence, Diletta, Paola et Valentina n'ont pas tardé à arriver du "Zapata's" et la soirée a pu continuer. Ambiance très électro, gens très branchés (accessoirement très bourrés aussi); on a dansé pendant des heures au rythme des sons électroniques dans ce club enfumé peuplé de gays et de mannequins. Ne voulant pas que le groupe se sépare, Maxence et moi avons fini par passer la nuit chez les Italiennes.

Le lendemain j'ai accompagné Diletta et Paola au "Fake market", non parce que j'avais envie de m'y rendre encore une fois, mais pour profiter des derniers moments avec Paola, cette Italienne pur sang dont je suis immédiatement tombé sous le charme. En la voyant s'éloigner après notre dernière étreinte, j'ai réalisé combien ces derniers jours sont une montagne russe d'émotions. De la joie, de la tristesse... Le tout multiplié de façon exponentielle étant donné qu'il s'agit des instants ultimes. Après avoir passé l'après-midi à l'appartement de Charlotte, ma chérie que je vais pouvoir retrouver en Belgique, j'ai rejoins Sascha et Kathi au "Bella Napoli". Autour de plats authentiques d'Italie, nous avons parlé de façon ouverte de mille et une choses, comme si nous nous connaissions depuis des années. Ne voulant mettre un terme à la soirée après que nos assiettes ne se soient vidées, ils m'ont invité à leur appartement où nous avons poursuivi la conversation autour d'un verre de Baileys.

Mercredi Maxence et moi avons déjeuné avec Melody, JR, Eric et Anne-Charlotte, cette Versaillaise que j'ai du manquer pendant plusieurs semaines elle aussi. Après le repas au cours duquel j'ai pu revivre notre complicité, nos amis nous ont fait part de leur envie d'aller au "Fake market". Nous y sommes donc allés une fois de plus. Peu importe que Maxence et moi finissions par connaître les étages de ce labyrinthe d'échoppes par coeur, tout ce qui comptait c'est que l'on soit à nouveau réuni. Et le soir, nous nous sommes rendus à une plus grande réunion encore à l'occasion de l'anniversaire de Felix. Pour marquer l'événement, ainsi que ma dernière soirée à Shanghai, nous sommes allés au "Brico café" pour y profiter du buffet italien à volonté. Nous avons ensuite marché jusqu'au "Brown Sugar" où nous sommes restés une heure ou deux, avant de nous rendre au "M2". J'y ai dansé comme s'il n'y avait de lendemain avec les filles - Anne-Charlotte, Diletta et Charlotte - alors que les garçons - Maxence, Eric, Felix et Max - n'avaient de cesse de m'encourager à boire. Les vodkas orange se sont enchaînées et très vite la conscience qu'il s'agissait de ma dernière nuit de folie s'est vue entourée d'une brume opaque.

Jamais je n'aurais imaginé que ce chapitre de ma vie me tienne tant à coeur. Ou plutôt, les personnages apparaissant au sein de celui-ci. Tourner la page s'avère affreusement difficile. Heureusement, la fin de ce chapitre signifie le commencement d'un nouveau. Et au sein de celui-ci, des anciens personnages réapparaissent. Des personnages que j'ai hâte de retrouver.

lundi 19 décembre 2011

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Lundi dernier je me suis rendu au "Da Marco" avec Maxence, Jorge, son ami et les Italiennes. Et j'y ai profité d'un repas absolument délicieux du pays d'origine de mes amies. Mercredi la collection "Dragon Tattoo" de Trish Summerville pour H&M a été lancée et j'ai pu mettre la main sur le long manteau à capuche me donnant des allures de personnage maléfique dans l'un ou l'autre film fantastique. Vendredi enfin, Sarah et Christine m'ont invité à me joindre à elles au "Da Marco", invitation que je n'ai pu refuser au vu du festin que j'y avais vécu quelques jours plus tôt. Après le repas en compagnie de Felix, Rafia et son copain, nous nous sommes dirigés vers le M1nt. Sarah, Christine et moi étions les plus premiers arrivés, nos amis ayant commencé à affluer plus tard dans la soirée, ce qui me laissait le temps de profiter de notre trio à nouveau réuni. Finalement, j'avais l'impression que tout le monde était là, bien que plusieurs manquaient à l'appel. Nous voilà à nouveau rassemblés là où tout avait commencé quatre mois plus tôt. Une nuit formidable et ce en dépit du fait que l'on savait que l'on devrait étudier le lendemain.

Car à l'exception de ces quelques événements, j'ai vécu exclusivement avec l'examen de dimanche de "Managerial Economics" en perspective. Examen dont je suis ressorti extrêmement enthousiaste, non seulement parce que je ressentais qu'il s'était bien passé, mais également et surtout parce que j'étais enfin un homme libre! Fini les contraintes, je pouvais à présent profiter de ces derniers jours pour faire le plein de shopping, musées, fêtes et amitiés avant de rentrer en Belgique. Chose que j'ai décidé de débuter immédiatement. Ensemble avec Maxence, Sarah et Christine nous nous sommes rendus au "Penta Lounge" après l'examen pour profiter de leur excellent brunch à volonté. Après les pancakes et fruits divers, j'ai été me promener en solo dans "Tianzifang", avant de me rendre à la "Shanghai Gallery of Art" où j'ai été surpris de découvrir qu'une artiste belge s'exposait parmi d'autres artistes internationaux. Le soir, nous étions tous réunis au "Malone's" pour la soirée d'adieu, et cette fois, personne ne manquait à l'appel. C'est avec le coeur noué que j'ai dit au revoir une dernière fois à mes amis de classe chinois, avant que la majorité ne se rende au "Gaga", alors que Maxence et moi avons préféré accompagner les Italiennes chez elles pour une séance DVD nocturne.

jeudi 15 décembre 2011

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Avec mon départ approchant à grands pas, je me surprends régulièrement en train de ressaisir les événements des quatre derniers mois. Quand je repense à mes débuts à Shanghai, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une époque lointaine, alors que paradoxalement ce tiers d'année semble s'être écoulé à une vitesse incroyable. Une chose est certaine, je n'oublierai jamais l'expérience qu'il m'a été donné de vivre ici. D'abord à travers les personnes qui y ont croisé mon chemin. L'employée du supermarché du coin souriant à chacune de mes visites parce que je m'emparais systématiquement des deux boîtes de lait présentes dans le réfrigérateur. La caissière au magasin de fruits à deux pas de l'appartement à qui je faisais toujours répéter le montant final. Le garde de la réception de notre immeuble me faisant chaque fois de grands signes lorsqu'il me voyait traverser le hall d'entrée. Et puis surtout, toutes ces nouvelles amitiés formidables qui ont vu le jour parmi les étudiants internationaux. Melody et sa chaleur humaine authentique, Anne-Charlotte et son tempérament doux, Christine et son rire d'enfant, Sarah et sa voix apaisante, Monika et sa profonde gentillesse, Max et son humour bien à lui, Sascha et son intérêt sincère, Maxence et son caractère facile à vivre, Massimo et son "It depends.", Valentina et sa naïveté attachante, Diletta et son élocution vive, Paola et sa chaleur méditerranéenne, Charlotte et son sourire plein d'affection, Felix et son invitation au dialogue, Eric et son insatiable envie de fête, Lydie et sa joie de vivre, Nils et son air d'intellectuel.

Sans oublier la ville en elle-même, celle-ci m'ayant apporté tant de choses. La vie dans un bel appartement doté d'une terrasse avec vue sur les gratte-ciels environnants. Les centres commerciaux modernes sur une demi-douzaine d'étages. Les innombrables bars et clubs où l'on a pu faire la fête. Les taxis à toute heure pour des tarifs dérisoires. Le "fabric market" et son infinité de possibilités stylistiques. Les restaurants de toutes les cuisines du monde dans un budget accessible. Le sentiment de sécurité dans les rues, et ce même lors de promenades nocturnes. Le réseau de métro particulièrement soigné permettant de se rendre n'importe où. Les rues de la Concession française longées de platanes. Les jeux de lumière transformant les buildings en véritables spectacles à la tombée de la nuit. Les nombreux parcs et leur verdure réconfortante. Les musées et leurs collections anciennes. Le sentiment grandiose lors des balades le long de la scène iconique de Shanghai qu'est la "skyline" de Pudong. Les réverbères à l'allure parisienne décorant bon nombre de rues. Oui, Shanghai gardera à jamais une place particulière dans mon coeur, parce que j'ai pu y goûter pour la première fois à mon rêve, à savoir celui d'une vie cosmopolite.

dimanche 11 décembre 2011

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Lundi 5 décembre, veille de la Saint-Nicolas, et retour derrière les bancs. Après plusieurs semaines de congé et de voyage pour la plupart d'entre nous, nous voilà à nouveau réunis pour le cours de "Managerial Economics". Cours qui s'avère plutôt intéressant, mais aussi plus exigent en termes d'investissement personnel. Les trois heures et demi de cours quotidiennes s'écoulent à une vitesse raisonnable grâce aux trois pauses, mais également et surtout grâce au professeur; un homme d'un certain âge originaire de la côte Ouest des Etats-Unis manifestant un don certain pour la pédagogie. La matière exposée n'est pas toujours évidente, mais une fois de plus Maxence et moi prenons conscience du niveau de l'enseignement que nous avons reçu à Louvain-la-Neuve, la majorité des concepts nous étant familiers ou l'ayant été autrefois. Et lorsque des signes de fatigue intellectuelle viennent pointer le bout de leur nez, il nous suffit de nous rappeler que ce cours constitue en principe le dernier de notre existence pour retrouver la motivation nécessaire.

Mardi 6 décembre, et pourtant aucun cadeau m'attendant à mon réveil, pas même quelques chocolats. A la place de cela, je me vois offert des devoirs, exercices et lectures pour remplir mes après-midis. Mais peu importe. Mon cadeau est de partager toutes mes matinées en compagnie de mes amis internationaux. Il est vrai que l'on est coincé derrière nos banquettes, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier leur compagnie, plus encore lorsque l'on va déjeuner ensemble une fois le cours terminé, le plus souvent au "City Shop". Et puis, je sais qu'un plus grand cadeau m'attend dans un avenir plus ou moins proche, chaque jour m'approchant des retrouvailles avec Jérémy.

A l'approche de la fin de la semaine, le travail a fait place à la détente. Jeudi soir le cours de Chinois a été remplacé par un dîner au restaurant, plus précisément un restaurant de style "Xinjiang", cette grande région au nord-est de la Chine. L'occasion de se réunir de façon conviviale une dernière fois avant que la taille du groupe ne commence à se réduire, et d'admirer les performances de danse traditionnelle tenues durant le repas. Vendredi soir, afin de célébrer le début du weekend, Maxence, Massimo, moi et d'autres nous sommes réunis autour d'une table de douze au "Sichuan Citizen". Le repas s'est suivi d'un cocktail au "Sugar", et le verre s'est suivi d'une nuit dansante au "M1nt". Le lendemain nous avions prévu de nous déhancher à "The Apartment", mais le style musical ne m'inspirant pas j'ai préféré migrer en solo vers le "Dubai" où je me suis dès lors fait de nouveaux amis sur la piste de danse. J'ai passé une nuit excellente, tout comme Maxence, ce dernier me l'ayant confié lorsqu'il est apparu dans l'ascenseur de notre appartement où je venais d'entrer. Mon ami dormait encore lorsque j'ai quitté l'appartement pour rejoindre Charlotte chez "Element Fresh" pour un délicieux petit-déjeuner et une mise à jour urgente des événements récents dans nos vies respectives.

dimanche 4 décembre 2011

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Mercredi la pluie s'est abattue sur Shanghai. La ville ne m'est jamais apparue aussi grise et déprimante. C'est pourquoi, dans une tentative de me remonter le moral, j'ai fait un passage chez "Awfully chocolate" où je me suis offert l'un de ces desserts tellement délicieux qu'ils ne peuvent autrement que contenir quelques dix mille calories. Je me suis ensuite rendu au "Fake Market" de West Nanjing Road pour me procurer quelques DVD afin de tuer le temps lors de mon potentiel emprisonnement à l'appartement (plus question que je sorte par de pareilles rafales de vent). "Twilight Breaking Dawn - Part 1", "The Tree of Life", "One Day", "Time Out" et "Brides Maids", soit mon idée d'une sélection cinématographique frôlant la perfection.

Les jours suivants la pluie a cessé, mais uniquement pour céder la place à un froid polaire. A l'habituel cours de Chinois du jeudi soir, j'ai tenu ma présentation orale traitant de la position de la femme dans la société chinoise. La prof semblait sincèrement enthousiaste, je l'étais par conséquent moi aussi. Et avec cela, j'ai bouclé tous les travaux que je souhaitais accomplir durant ce congé. C'est pourquoi le lendemain j'ai décidé d'affronter le froid pour aller me promener dans la Concession Française tout au long de l'après-midi armé de mon long manteau d'hiver. L'occasion de profiter des rues charmantes longées de part et d'autre de platanes, mais également de visiter quelques boutiques, telles que "Aegis Shanghai", enseigne pour hommes rassemblant des marques internationales. Par la suite, je me suis dirigé vers "Tianzifang" afin de jeter un oeil à cette boutique de bijoux pour hommes "JIP", pour finir mon périple le long de "Fuxing Road".

Quant à samedi, je suis enfin monté au sommet du "Shanghai World Financial Center", plus précisément au 100ième étage de cette tour dépassant toutes les autres avec ses 492 mètres, afin de profiter de la vue panoramique sur la ville. Pour rentrer chez moi après, j'ai emprunté le "Bund Tourist Tunnel", attraction aux éclairages psychédéliques reliant Pudong et le Bund sous la "Huangpu River". Le soir, je me suis rendu dans un club de jazz, le "Jz Club", ensemble avec Max, Stefan et Kathi, ajoutant ainsi un nouvel élément à ma liste de "premières fois". Au final, je suis parvenu à accomplir tout ce que je souhaitais encore faire à Shanghai, que ce soit d'un point de vue travail ou visites. Je peux à présent me plonger dans le cours de "Managerial Economics" avec l'intellect parfaitement libre, état d'esprit qui semble par ailleurs s'imposer. Ce sont probablement deux semaines de travail intensif qui se dessinent devant moi, suivies de quatre jours où je compte profiter un maximum de mes amis, avant de prendre l'avion pour la Belgique. Le plan est clair et, avec cela, je sais que le temps va filer, encore et toujours.

jeudi 1 décembre 2011

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Vendredi je suis passé au "Fabric Market" pour récupérer mon trench fait sur mesure. Celui-ci s'est avéré être exactement comme je l'avais imaginé. J'étais toujours sur mon nuage fashionesque lorsque j'ai rencontré Amely et Jerry dans la rue piétonne de West Nanjing Road. Afin de se rattraper sur les événements de nos vies respectives survenus au cours des dernières semaines, nous avons été manger dans le restaurant vietnamien "Pho 26"; restaurant qui a été suivi d'un dessert de Hong Kong au "Honey Moon Dessert". Je me réjouissais de pouvoir parler avec Amely, seulement, Jerry semblait monopoliser la conversation. Je suis parfaitement conscient du fait que les gays pensent beaucoup au sexe. Ce dont je n'étais pas conscient c'est que cela puisse représenter le seul et unique sujet de discussion dont sont capables certaines personnes.

Et parlant de gays, après plusieurs jours de travail à domicile, je me suis octroyé une sortie le samedi. Mon Chinois est toujours bien trop insuffisant pour tenir une conversation avec le conducteur de taxi, mais lorsque celui-ci m'a déposé devant la boîte vers 23:30, je pense avoir compris que ma destination le faisait rire. Afin d'avoir la garantie de m'amuser, je suis allé au "Dubai", parce que quoique l'on puisse dire, la musique est toujours bien meilleure dans les clubs gays; l'occasion de brûler le délicieux morceau de cake au chocolat de l'après-midi à force de me déhancher sur la piste de danse. Ce fut également l'occasion de réaliser que certains Chinois m'apparaissent vraiment mignons à présent, probablement l'une des répercutions de la durée prolongée de mon séjour. Mais en réalité, je n'avais d'yeux que pour les rares garçons ayant des signes de tendresse l'un pour l'autre. Tout cela ne faisait que me rappeler combien je suis heureux de ne plus être sur le marché.

Quelques jours plus tard, je suis sorti de l'appartement sous un prétexte différent que d'aller dîner dans l'un ou l'autre restaurant proche entre deux séances de travail. Direction le "Shanghai Aquarium" et ses espèces aquatiques en tout genre, différentes de celles que j'ai déjà pu voir par chez moi. Notamment des spécimens extrêmement laids aux allures préhistoriques, vues que l'on souhaite peut-être nous épargner en Europe. Mais également des espèces impressionnantes, telles que des raies géantes et autres requins-scies. Je me suis ensuite davantage enfoncé dans Pudong et j'ai été me promener dans l'immense "Century Park". Si Shanghai est le "New-York chinois" comme j'aime le dire, cet endroit constitue la version chinoise de Central Park. C'est là que j'ai réalisé qu'est enfin arrivé l'automne, cette saison à la beauté unique, cependant toujours teintée d'une pointe de mélancolie. Ainsi, je n'aurais souhaité qu'une chose: pouvoir me promener entre ces feuillages dorés main dans la main avec ce quelqu'un de spécial.

lundi 28 novembre 2011

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Script hollywoodien ou Réalité

Gaëtan jeta un oeil pour la fenêtre qui donnait sur les innombrables gratte-ciels s'illuminant de mille et une lumières à la tombée de la nuit et se demanda combien de temps encore il sera capable de supporter cette situation. La solitude avait fini par devenir son quotidien, et chaque soir il redoutait le moment d'aller se coucher, parce qu'il savait qu'il le ferait seul. Inconsciemment, il développa l'habitude de s'agripper au second oreiller de son lit double dans l'espoir de créer une illusion davantage propice au sommeil. Ces démons nocturnes étaient d'autant plus étonnants qu'il n'avait jamais connu autres circonstances, à l'exception de quelques nuits passionnées au cours de l'été. Et pourtant...

Ils s'étaient rencontrés six mois auparavant en une belle soirée de mai. Après ce qui lui apparaissait comme des centaines de rencards plus décevants les uns que les autres, Gaëtan semblait avoir renoncé à l'idée de pouvoir trouver ce qu'il cherchait par l'intermédiaire du monde virtuel. Au fond de lui-même, il savait que cela n'avait rien de surprenant, puisqu'il n'était même pas en mesure de traduire en mots cette chose qu'il recherchait si désespérément. Jusqu'à ce qu'il rencontre Jérôme, instant à partir duquel il put mettre le doigt sur l'objet exact de ses recherches antérieures s'étant avérées vaines.

Soudain tout bascula, comme si la Terre s'était mise à tourner dans le sens opposé de sa course habituelle. Gaëtan comprit que tous les chagrins qui avaient dessiné son passé n'étaient pas que malheureux. Ayant dû surmonter ces épreuves, il était aujourd'hui apte à pleinement mesurer l'ampleur des événements venus renverser sa routine. Quant à Jérôme, après avoir vécu dans le noir pendant trop longtemps, il avait décidé d'ouvrir son coeur afin de pouvoir offrir tout l'amour qu'il portait en lui. Bien qu'il leur apparaissait que cette rencontre s'était faite attendre au-delà du raisonnable, il s'agissait en réalité d'un timing parfait, de ceux qui semblent relever du destin.

Très vite, Jérôme vint occuper la totalité des pensées de Gaëtan, tant il lui apportait tout ce dont il avait toujours rêvé. De l'affection, de la tendresse, de l'écoute... N'ayant pas été habitué aux jeux de séduction et leurs détours et virages en tout genre, Jérôme faisait preuve d'une honnêteté sans précédent, et il n'hésitait dès lors pas à exposer chacun de ses sentiments. Gaëtan n'avait jamais été aussi heureux, d'autant plus que les sentiments en question semblaient s'intensifier à une vitesse inouïe. Il relâcha donc toute retenue vis-à-vis de ce nouveau personnage, qui lui apparaissait comme celui qui avait toujours manqué à son récit.

Le temps avait perdu toute signification. Ils passèrent des soirées entières ensemble, et pourtant celles-ci semblaient s'écouler en quelques secondes. Ils n'avaient partagé que quelques rendez-vous, cependant ils avaient l'impression de se connaître depuis des années. Ils ne se côtoyaient que depuis une semaine ou deux, néanmoins ils prononcèrent chacun leur "je t'aime". Tout ce qui avait précédé Jérôme paraissait terne et flou, alors que l'avenir se profilant à l'horizon brillait d'une infinité de couleurs. Gaëtan savait qu'il détenait une perle rare en Jérôme, tant sa sensibilité, sa sincérité et son attention n'avaient d'égales.

Et puis ils considérèrent qu'il fut temps de rencontrer les parents, une étape redoutée par bon nombre en raison du potentiel jugement auquel on se soumet, mais également et surtout parce que le nombre de personnes impliquées émotionnellement s'en voit accru. Que ce soit grâce au bonheur évident qui émanait d'eux, ou parce qu'ils formaient un couple à la complémentarité manifeste, toujours est-il que cet éventuel obstacle s'avérait n'en constituer nullement un. Au contraire, ils ressentaient qu'ils avaient trouvé une véritable seconde famille dans le foyer de l'autre.

L'été ensoleillé suivit son cours et après la rencontre des parents vint celle des amis respectifs. Tous ces événements ne faisaient que confirmer la conviction de Gaëtan selon laquelle Jérôme pourrait constituer sa moitié. Il avait vécu son statut de célibataire comme un échec, et sa nouvelle situation l'emplissait d'une fierté qu'il n'avait jamais connue auparavant; à savoir celle d'avoir pu se lier avec un garçon aussi formidable, beau et adorable. L'intimité de leur couple ne lui suffisait plus. Afin de le rendre encore davantage réel et explicite, Gaëtan souhaitait exposer au monde entier la source de son épanouissement. Leur histoire semblait suivre un déroulement digne d'un comte de fées; du moins, jusqu'au jour où vint l'échéance redoutée.

Devant l'honnêteté de Jérôme, Gaëtan n'avait pu cacher son départ futur pour Shanghai au-delà de leur seconde rencontre, et ce bien qu'il craignait fortement que cette annonce ne vienne mettre un terme définitif à leur bref parcours ensemble. Ses inquiétudes se révélèrent inutiles, Jérôme souhaitant poursuivre son chemin avec lui, malgré ce qui les attendait. Et après qu'ils aient passé cinq jours ensemble à la côte, l'occasion de s'imprégner pleinement de l'autre, le calendrier finit par afficher la fameuse date.

Fidèle à son rôle de copain exemplaire, Jérôme l'avait accompagné à l'aéroport après une dernière nuit passée à deux. Lorsque vint le moment des adieux, ils se montrèrent étonnamment forts, peut-être parce qu'ils s'y étaient préparés tout au long de ces dernières semaines. Dans l'avion, quelque part au-dessus de la Russie, Gaëtan prit soudain conscience qu'il ne pouvait plus faire marche arrière et sentit les larmes perler aux coins de ses yeux. Seulement, entouré d'inconnus, il lui fallut rassembler tous ses efforts pour se contenir et masquer sa vulnérabilité. Ce n'est que plus tard que Gaëtan comprit qu'un système de protection avait dû oeuvrer au moment de leur séparation; un bouclier lui ayant masqué momentanément la vérité afin d'éviter qu'il ne s'effondre.

Face à la nouvelle situation, il leur fallut recourir à l'outil qu'ils avaient utilisé autrefois pour se trouver, notamment la toile internet. Une, deux, voire trois fois par semaine ils se donnèrent rendez-vous, comme ils avaient pu le faire par le passé. Seulement, le contact physique restait à présent absent de l'équation et seuls les paroles et l'image subsistaient. Leurs échanges n'en étaient pas pour autant moins significatifs, leur amour étant tel que le simple fait de pouvoir parler à l'autre leur procurait le réconfort dont ils avaient besoin. Lorsque tout virait au noir, ces instants volés leur permettaient de retrouver le sourire, même si ce n'était que pour une courte durée.

Loin de tout ce qu'il connaissait, Gaëtan pu réaliser bon nombre de choses. Il avait toujours ressenti une aversion profonde pour la stabilité, ceci s'exprimant dans tous les aspects de sa vie. Au restaurant, il s'interdisait de prendre deux fois le même plat. Il collectionnait les vêtements afin de ne pas s'enfermer dans un style unique. Et jusque peu, il ne pouvait s'imaginer passer son existence avec une seule et même personne. La raison à cela était simple: Gaëtan avait besoin de changement, car celui-ci lui apparaissait comme le seul moyen d'écarter l'ennui et la routine, les deux éléments qu'il redoutait le plus.

Seulement, sa séparation de Jérôme lui fit prendre conscience combien celui-ci était devenu important à ses yeux. Livré à lui-même, Gaëtan réalisa qu'il ne pouvait plus imaginer sa vie sans lui. Jérôme en était devenu une part majeure, une pièce sans laquelle son puzzle ne serait plus au complet. Il lui était impossible de savoir ce que l'avenir lui réservait, mais il savait dorénavant qu'il voulait partager celui-ci le plus longtemps possible avec lui. Alors autant cette expérience pouvait être déchirante par moments, autant Gaëtan ne pouvait cesser de croire qu'elle lui avait été bénéfique, à tous les points de vue.

Bien qu'à neuf mille kilomètres l'un de l'autre, Gaëtan et Jérôme semblaient donc s'être rapprochés encore davantage. Le fait d'être séparé n'en était que plus difficile à supporter, mais, Gaëtan savait que leurs retrouvailles vaudraient amplement toutes ces peines. Il savait qu'elles seraient magiques au-delà de ce qu'il pouvait imaginer, car non seulement ils seraient à nouveau côte à côte lors de leurs échanges, mais il pourrait à nouveau goûter aux lèvres de Jérôme, se perdre dans son parfum enivrant, se réfugier dans son étreinte aimante. Et, après les épreuves et défis, leur histoire reprendrait enfin son cours de comte de fées.

mercredi 23 novembre 2011

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Dimanche soir nous avons reçu une invitation inattendue de la part des Italiennes pour aller dîner chez elles. Un bon repas, du bon vin, de la bonne compagnie et un excellent dessert, soit, tous les ingrédients réunis pour une belle soirée en toute simplicité. Quant aux jours suivants, je me suis entouré d'une compagnie de nationalités différentes. Lundi soir, j'ai été manger des sushis avec Anne-Charlotte, Monica et Max, pour que nous nous rendions ensuite au "Zapata's". Mardi soir, nous avons mangé Chinois avant de nous rendre au "Lola" pour la soirée "Copacabana". Mercredi midi j'ai partagé un dernier restaurant de sushis avec Max et Anne-Charlotte, avant que cette dernière ne nous quitte pour d'autres contrées. Et elle n'est pas la seule à partir. Shanghai semble se vider de tous ses habitants internationaux durant les dix jours à venir, laissant une drôle d'atmosphère. Est-ce le fait que l'aventure touche petit à petit à sa fin, ou est-ce les premiers signes de l'hiver, toujours est-il que quelque chose a changé. Les soirées ont perdu de leur éclat et je commence à penser à ma séparation définitive avec toutes ces personnes merveilleuses que j'ai eu la chance de rencontrer ici.

C'est pourquoi je préfère me perdre dans mon travail. Tout d'abord, il me fallait clôturer le travail individuel pour le cours de "Organizational Behavior and Human Resources Management". Ensuite, en tant qu'étudiant en échange, l'une des obligations qui nous incombe est la rédaction d'un rapport traitant de notre expérience à l'étranger. D'un autre côté, l'un des privilèges que ce statut me confère est de pouvoir emmener jusqu'à 40kg de bagages lors de mon vol de Shanghai à Bruxelles, chose que j'ai eu la joie d'apprendre lors de ma visite des bureaux "Hainan Airlines" et qui ne sera cependant pas du luxe compte tenu de mes nombreux achats. Tout semble indiquer que je me trouve dans la dernière ligne droite. Et lorsque je regarde en arrière, je n'arrive pas à croire tout ce que j'ai vécu durant ces trois derniers mois. Trois mois qui sont finalement passés à une vitesse incroyable, et pourtant, ce dernier mois qui me sépare de mon retour m'apparaît comme une éternité. Tant d'impressions contradictoires, tant d'émotions impossibles à caractériser, tant de confusion.

samedi 19 novembre 2011

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Et voilà que le cours de "Organizational Behavior and Human Resources Management" est déjà venu à son terme lui aussi. Il ne s'agit pas du cours le plus intéressant que j'ai jamais suivi, mais, il a le mérite d'être passé très vite. Ces derniers jours ont été quelque peu intenses, entre les lectures à effectuer, les journées complètes suite aux cours devant être rattrapés, le passage obligé chez H&M à l'occasion du lancement de la collection "Versace for H&M" et la préparation de la présentation de groupe de vendredi. Collaborer avec des Chinois peut s'avérer très frustrant et difficile, mais, au final, il semblerait qu'on puisse parvenir à un résultat satisfaisant, comme indiqué par le bon déroulement de notre exposé. Et puis, il n'existe pas meilleur moyen pour expérimenter de façon authentique les différences culturelles pouvant exister entre l'Occident et l'Orient.

Le décompte s'accélère, puisque cela signifie que j'ai accompli trois cours sur quatre, à l'exception du travail individuel qu'il me faut encore réaliser. Dans tous les cas, nous avions suffisamment de raisons de célébrer. Ensemble avec Anne-Charlotte, Monica, Max, Felix et Eric, nous avons donc été manger au restaurant coréen "Pankoo" avant de nous rendre au bar très underground "C's" pour quelques verres et parties de jeu de dés chinois. Après avoir vu de nos propres yeux que la soirée "French Decadence" au "Hollywood" n'en valait pas la peine, nous avons fini au "Muse/M1" où nous avons pu danser comme nous le souhaitions.

Quant à Jérémy. Ah ça, Jérémy... Contrairement à ce que l'on pourrait croire étant donné la distance, notre couple semble atteindre des sommets encore supérieurs. Sa carte que j'ai découverte dans la boîte aux lettres lundi m'a ému jusqu'à m'en faire pleurer tant elle était parfaite. Bien que ce soit par technologie interposée, il parvient systématiquement à me dire les mots exacts dont j'ai besoin. Et puis, la complicité qui nous uni est arrivée à un stade que je n'osais même pas imaginer. Les choses vont tellement bien que ma frustration ne s'en voit qu'accrue, tant j'aimerais pouvoir partager ces sentiments si profonds et sincères avec lui de façon réelle, sans l'un ou l'autre intermédiaire électronique. Alors oui, je suis conscient qu'il n'y a plus qu'un mois qui me sépare de notre réunion. Mais justement, cette donne m'emplit d'une impatience nouvelle.

mardi 15 novembre 2011

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Dimanche était le jour de l'excursion à Wuzhen organisée par notre université d'accueil, l'occasion de visiter cet "ancien water town" ensemble avec les Chinois de notre classe. Après ce que nous avons vu et vécu dans la région du Sichuan, nous avons pris l'intitulé "Culture shock road trip" avec le scepticisme nécessaire. En effet, après les crachats bruyants et incessants, les toilettes à l'état inimaginable et le manque d'hygiène corporelle auxquels nous avons été confrontés, nous savions qu'il nous en faudrait beaucoup pour encore nous choquer. Complètement à l'opposé, ce petit village nous est apparu comme très mignon et relaxant. Ses maisons en bois toujours habitées malgré la nature aujourd'hui largement touristique de l'endroit, la rivière traversant le village, les petits bateaux et leur système de navigation à l'aide d'une rame unique, les tissus bleus à motifs fleuris... Une chouette journée passée en compagnie de Sascha, Max, Maxence, Valentina et Felix, mais aussi Rachel, Sophie, Aida et Evelyn. Lorsque, de retour à Shanghai, celles-ci nous ont proposé de se joindre à elles pour aller manger au "Sichuan Folk" j'ai accepté avec enthousiasme. La raison à cela est que, tous les soirs, ce restaurant accueille une présentation d'un ancien art chinois, à savoir celui du changement de masque, une pratique traditionnelle de Sichuan consistant à changer de masque sans que les spectateurs ne s'en aperçoivent.

Le lendemain, j'ai décidé qu'il était temps que je refasse un passage chez le coiffeur. Direction le salon "Franck Provost" de South Shaanxi Road, afin d'optimiser mes chances de trouver un employé qui parle Anglais. Mon choix s'est avéré judicieux. Lassé de ces cheveux tendant au blond au moindre rayon de soleil, j'ai opté pour une coupe on-ne-peut-plus asiatique. Couleur brun foncé/noir, coupe courte sur les côtés, longue sur le dessus, avec mèche franche. J'étais plus heureux que jamais avec le résultat. Ce fut également l'occasion de réaliser que la donne suivant laquelle les employés travaillant dans les salons de coiffure sont tous gays est valable partout sur le globe. Au moment du payement, le styliste s'étant occupé de moi m'a gentiment tendu la carte de visite du salon (les cartes de visite sont, au même titre que le riz, quelque chose dont les Chinois ne peuvent se passer) avec inscrits à la main un nom et un numéro de téléphone. De quoi dessiner un sourire gêné mais sincère sur mon "nouveau" visage. Après avoir déjeuné au "Wagas" de West Nanjing Road, je me suis rendu au "Fake Market" avec Anne-Charlotte, arrêt obligatoire pour tout Européen/Américain de passage à Shanghai à en croire la population en sortant, chargée de gros sacs noirs. J'ai ainsi pu finaliser l'achat de souvenirs pour mes proches et mettre la main sur mon nouveau portefeuille adoré. J'ai quitté Anne-Charlotte en fin d'après-midi pour la retrouver dès le lendemain midi, à l'occasion de la visite de l'imposant "Shanghai Museum". Celui-ci rassemble tout le meilleur de l'art chinois, à savoir bronzes, sculptures, céramiques, peintures, sceaux, calligraphie, mais aussi jades, mobiliers et monnaies.

samedi 12 novembre 2011

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Avec la prise de conscience qu'il ne me reste plus qu'un mois et demi à Shanghai, non seulement je suis on-ne-peut-plus confiant quant à la survie de mon couple, mais surtout, je commence à dresser une liste mentale de choses que je dois encore absolument faire et voir tant que je suis ici. J'ai pu rayer certains éléments de cette liste dès le début de cette semaine...

Lundi matin je me suis éveillé à l'apparition des premiers rayons de soleil afin d'aller me promener sur le Bund. Le long de la "Huangpu River", j'ai ainsi pu faire la rencontre des Shanghaïens pratiquant leur tai-chi en groupe, alors que d'autres font voler des cerfs-volants, d'autres encore marchant en arrière ou faisant leur jogging de façon traditionnelle. C'était également l'occasion d'admirer les somptueux édifices de style européen datant des années 30 faisant face au district de Pudong. Pour le déjeuner, je me suis rendu dans un restaurant de sushis avec Anne-Charlotte, avant qu'on ne se rende ensemble au "Fabric Market" afin d'y récupérer mon perfecto. Celui-ci répondant parfaitement à mes attentes, j'ai décidé de laisser prendre mes mesures pour un trench. Le soir, rendez-vous dans un restaurant chinois avec Anne-Charlotte, Monica et Max, l'occasion de discuter des moments forts de notre voyage et de nos relations respectives.

Anne-Charlotte étant en vacances, c'est encore une fois avec elle que j'ai passé la journée le lendemain. Cette fois, nous avons été nous promener au sein de "Xintiandi", cet espace piéton formé par des maisons traditionnelles rénovées en brique grise. Rassemblant magasins, bars et restaurants, l'endroit est d'un charme infini et d'une allure très européenne. Après une visite d'une boutique "Shanghai Tang" et une boisson gourmande chez Starbucks, direction le "Marché des Oiseaux". Comme son nom l'indique, les échoppes de ce quartier proposent des oiseaux exotiques, mais également une multitude d'espèces de tortues, poissons et autres criquets géants. Le soir, je fais la découverte heureuse d'un "Wagas" à deux pas de l'appartement.

Après ces deux jours de congé supplémentaires, le cours de "Organizational Behavior and Human Resources Management" a enfin pu débuter. Comme pour les cours précédents, le niveau de celui-ci s'avère parfaitement à notre portée. Son contenu nous est familier suite à nos cours antérieurs de ressources humaines, constituant dès lors un contexte peu stimulant. Par contre, l'immersion culturelle se voit encore une fois soulignée puisque les groupes ont été constitués par le professeur de manière à assurer la diversité. Je me retrouve ainsi avec six Chinois et un Japonais. Vendredi soir, fin de la semaine de cours, nous avons tenu notre fête à l'appartement, toutes les personnes que nous connaissons y étant invitées. Chacune étant venue accompagnée d'un ou plusieurs amis, la fête s'est avérée un véritable succès. Aux alentours de minuit, nous avons ensuite tous migrés vers l'un ou l'autre club, tel le "Bar Rouge".

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mardi 8 novembre 2011

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Il semblerait que, où que l'on aille, quelque soit les personnes auxquelles on parle, il est un sujet qui revient systématiquement: les relations. Et plus particulièrement, combien celles-ci sont compliquées. Le plus souvent, le problème vient du fait que les deux personnes n'ont pas les mêmes attentes, les mêmes souhaits, les mêmes espoirs. Dès lors, cela apparaît comme un miracle lorsque l'on rencontre deux personnes partageant un projet commun. Peut-être faut-il à un moment donné pouvoir s'arrêter et se demander ce que l'on veut vraiment. Continuer à jouer ces jeux de séduction avec leur lot de règles et comportements prescrits. Ou décider de s'impliquer avec quelqu'un et dire adieu à l'excitation procurée par le nouveau.

Une fois que l'on opte pour la seconde option, on prend vite conscience que la sensation de nouveauté est une émotion bien faible comparée à ce que l'on reçoit en échange de l'écriture d'une histoire à deux. On cesse d'exister en être unique et l'on devient part d'une entité intime, ce qui en effraye plus d'un, mais qui procure surtout un sentiment de réconfort et d'assurance parce que l'on sait que l'on ne sera plus jamais seul. Cela signifie également prendre en considération l'autre dans ses décisions et cesser d'agir en parfait égoïste. Là encore, il n'est pas chose aisée de considérer faire des concessions pour l'autre. La question est toujours la même: Qu'est-ce que l'on veut vraiment? Poursuivre un vieux rêve naïf en solitaire et renoncer à quelque chose qui nous fait manifestement du bien. Ou préférer la réalité, se rendre compte que ce que l'on a est, en fait, parfait et décider de vivre le moment présent.

Je n'irai probablement pas jusqu'à conseiller ce test à des amis, mais les résultats ont le mérite d'être concluants. Véritable thérapie choc, se séparer de son être cher pendant quatre mois peut être source de nombre d'enseignements. Quel meilleur moyen en effet d'apprendre, après quelques trois mois à peine, si l'on détient quelque chose de fort et durable? Puisque, avouons-le, si un couple est capable de survivre à pareille séparation, si l'amour continue à exister au-delà des frontières, si la confiance et la fidélité sont les mots maîtres, ne peut-on pas considérer que la relation est faite pour durer? Comme pour tout traitement anti-conventionnel, la majorité des résultats s'avère probablement négatif au terme de pareille expérience. C'est pourquoi je me répète tous les jours combien je suis chanceux d'avoir croisé le chemin de J. Qui d'autre que lui aurait eu la maturité et la volonté pour affronter cette épreuve? Qui d'autre m'aurait intégrer si vite à son cercle familial et d'amis? Qui d'autre pourrait déjà imaginer un véritable avenir ensemble avec moi?

dimanche 6 novembre 2011

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Après quelques 2h30 d'avion, nous arrivons à Chongqing, l'une des plus grandes villes au monde avec ses 30 millions d'habitants, et la première halte de notre périple à travers la région du Sichuan. Ensemble avec Anne-Charlotte, Lydie, Monica, Max, Maxence et Eric, on se rend directement à l'auberge de jeunesse pour une bonne nuit de sommeil. Le lendemain, direction l'Est, plus précisément Dazu et ses Sculptures Rupestres inscrites au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Le site "Baoding", entouré de verdure sauvage, regorge de sculptures colorées taillées dans la roche devant représenter la philosophie bouddhiste. Au milieu de la vallée, rencontre avec le célèbre Bouddha couché de quelques 30 mètres de long. La beauté de l'endroit nous procure à tous un sentiment de sérénité profonde. Le soir, de retour à Chongqing, on décide de se promener afin de découvrir cette ville à la physionomie inhabituelle, avec sa grande rivière côtoyant des reliefs impressionnants. Les jeux de lumière, les habitants dansant à l'unisson, la modernité des ponts, la "street food"... Il est minuit lorsque l'on rejoint finalement l'auberge pour y passer une seconde et dernière nuit.

Car le lendemain, on prend le train pour Chengdu, la capitale du Sichuan. On dépose nos affaires à l'hôtel et l'on repart immédiatement. Direction Leshan, cette ville devenue célèbre en 803, année à laquelle le Bouddha Géant a été terminé. On se promène sur la falaise longeant le grand cours d'eau, on fait un passage à la pagode, pour ensuite se retrouver face à face avec le front du fameux personnage ayant été érigé dans l'espoir de pouvoir contrôler la rivière. Ce monument de 71 mètres de haut nous laisse sans voix. On descend les escaliers étroits le long de la falaise jusqu'à atteindre les pieds du Bouddha, pour ainsi entamer la seconde partie du programme. Dans un décor digne d'une jungle tropicale, on fait la rencontre de Bouddhas de toutes les tailles, que ce soit sous la forme de statues ou taillés dans la roche. La verdure exotique alliée aux anciennes cavernes procurent un sentiment de dépaysement total. On rentre à Chengdu avec le dernier bus et l'on profite d'un "hot pot" pour le dîner.

Afin de minimiser le nombre d'heures de sommeil passées à l'hôtel et maximiser celles dans le bus pour notre prochaine destination, on prolonge la soirée dans un bar richement décoré pour Halloween, fête que l'on avait presque oubliée. Il est près de 18:00 lorsque l'on arrive enfin à Jiu Zhai Gong après un trajet de dix heures à travers les montagnes. On s'offre quelque chose à manger qui ne sort pas d'un emballage plastique et l'on s'achète quelques équipements supplémentaires pour s'armer contre le froid régnant en pareille altitude. Le lendemain matin, levé de bonne heure pour profiter pleinement du Parc National vivement conseillé dans nos guides touristiques. Il s'avère que leurs éloges n'étaient pas exagérés. Les sommets de montagne enneigés, les arbres aux couleurs automnales, les cascades par dizaines, les lacs d'un bleu vert hallucinant, les troncs sommeillant dans le fond de l'eau, ... Un véritable petit bout de paradis où l'on passe la journée entière.

On parcourt une nouvelle fois les 340 kilomètres qui nous séparent de Chengdu et l'on dit définitivement adieu au froid glacial. Le jour suivant, exploration de la capitale. On commence par le "Wuhou Shrine", temple à l'étendue surprenante dont on tombe immédiatement sous le charme. Bassines ornées, calligraphies gravées dans la roche, bonzaïs, portes circulaires, ... pour des photographies très "chinoises". Suivent ensuite une promenade dans la "Jinli Street", une halte dans le Quartier Tibétain, un passage à la Tombe de Wangjian, un tour au Temple Taoïste Qingyanggong où l'on se pose un moment dans une maison de thé, avant la visite du Musée de Sichuan. Le soir, on mange au "Fiesta Thaï", avant de goûter à la vie nocturne de Chengdu.

On ne prolonge pas la fête trop longtemps car le lendemain, ascension de Qingcheng Shan. Labyrinthe d'une flore variée, cette montagne sacrée a tout d'une forêt tropicale, caractéristique mise encore davantage en avant par la pluie et la brume. Sur notre périple jusqu'au sommet, rencontre de nombreux temples, commençant à se ressembler tous. L'après-midi on se rend à Dujiangyan, site connu pour son oeuvre datant du IIIe siècle av. J.-C. qui est à la fois digue, système de dérivation et d'irrigation, permettant ainsi une gestion optimale du bassin de Chengdu. Outre la falaise verte et ses multiples pavillons, on se souviendra du pont suspendu semblant avoir une volonté propre à force de basculer de gauche à droite. De retour à la ville, on fait l'expérience, décevante, d'un restaurant tibétain.

Pour notre dernier jour, on a gardé l'un des éléments au sommet de notre liste de choses à faire, à savoir la visite du Centre de Reproduction de Pandas. On ne compte aujourd'hui que quelques 1500 pandas géants au monde, dont 80% vivent dans la région du Sichuan, le reste vivant dans deux autres régions de la Chine. Nous sommes tous à un moment donné tombés amoureux d'une peluche ou autre de cette espèce emblématique de la Chine. Le sentiment d'attendrissement par lequel on est envahi lorsqu'on les voit en réalité est encore bien plus fort. On en voit de tous les âges, allant de jeunes dans leur berceau, à des adolescents et adultes partageant leur temps entre sieste et mâchage de bambou. L'après-midi, on flâne au "Peoples Park" de Chengdu avec ses maintes activités, le chant et la danse principalement, avant de reprendre l'avion pour Shanghai.

Voyage en groupe plutôt qu'en comité réduit, étalé sur une semaine plutôt que sur quelques jours, dans une région entière plutôt qu'une ville. Soit, une aventure unique au cours de laquelle on a pu voir le véritable visage de la Chine, comme jamais auparavant.

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mercredi 26 octobre 2011

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C'est sous la pluie que je suis arrivé au "Fuxing Park" lundi après-midi pour deux autres shows pour lesquels je disposais d'une invitation. Sous le nom de "Emergence", le premier show regroupait les micro-collections de cinq jeunes talents locaux. Certaines étaient plus réussies que d'autres, mais elles avaient toutes le mérite de présenter une idée unique, déclinée de différentes façons. Des tenues plutôt conceptuelles que prêt-à-porter, très intéressantes et inspirées. Successivement, une collection camouflage chic, disciples Dark Vador, flamenco sur-vitaminé, monstres fermetures éclair et géométrie grise. Le second show était celui de la marque "Where What Who". Show dont le thème musical enivrant semblait calqué sur la collection. Celle-ci était à la fois rock 'n' roll de part les twists du perfecto, et romantique de part les tissus flottants. Du noir, du blanc, du bleu électrique, soit, tout ce que j'aime.

Le reste du temps, je me suis rendu dans mes endroits préférés pour me restaurer, à savoir "Wagas" en solo lundi soir et "Element Fresh" avec Christine et Sarah  mardi midi. J'ai également fait un peu de shopping personnel, notamment chez H&M, où j'ai mis la main sur des articles probablement spécifiques au marché asiatique. J'ai rendu une autre visite à la boutique "Shang Xia", déterminé à obtenir des renseignements supplémentaires sur la marque. J'ai consulté mes résultats pour mon premier cours, qui s'avèrent être très bons. Et je me suis promené, prenant quelques photos aléatoires au passage. Ce jusqu'à mon dernier show le mercredi matin, Jerry ayant pu se libérer pour se joindre à moi. Ne pas savoir à quoi s'attendre a son charme. On est excité, il y a l'effet de surprise, l'anticipation. Cependant, pour ce show italien nommé "La Stupenderia", la dernière chose à laquelle on s'attendait était une collection enfants. Plutôt que de l'excitation, c'est donc de l'attendrissement qui a envahi le public présent. Les enfants chinois dans leurs petites tenues étaient tellement mignons que je n'étais même pas déçu.

Quant à mes soirées, certaines d'entre elles sont réservées à mes proches grâce à l'intermédiaire de Skype. Notamment Jérémy, cet être exceptionnel sur lequel je peux toujours compter, qui me donne le sentiment d'être aimé, et qui figure avec certitude dans le déroulement futur de ma vie, une fois de retour en Belgique. D'autres soirées sont réservées à mes amis locaux. Samedi soir il s'agissait de Melody, Anne-Charlotte et Eric, ceux-ci nous ayant invité à leur appartement pour une salade de riz faite maison. Ambiance très conviviale et chaleureuse. Mardi il s'agissait de Charlotte, Chloé et Delphine dans un bar à sushis. Autour du tapis roulant, ambiance potins entre filles. Jeudi soir il s'agira du groupe du cours de Chinois ainsi que d'autres, nous prévoyons de nous rendre dans un restaurant proposant de la cuisine du "Sichuan", pour ensuite sortir en boîte. Ambiance festive et légère. Le restaurant servira d'avant-goût, puisque, ensemble avec six amis, je me rends dans la région du "Sichuan" pour un voyage d'une semaine!

dimanche 23 octobre 2011

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L'une des premières choses qui m'a fait rêver de Shanghai est le défilé "Chanel Paris-Shanghai" de fin 2009. C'est en voyant les mannequins défiler avec le "Bund" et sa fameuse "Oriental Pearl TV Tower" en arrière-plan que j'ai réalisé pour la première fois le potentiel mode de cette ville. Quelques années plus tard, aussi incroyable que cela puisse sembler, je m'y trouve en personne. Répondant pleinement à mes attentes, une fashion week s'organise deux fois par an à Shanghai. Celle au cours de laquelle les collections pour l'été prochain sont présentées a débuté jeudi. Bien sûr, pour pouvoir assister à un show, il faut y avoir été invité. Mais, grâce à l'aide de Rachel, qui s'est démenée pour nous obtenir des places, j'allais assister à mon premier et véritable défilé de mode! Impossible de décrire l'excitation qui me parcourait lorsque je suis arrivé devant les tentes blanches du "Fuxing Park" vendredi après-midi accompagné de Charlotte. Quelques instants avant qu'ils ne nous laissent entrer, on est approché par un journaliste qui souhaite nous poser quelques questions devant la caméra. A peine a-t-on le temps de digérer cette information que la caméra tourne. On ne se pose pas de questions et on se prend au jeu. Les rideaux s'ouvrent avec une demi-heure de retard, répondant ainsi à la norme du fashionably late. Aucune place nominative, on parvient donc à s'asseoir au premier rang et l'on met la main sur l'un des goodie bags. Avant même que les mannequins ne sortent, on est aux cieux. Commence alors la musique. Le podium s'illumine. Le premier mannequin sort du backstage. Alors qu'elle marche vers la fin du catwalk, à la rencontre des flashes incessants des photographes, je réalise que l'un de mes rêves s'exhausse à l'instant et que tout est exactement comme je l'avais espéré. Rien ne me procure une telle montée d'adrénaline. Ceci est vraiment ce que je veux faire de ma vie. Je ne me suis pas trompé de voie, la mode est la bonne pour moi.

Le premier défilé à 14:00 est celui de la marque chinoise "Zix Guan". Elle m'apparaît comme une version sobre de Versace, beaucoup de noir et de blanc, des coupes originales. Seulement, la réalisation laisse à désirer et l'étape du fitting semble avoir été sautée au profit d'une présentation plus recherchée, les mannequins marchant en groupe et à rythme lent. Les mannequins étant pour la plupart occidentaux, la marque semble vouloir apparaître comme européenne (indiqué également par les chocolats parisiens contenus dans les goodie bags), alors qu'elle devrait au contraire mettre en valeur ses origines. Le second défilé à 16:00 est celui de la marque locale "Amaresinh". Dès le premier passage, on comprend que l'on a affaire à un défilé dans la tradition occidentale, à savoir pas de show superflu, juste des mannequins qui se suivent dans un ordre logique, mettant ainsi à l'honneur une collection avec un véritable fil rouge. Des matériaux luxueux, de la mousseline magnifique, des couleurs renversantes. Coup de coeur absolu.

En somme, un moment exceptionnel et inoubliable, suivi le soir d'un épisode que j'aimerais pouvoir oublier au plus vite. Disons simplement que je ne me suis jamais senti aussi perdu et loin de mon chez moi. Mais, j'ai la chance que les choses finissent toujours par s'arranger. Et le lendemain, j'ai passé une après-midi parfaite en compagnie de Charlotte. A savoir, une visite du "Shanghai Planning Exhibition Center" où l'on a pu admirer entre autres la maquette de 600m² de Shanghai; suivie d'une escapade au "Fake Market" de "West Nanjing Road" pour mettre la main sur d'autres cadeaux pour mes proches; pour conclure avec un chocolat chaud chez Starbucks.

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jeudi 20 octobre 2011

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N'ayant plus de cours pour me fournir en occupations quotidiennes, certains pourraient croire que je suis habité par un sentiment d'ennui ou autre qui engage sur la voie de la déprime. La vérité est que j'ai tout ce dont j'ai besoin, à savoir un projet qui me tient à coeur, et de bons amis avec qui passer du temps afin d'équilibrer travail et détente. D'ailleurs, travail est un grand mot. Lorsque l'on se plonge dans un sujet qui nous passionne, notre perception des efforts est bien souvent amoindrie, jusqu'à un point où l'on peut même y trouver du plaisir. Bien que je sois dans les préparatifs pour mon mémoire, je me sens heureux, simplement parce que mes recherches traitent du marché du luxe, un marché qui me fait rêver depuis tant d'années et dont je peux aujourd'hui m'approcher comme jamais auparavant. Que ce soit à travers des lectures, des prises de contact ou la visite de boutiques, les tâches auxquelles je m'attèle rendent de plus en plus tangible ce monde autrefois si mystérieux. Et lorsque j'ai besoin de me changer les idées, dans une ville comme Shanghai, ce ne sont pas les sources de divertissement qui manquent.

Lundi je me suis rendu au "Lingo Bistrot" avec Maxence et Charlotte pour profiter de la cuisine française et de leur compagnie, Maxence étant rentré la veille de son voyage à Beijing. Notre trio s'est ensuite dirigé vers le "Fabric Market" pour que Charlotte y récupère son duffle coat fait sur mesure. Inspiré par son achat, je me suis laissé prendre mes mesures pour un Perfecto en cuir, pièce iconique et intemporelle que je désire depuis si longtemps mais que je n'ai jamais pu trouver à ma taille ou dans la portée de mon budget. Un après-midi au cours duquel j'ai pu me rendre compte que Charlotte et moi parlions le même langage, à savoir celui de la mode. Le soir, place au marathon habituel du lundi, à savoir "Malone's", suivi de "Zapata's", suivi pour la première fois du "Phebe". Une boîte très chinoise de part sa population bien sûr, mais également son aménagement et son personnel dansant au rythme de la musique.

Mardi midi je me suis joint à Anne-Charlotte et Melody, ainsi que d'autres, pour le déjeuner afin qu'elles me fassent part de leurs impressions sur leur voyage à Hong Kong et Guilin, et que l'on parle de notre voyage dans la région du Sichuan dans un avenir proche. Tandis que le lendemain, j'ai fait un voyage avec Maxence et Valentina à moindre échelle, plus précisément dans le nord de Shanghai. Une promenade sur "Duolun Lu", suivie d'une balade dans le "Luxun Park", suivie d'un passage dans le "Vieux Ghetto Juif", le tout sous un magnifique soleil. Une fois celui-ci couché, direction le "M1nt" avec Maxence et les Italiennes pour quelques heures de danse et bousculade sur la piste bondée.

Ma visite du "Luxun Park" et ses espaces verts m'ont rappelé le petit village qu'est le mien. Il n'y avait donc pas meilleur moment pour que je débute l'achat de souvenirs pour mes proches. D'autant plus que cela fera bientôt deux mois que je suis ici, signifiant que j'aurai atteint la moitié de mon séjour. Direction "Tianzifang" et ses petites rues remplies de boutiques microscopiques recelant toutes sortes de merveilles. Le soir, le cours de Chinois a été délocalisé dans un restaurant "Dongbei", la professeur voulant nous introduire à la cuisine du Nord-est, sa région d'origine. Alors non, aucun risque que je m'ennuie.

samedi 15 octobre 2011

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Voici quelques éléments que j'adore à propos de Shanghai: les buildings qui s'illuminent à la tombée de la nuit, les courses en taxi à 2 euros, l'absence de cette tranche de la population communément appelée "racaille". Et puis il y a tout simplement le fait de pouvoir faire l'expérience de la vie dans une grande métropole et de tout ce qui vient avec.

Mardi a eu lieu l'examen écrit pour le cours de "Information Technology", événement qui signait dès lors la clôture de mon second cours à la Shanghai Jiao Tong University. Deux cours sur quatre, me voilà à mi-chemin, raison amplement suffisante pour célébrer, d'autant plus que cela signifiait le début de quelques quatre semaines de vacances. Aucun risque cependant que je m'ennuie, puisqu'il me faut me consacrer à quelques projets d'ordre académique durant cette période. Pour le déjeuner je me suis donc rendu au "Wagas" (qui pourrait très vite devenir ma chaîne préférée) sur "West Nanjing Road" avec Sarah et Christine, avant de me joindre à elles, ainsi que Raphia, Diletta et Felix au "Vue Bar" une fois le soleil couché. Le nom de ce bar à la classe certaine n'est pas innocent puisqu'il est réputé pour disposer de la meilleure vue sur Shanghai, chose que nous pouvons à présent confirmer.

Mercredi j'ai pu enfin me consacrer à mon sport préféré: le shopping. Ensemble avec Jerry, Amelie et sa colocataire, nous nous sommes rendus au "Xinyang Market". Localisé dans le très beau quartier autour du "Shanghai Science and Technology Museum", cet endroit couvert propose comme tant d'autres d'innombrables boutiques de faux. Alors que mes nouveaux amis m'aidaient dans le marchandage pour deux paires de Ray Ban, je ne pouvais m'empêcher de penser au hasard et combien je lui suis reconnaissant pour avoir mis ces jeunes Chinois plein d'humour et de gentillesse sur mon chemin. Je suis finalement rentré avec une paire de Wayfarer et une paire d'Aviator à verres miroirs pour un total de €8, et Amelie est rentrée avec une perruque blonde platine.

Car le lendemain c'était la fameuse soirée Lady Gaga au "G+". Nous étions tellement excités, Amelie arborait sa nouvelle coiffure, et j'ai sorti mon t-shirt en simili cuir et emprunté les fausses lunettes de vue de Charlotte pour l'occasion. Il était passé minuit lorsque les choses ont commencé à s'animer du côté du podium. Soudain, la supposée Lady Gaga est apparue, très vite suivie de trois danseurs. Bien qu'il ne s'agissait bien sûr pas de la vraie pop star, ce mini concert était génial! Les tenues, les danses, la voix, ... tout comme pour tant d'autres choses en Chine, la réplique était tellement soignée que l'on aurait pu la confondre avec l'original.

Malgré que j'aie été me coucher à 04:00 la veille, j'ai rencontré Sascha à 12.30 vendredi pour le déjeuner. Autour d'un plat de pâtes au "Wagas" de son quartier, j'ai découvert encore davantage cette personne qui m'apparaît comme profondément adorable. J'en ai perdu de vue l'heure et suis donc arrivé en retard à ma rencontre avec Rachel, celle-ci ayant accepté de m'aider pour l'utilisation de la librairie en ligne de l'université dans le cadre de mes recherches. Samedi enfin, j'ai rencontré Jerry pour une matinée shopping sur "South Shaanxi Road", suivie d'un passage au "Fuxing Park", suivi d'un déjeuner indien chez "Nepali Kitchen". Quant aux plans pour cette nuit, je songe à recycler ma tenue de jeudi pour la "Pervert Party" au "Cargo" où se rendent Diletta, Paola et Valentina.

mardi 11 octobre 2011

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La semaine dernière j'ai profité des avantages qu'offre la vie cosmopolite, à savoir une infinité de possibilités de shopping et des restaurants géniaux à découvrir. Lundi c'était avec Eric, sa "life tutor" Jeanne, Anne-Charlotte, Melody et d'autres afin de passer un dernier moment avec eux avant leur départ pour Hong Kong. Mercredi c'était au "Pier39" avec Jerry et Amelie, mes deux nouveaux meilleurs amis chinois qui me font rire. On a parlé sexe et relations, ils connaissent même "Sex and the city". Le genre de public que j'adore, tellement marrants. Quant au shopping, inspiré par les récents défilés de New-York, Milan et Paris, je me suis offert un blouson H&M d'inspiration Céline/Balenciaga. Et puis parfois, la meilleure chose à propos de la vie dans une grande ville est de la quitter. Pour une autre ville. Le cours d'"Information Technology" ayant pris fin jeudi, ensemble avec Christine et Sarah, on a décidé de passer un long weekend à Xi'an!

Afin de se rendre à cette ville située à quelques 1500 kilomètres de Shanghai, ville à l'histoire riche, que certains considèrent comme équivalente à Rome ou Byzance en raison de son ancienneté et de son statut de capitale pendant de nombreuses dynasties, il nous fallait bien sûr un moyen de transport. Nous avons orienté notre choix vers le train à couchettes pour un voyage de quelques 20 heures. Ainsi, rien que le périple jusqu'à la destination tant convoitée constituait une expérience mémorable. Après être arrivé vendredi en début d'après-midi, après avoir déposé nos bagages dans notre chambre, après avoir goûté quelques-uns des plats prometteurs sur la carte de l'auberge de jeunesse, nous étions enfin prêts pour découvrir cette ville dont le nom signifie "la paix de l'Ouest".

Tout comme celui à Beijing, ce séjour serait physique, afin de profiter au maximum du temps que nous avions à disposition. Nous avons commencé par parcourir l'Ancienne Muraille, Xi'an étant l'une des rares villes à avoir conservé sa muraille protectrice s'étendant tout autour de la ville. D'une hauteur de 12 mètres et d'une distance totale de quelques 14 kilomètres, la muraille offre une belle balade avec vue sur les environs, balade d'autant plus agréable que l'on l'a faite à l'aide de vélos loués. A peine étions-nous redescendus que nous nous sommes dirigés vers le Quartier Musulman, nous procurant l'impression d'être arrivés à Marrakech en moins d'un quart d'heure. D'innombrables échoppes, des propositions gastronomiques en tout genre, de petites rues bondées, nous semblions avoir aboutis dans une contrée lointaine, mélange entre Chine et Maroc, dont la meilleure illustration serait les Chinoises voilées croisées sur notre chemin. La visite de la Grande Mosquée constituait la conclusion parfaite de ce moment d'évasion. Le soleil s'était déjà couché lorsque nous avons atteint la grande place s'étendant devant la Pagode à sept étages, nous offrant ainsi un spectacle haut en lumières avec les fontaines, arbres illuminés et autres réverbères.

Un taxi, un bus, un second bus et un télésiège plus tard, nous pouvions enfin commencer l'ascension du Mont Huashan. Ses centaines de marches, ses cadenas dorés accrochés tout le long des parois par les visiteurs antérieurs dans l'espoir de voir leurs voeux exhaussés, les paysages à couper le souffle... Bien sûr, la montée nécessite beaucoup d'effort, mais, lorsque l'on atteint l'un des cinq sommets à une altitude dépassant les 2000 mètres, ce souvenir s'efface bien vite et l'on est empli d'une sensation sans équivalent. Le soir, exténués de cette journée, nous avons invité Wu Chan Chan à l'auberge pour dîner. Partageant notre compartiment de six couchettes durant le voyage de l'aller, cette jeune Chinoise s'est montrée extrêmement serviable et nous a aidés dans l'obtention de places pour rentrer à Shanghai dimanche. Non seulement elle nous apporté les tickets ce soir-là, mais également un sac rempli de gourmandises locales, sa générosité n'ayant visiblement de limites. Elle est venue accompagnée de son amie, Han Qin, qui nous a proposé de nous accompagner lors de notre expédition du lendemain.

Avant de nous rendre à ce que les Chinois se plaisent à qualifier de "8e Merveille du Monde", nous avons fait un arrêt aux Sources Chaudes de Huaqing. Situé au pied d'une montagne ayant la forme d'un cheval au galop, l'endroit est d'une beauté infinie et d'un romantisme certain. Un détour qui en vaut certainement la peine. Nous nous sommes ensuite retrouvés face à face avec le site historique qui fait le renommée de Xi'an, la fameuse Armée Terra Cotta, armée de quelques 8000 soldats, commanditées par l'Empereur Qinshihuang, premier empereur de Chine, afin de garder son tombeau, et ayant été découverte au hasard en 1974. Les centaines de soldats alignés offrent une vue impressionnante, inoubliable, incroyable considérant leur ancienneté et excellence artisanale. Et puis il était temps pour nous de rentrer, de rassembler nos affaires et de monter dans le train pour le voyage du retour, plus court cette fois, puisqu'on atteindrait Shanghai en "à peine" 14 heures. Une fois de plus, j'ai passé un moment génial en compagnie de ces deux demoiselles avec lesquelles je me fais de plus en plus complice.

lundi 3 octobre 2011

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J'ai l'impression que, dans une certaine mesure, mes proches sont surpris lorsque je leur apprends que tout se passe à merveilles à Shanghai. Comme s'il était obligatoire que je me sente mal parce que je vis à présent à l'autre bout du monde. Pourquoi faudrait-il nécessairement que je sois malheureux pour attester du fait que je pense à eux et qu'ils me manquent? Pourquoi mon bonheur ici et l'amour que je leur porte seraient-ils forcément incompatibles? Prenant en considération la durée de mon séjour, je me construis une véritable vie ici. Et l'expérience qui m'est offerte est tellement unique que je ne me refuse aucune nouvelle découverte. Pour ceux que j'ai laissés derrière moi, cela semble difficile à comprendre. La vérité est qu'il est impossible de s'imaginer tout ce que je ressens aujourd'hui et toutes les opportunités qui se présentent à moi. Mais même s'ils sont confus face à ma situation actuelle, mon excitation devrait être le seul élément qui importe à leurs yeux, ou est-ce de l'utopisme de ma part que de souhaiter cela?

Vendredi soir, Eric, Melody et Anne-Charlotte ont célébré le terme de leur second cours, celui-ci correspondant avec le début de vacances de plusieurs semaines. Ils nous ont donc tous invités à leur appartement pour des pizzas et des boissons afin de se mettre de bonne humeur avant de sortir en boîte. Parmi la dizaine d'invités, j'ai surtout sympathisé avec Patsawan, Jennifer et Jean, trois jeunes filles asiatiques qui semblaient particulièrement m'apprécier. Il est là un phénomène courant depuis mon arrivée. Pour une raison qui m'est inconnue, je semble attirer l'attention de beaucoup de Chinois, en particulier la population féminine. Après avoir essayé le "M2" et découvert que l'entrée y était payante, nous avons abouti au "M1/Muse", non sans récupérer de façon inattendue un chapeau à paillettes argentées que je n'ai plus quitté de la nuit.

Le lendemain, bien que l'on était samedi, et bien que ce soit le jour de fête national en Chine, nous avons eu cours comme n'importe quel autre jour de la semaine, en guise de récupération du cours que l'on raterait le vendredi suivant. Suite à ma sortie de la veille, ce ne fut pas forcément aisé de rester concentrer durant ces quelques trois heures, mais, après avoir fait une sieste l'après-midi, j'étais à nouveau en forme pour une nuit de folie. Voilà une semaine que j'en parlais avec les filles. Ce soir, on sortirait en boîte gay! Et pas n'importe laquelle, le "Dubai', censée être l'une des plus grandes boîtes gay de Shanghai. Face au manque cruel d'acceptation de l'homosexualité en Chine, nous nous demandions tous s'il y avait effectivement des gays à Shanghai. Après avoir été dans cet endroit, nous en avons la certitude, il y en a bel et bien, et combien! Le lieu ressemblait davantage à un sauna qu'à un club, tant c'était rempli et étouffant. D'ailleurs, mes amis n'ont pas tardé à quitter les lieux, me laissant dès lors avec Max et Monica. Les Chinois n'étant visiblement pas de nature entreprenante, j'ai pu danser comme je le voulais, sans que l'on ne m'importune, et ce malgré les regards que je semblais attirer. Plus tard dans le courant de la soirée, j'ai même fait la connaissance d'un certain Jerry, un jeune Chinois cherchant lui aussi uniquement à passer un bon moment.

Le lendemain, après un réveil tardif, j'ai accompagné Maxence et Charlotte (fraîchement baptisée notre "quatrième colocataire") au "Mr. Pancake" où l'on a partagé un délicieux repas américain avec Chloé. Pour profiter pleinement de ce dimanche, nous nous sommes ensuite dirigés vers "Taikang Lu" où l'on s'est promené entre les nombreuses boutiques toutes plus adorables les unes que les autres. Notre arrêt de métro fermant vers 16:00 ces jours-ci, j'ai dû affronter la "Nanjing Road" pour rentrer, celle-ci atteignant sa capacité maximale en termes de piétons durant cette "Golden Week" où tous les Chinois sont en vacances. Alors qu'au départ j'étais souriant et patient, aujourd'hui je calque mon comportement sur celui de mes concitoyens, et n'hésite dès lors pas à me montrer désagréable envers les passants qui se mettent entre mon chemin. Je me plais à considérer cela comme une autre preuve de ma pleine intégration dans mon nouveau lieu de résidence.

jeudi 29 septembre 2011

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Des amis de classe, des amis d'amis, des étudiants en échange dans d'autres universités, des habitants de Shanghai... J'ai l'impression que ma voie croise aujourd'hui celle d'innombrables autres personnes, et que ce simple fait suffit pour qu'une entente s'installe. En l'espace d'un mois, je pense avoir interagi avec plus de personnes que je ne l'ai fait en Belgique en l'espace d'un an. Dès lors, inutile de dire que je m'en retrouve changé, plus confiant en moi-même, plus ouvert sur les autres. Il me faut manquer mes proches dans mon pays d'origine, mais je ne suis pas seul pour autant, que du contraire.

Dimanche soir, après avoir été visiter le "Jing'an Temple" en solo, je me suis retrouvé au "Windows" avec Charlotte, Maxence, Massimo et Lionel pour voir le Grand Prix. Je suis les fashion week, les mecs suivent les championnats de Formule 1. Le cours de "Information Technology" débutant le lendemain, nous avons évité de prolonger la soirée trop longtemps. Le cours s'avère être de niveau très abordable et la classe très peuplée. Il ne s'agit pas du contexte le plus stimulant intellectuellement, mais la prof est d'une sympathie incroyable et l'on a l'occasion d'interagir avec d'autres au cours de nombreuses préparations en groupe. D'ailleurs, je me retrouve dans le groupe formé par les trois Italiennes, Kevin, Rachel et deux autres Chinois. Après ce premier cours, nous nous sommes rendus au restaurant végétarien proche du campus qui s'avère être excellent et j'ai fait la rencontre de Sacha autour du déjeuner, second gay dans mon programme après Max. Le soir, j'ai fait l'expérience du marathon habituel du lundi pour bon nombre d'expatriés ici à Shanghai: dîner au "Malone's" pour son deal "burger + boisson" pour 50 Yuans, suivi du "Zapata's" pour ses bières/margaritas gratuites de 22:00 à 23:00. Ayant bu des margaritas des filles - particulièrement alcoolisée ce soir-là - je me suis retrouvé dans une humeur très festive et j'ai suivi les autres au "Soho". Là, nous avons testé la théorie selon laquelle il est exponentiellement plus amusant de danser sur le podium que sur la piste de danse. Notre conclusion: ça l'est, et l'on en a profité jusque 01:15, heure limite que l'on s'était fixé avec Anne-Charlotte.

Car le lendemain matin, il nous faudrait nous lever pour notre nouvelle routine. A savoir, cours de 08.30 à 12.00, suivi de discussions et préparations de groupe après le déjeuner. Je suis donc rentré en fin d'après-midi de l'université, ce qui m'a évité de prendre la ligne de métro n°10 à l'heure à laquelle un accident violent y est survenu. Ayant causé de nombreux blessés, l'événement a bien sûr surgi dans nos conversations avec Mélodie, Anne-Charlotte et Eric lorsque nous les avons rencontrés le soir pour un restaurant japonais où nous avons partagé un excellent assortiment de quelques 80 sushis. Le jour suivant, mercredi 28 septembre, marquait non seulement mes 4 mois de relation avec Jérémy, mais également l'anniversaire de Sarah. Pour le déjeuner, nous l'avons donc emmenée au végétarien où j'ai dès lors déjeuné trois midis d'affilé, puisque j'y ai partagé un repas avec les Italiennes la veille. Ce que Sarah ignorait lorsque l'on s'est quitté, c'est que Christine avait planifié une fête surprise pour elle à leur appartement débutant à 19:00. Jusqu'à l'arrivée de Sarah et Christine à 20:00, nous avons donc fait la rencontre des nombreux Français invités à la fête, avant d'accueillir la birthday girl du jour avec le sourire et discuter autour des plats excellents préparés par leur colocataire. La soirée s'est ensuite poursuivie au "Brown Sugar", garantissant ainsi que le passage à 23 ans de notre chérie soit marqué comme il se doit.

dimanche 25 septembre 2011

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Un mois à Shanghai, et les choses deviennent difficiles sur le front des sentiments. Alors plutôt que de sortir avec les autres vendredi soir, je suis resté à l'appartement et j'ai passé plusieurs heures à parler avec Jérémy sur Skype. J'ai réalisé que, après des années de doutes, de déceptions et de cynisme en guise de bouclier contre la médiocrité régnant au royaume des rencontres gays, je suis aujourd'hui de ceux qui croient à l'amour. Ceux pour qui l'amour représente une véritable drogue. Etant à présent en sevrage, je considère des choses que je n'aurais jamais cru possibles il y a quelques mois. Des choses telles qu'un avenir sur le long terme pour cette relation. Car il semblerait qu'avec Jérémy, ce soit pour de vrai. Son absence me pèse. Et je cherche désespérément un moyen de taire les voix qui se font entendre dans ma tête. Parfois, un iPod et un casque peuvent aider. Mais je compte surtout sur le cours de "Information Technology" qui commence lundi pour forcer ces névroses au silence.

Ayant un weekend de libre devant moi, je me suis dit que je pourrais m'adonner à quelques activités culturelles. Malheureusement, je me suis retrouvé confronté au problème récurrent qu'est l'incompréhension de la langue locale. Aux cinémas, tous les films sont en Chinois, pas même des sous-titres anglais, si ce n'est pour les gros blockbusters américains. Impossible donc de découvrir davantage le cinéma de mon nouveau pays de résidence. Aux musées, je suis incapable de vérifier les expositions en cours, leurs sites étant eux aussi en Chinois. Ainsi, j'espérais découvrir au "Shanghai Art Museum" l'exposition mettant à l'honneur les photographes de mode Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin comme indiqué dans le Vogue Paris, mais à la place, j'ai vu de l'art à l'encre noir et de la poésie en caractères calligraphiques. Face à cette incompréhension généralisée, on peut très vite se sentir perdu. Cependant, il est certains éléments qui transcendent toutes ces frontières, tels que le style.

Alors que je sortais mes Clubmaster de mon sac en sortant du musée, j'ai été accosté par deux étudiants en mode tenant un blog de streetstyle voulant me prendre en photo. Une expérience que j'ai toujours voulu vivre dans une ville comme Paris ou Milan et qui m'arrive aujourd'hui à Shanghai. Après cet événement, j'ai encore une fois jeté un oeil autour de moi, et je me suis rendu compte de la beauté de cette ville et de tout ce qu'elle a à offrir. Ainsi, samedi soir, après la pendaison de crémaillère de Nils où j'ai fait la rencontre de Vera, jeune fille adorable native de Shanghai, nous nous sommes rendus au "No. 88" et j'ai dansé jusqu'à en perdre toute notion de temps et d'espace. Alors oui, cette ville est géniale. Elle le serait encore davantage si je pouvais retrouver mon chéri lorsque je rentre à l'appartement le soir.

jeudi 22 septembre 2011

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Quelques deux heures d'avion plus tard, nous sommes arrivés à Beijing. Après nous êtres installés à l'auberge de jeunesse où nous bénéficions d'une petite chambre avec juste assez de place pour nos trois lits, nous partons pour une promenade. Très vite on est frappé par la différence entre Beijing et Shanghai. Après les gratte-ciel omniprésents, la capitale nous apparaît tellement plus chinoise et à échelle réduite. Cependant, la ville reste gigantesque, un parcours de quelques rues sur la carte correspondant finalement à une balade de plus d'une heure. On fait un passage dans une librairie pour les filles, avant de nous rendre dans un endroit au charme infini. Un grand lac entouré de part et d'autre de restaurants brillants de centaines de lumières. Au fond d'une petite rue isolée, on finit par trouver le "No Name". Musique relaxante, lumière tamisée, plats délicieux, ... En cette belle soirée, le séjour s'annonce déjà magnifique.

Après le petit-déjeuner dans un endroit mignon proposant toutes sortes de viennoiseries, on se dirige vers le lac de la veille que l'on découvre à présent sous un soleil radiant. On continue la promenade jusqu'à atteindre le Jingshan Park. Au sein de celui-ci, on grimpe jusqu'au sommet le plus élevé pour découvrir une vue panoramique sur Beijing à couper le souffle. Une fois redescendu, on se retrouve face à l'enceinte impressionnante de la Cité Interdite. On s'offre deux morceaux de melon sur bâtonnet afin de reprendre des forces et l'on pénètre dans cet endroit historique où vivaient autrefois les empereurs de Chine. Le site est énorme, chacune des salles étant séparée d'une grande place. Le défi consiste à s'imaginer l'endroit sans les centaines de touristes, pour ainsi visualiser ce que ces lieux devaient être il y a plusieurs siècles, et combien ils devaient être splendides. Absolument exténués, on se traîne jusqu'au restaurant vietnamien "Nuage" où, heureusement, on retrouve très vite la forme. Spring rolls végétariens, riz aux légumes et assortiment de fruits, c'est un délice, une fois de plus.

Un taxi, un car et un télésiège plus tard, nous voilà sur la légendaire Muraille de Chine. Très vite, on se rend compte que les dénivellations du mur sont presqu'aussi impressionnantes que les paysages nous entourant. On parcourt ainsi quelques dix kilomètres, accompagnés de deux agricultrices sans emploi faisant ce trajet tous les jours dans l'espoir que les touristes qu'elles aident leur achètent quelque souvenir. Celles-ci étant d'une gentillesse sincère, c'est donc ce que nous faisons lorsque nous sommes sur le point de redescendre des montagnes. L'instant paraît surréel, tant il s'agit d'un monument historique, éternel, surpassant les forces de la nature. On vient de vivre l'un de ces moments qui nous restera probablement toute notre vie, donne qui fait magiquement disparaître les signes de fatigue et d'effort physique. Le soir, cuisine moitié vietnamienne, moitié française au "Le Little Saigon". Soirée tranquille encore une fois, après une autre journée touristique bien remplie.

En ce quatrième jour, on commence par se rendre au Temple du Lama. Ses encens, ses visiteurs honorant les nombreuses statues cachées au sein des salles, et surtout son bouddha de quelques 18 mètres de haut, en font un très bel endroit. Après la visite culturelle, on s'offre une virée shopping. Direction le Marché de la Soie, et ce en "vélo-taxi", juste parce qu'il faut l'avoir essayé au moins une fois. Contrairement à ce que semble indiquer son nom, ce marché sur plusieurs étages vend non seulement des articles en soie, mais également et surtout du faux, du faux et encore du faux. Dans l'une des échoppes proposant des vestes chinoises traditionnelles, on s'adonne au sport national: le marchandage. Avec l'aide de Sarah, notre négociatrice professionnelle, on en ressort tous les trois stylisés à la chinoise. Les filles font encore quelques folies et très vite il est temps de se rendre à l'Opéra. Costumes magnifiques, couleurs flamboyantes, musique, danse, ... Il s'agit véritablement d'une expérience à ne pas manquer, tant c'est particulier, unique.

Après un long petit-déjeuner occidental à parler de nos passés amoureux respectifs, direction le Palais d'Eté, probablement l'un des plus beaux endroits qu'il m'a jamais été donné de voir. Un site magnifique mêlant eau et verdure, entouré de montagnes et autres sommets lointains. Le navire en marbre, le pont aux 17 arches, les bateaux à tête de dragon, les temples, les diverses salles, ... L'étendue du lieu est telle que l'on y passe l'après-midi entière, prenant quelques couleurs au passage. Après que l'on se soit posé dans notre chambre et que l'on ait enfilé nos tenues chinoises, on se rend au restaurant malaisien situé à quelques pas de l'auberge. Au "Café Sambal", on déguste quelques plats et desserts affalés dans les fauteuils moelleux. La conclusion parfaite d'une journée tout aussi parfaite.

En cette dernière journée à Beijing, on se met en mode rentabilité maximale. On se lève tôt afin d'assister à la cérémonie du lever du drapeau, celle-ci ayant lieu quelques instants avant le lever du soleil. Il est aux alentours de 06:30 lorsque nous entrons dans le Zhongshan Park où nous rencontrons de nombreux séniors perfectionnant leur tai-chi. On se rend sur la Place Tian An Men sur laquelle a vue le portrait de Mao, avant de se poser sur des marches et de profiter d'un petit-déjeuner improvisé à base de divers biscuits mystères. Une fois nos affaires déposées à la consigne, on s'engage dans la queue infinie pour la visite du Mémorial de Mao. Une bonne heure d'attente pour entrapercevoir le corps conservé de ce personnage historique pendant quelques secondes. Au moins, c'est une chose de plus que l'on peut ajouter à la longue liste de nos visites dans la capitale. On rentre à l'auberge pour une sieste, avant de nous rendre au Temple du Ciel. A force de voir des temples, on en devient presque blasé, ceux-ci ayant tendance à tous se ressembler. Néanmoins, la Tour du Sacrifice, véritable emblème de Beijing, vaut à elle-seule le détour. Situé à proximité, on se rend ensuite au Marché aux Perles où les filles font encore des folies alors que je m'octroie un achat mûrement réfléchi depuis mon arrivée: un bracelet en perles de jade, la pierre iconique de la Chine. Le soir, on se rend une seconde fois au "Le Little Saigon" pour sa cuisine française-vietnamienne.

... Ce voyage aura été un véritable condensé culturel. Une expérience incroyable que je n'aurais voulu partager avec personne d'autre que ces deux nouvelles amies que sont devenues Sarah et Christine. Parmi les rencontres que nous avons faites, on repensera systématiquement avec le sourire aux nombreux Chinois nous ayant demandé avec enthousiasme une photo avec eux. Dans une ville touristique, il est également inévitable de rencontrer des couples voyageant ensemble, ce qui m'a plongé plus d'une fois dans des songes sentimentaux. Jérémy m'a alors rappelé qu'un mois déjà s'est écoulé depuis mon départ. Déjà un quart du séjour derrière moi. Voilà qui devrait m'aider à tenir bon sans son étreinte, son parfum, ses baisers.