vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le vendredi 3 septembre 2010

Au cours d'une certaine nuit, en plus d'avoir partagé de vieux souvenirs avec Mélanie concernant des écrits de mon blog antérieur, me rappelant combien je manquais d'assurance alors qu'elle semblait en déborder, ce qui forçait immanquablement mon admiration, un événement se produisit qui valut mon statut facebook de devenir "Okay, je ne comprendrai donc définitivement jamais rien aux mecs.". En effet, comme sorti de nul part, N., qui s'appelle en réalité S., m'a confié des sentiments dont je ne soupçonnait absolument pas l'existence, me prenant totalement au dépourvu. Ainsi, il semblerait que je me situerai peut-être bientôt dans la lignée d'Edith Piaf et Coco Chanel qui ont connu respectivement une romance avec un Marocain et un Anglais, S. étant Turc. Cependant, ces deux grandes dames françaises au destin exceptionnel des plus inspirants, puisqu'ayant gravi de nombreuses épreuves et échelons pour parvenir à leur gloire, et ce en dépit que rien ne les y prédestinait, vivaient dans une époque différente de la nôtre. Contrairement à ce qui aurait pu sembler à priori, la surabondance de véhicules de communication rend aujourd'hui les romances d'autant plus insignifiantes, loin de celles, épiques, figurant dans "La Môme" et "Coco avant Chanel". D'autre part, je suis conscient de ma relative complexité, considérant que, si ce n'est pour l'espoir que, d'une manière ou d'une autre, la vie me réserve une trajectoire hors-du-commun, celle-ci ne vaut pas la peine d'être vécue, et ce alors que S. me semble avoir les pieds cloués au sol, ne comprenant rien à ma plus grande passion et à ma nature rêveuse. Mais, malgré cela, je suis étrangement tenté de reproduire le comportement de Carrie avec l'homme étant l'équivalent en chair et en os d'une robe DKNY "You know it's not your style, but it's right there so you try it on anyway.". Après tout, je suis jeune, il ne s'agit pas d'une demande en mariage, et, je suis sûr que toutes les autres personnes ne se prennent pas autant la tête, ceci m'apparaissant comme la seule explication possible à tous ces couples qui émergent comme des champignons. D'un autre côté, je ne suis pas et ne souhaite absolument pas être Mr. Tout-le-monde...

Vendredi, après cinq heures de travail ayant débutées en matinée, je prends le train pour Anvers. Au sein de l'immense immeuble qui fait office de gare, alors que je l'attends assis sur un banc, un homme saoul s'approche de moi et engage la conversation, ce qui a le mérite de profondément me saouler, d'autant plus que ce dernier me retire de ma lecture du deuxième tome de Twilight. La suite des événements est tout aussi exaspérante puisqu'il me fait attendre trois quarts d'heure sous prétexte de files, écourtant encore davantage le temps que nous avons. Une épaisse couche de nuages couvre la ville lorsque nous entamons une courte promenade sur le "Meir", la rue commerçante renommée. Déjà ici, son comportement me rappelle combien il est en permanence distrait par tout ce qui se passe autour de lui, me rendant persuadé qu'il souffre d'une sorte de trouble de l'attention. Mais, tout semble léger avec lui, il n'y a pas de pression, c'est... nouveau, peut-être aussi parce que tout se fait dans une autre langue. Après un bref passage à son garage, S. n'hésitant pas à me laisser de côté pour des appels ou des conversations de toutes sortes, nous nous dirigeons vers un certain cours d'eau, le long duquel il se stationne. Nous allons manger, ensuite nous nous rendons dans un nouvel endroit pour un verre, et nous finissons enfin au bord de ce cours d'eau, profitant ainsi d'une belle vue sous un ciel aux couleurs de soleil couchant. Le ton est désinvolte, on rigole beaucoup, et les seules gestes qu'il a à mon encontre sont un frôlement de mains, ou un bref moment de marche serré contre moi, ce qui n'est pas pour me déplaire. Dans le train pour Leuven de 21h51, je repense à cette journée comme un moment agréable, pas grandiose, mais non dépourvu de valeur pour autant.

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