vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le dimanche 26 septembre 2010

25 septembre, date longuement anticipée pour certains à laquelle se tiendrait la célébration des 50 ans de mariage de mes grands-parents. Cependant, la veille de ce jour de fête, mon esprit fut entièrement ailleurs. Pour une raison inconnue, j'ai ressenti le besoin de visiter le profil de D. sur le site de rencontre où nous avions jadis fait connaissance. Et je ne me suis pas arrêté là, en véritable masochiste, j'ai plongé dans mes documents à la recherche d'anciennes photos de lui. Larmes, vertiges, difficultés à respirer, j'ai été choqué par la facilité avec laquelle cette vieille blessure pouvait être remise à vif, ainsi que par la violence de l'hémorragie. Alors que ma mémoire me fait souvent défaut, il semblerait que certains souvenirs le concernant soient gravés à tout jamais en moi, confirmant ainsi mon idée selon laquelle je ne l'ai pas simplement beaucoup apprécié, je dois l'avoir aimé. Un amour doit probablement pouvoir s'oublier avec le temps, mais, s'agissant dans ce cas-ci d'un premier amour, je ne bénéficie apparemment pas de ce privilège. Ce qui est véritablement frustrant, en dehors du fait que ces sentiments n'ont jamais été et ne seront jamais réciproques, c'est qu'en considérant la durée de notre relation, j'ai l'impression de ne même pas être en droit d'invoquer le mot en A. Alors que j'observais ses traits qu'autrefois j'avais caressés, je songeai que je devrais lui avouer mes sentiments, tant tout mon être est convaincu que jamais plus je ne trouverai quelqu'un de semblable, mais, bien vite ma rationalité reprit le dessus et vint pointer la bêtise de pareille démarche.

Un peu plus tard, je compris la raison de mon acte. Il s'agit d'une vérité universelle parmi les célibataires, rien n'appuie davantage sur l'absence de l'âme soeur que les réunions de famille. Cependant, en ce jour, les soucis n'avaient pas leur place, car Emilie se tenait à mes côtés, cette dernière tenant en quelques sortes le rôle d'âme soeur dans ma vie puisqu'ayant toujours été présente depuis maintenant bien longtemps. Etant persuadé que nous demeurerions dans une atmosphère où l'hypocrisie règnerait en maître, je me devais d'avoir une compagnie authentique et vraie. Mais, au final, je pense que nous avons tous passé une très bonne soirée, ce qui a eu le mérite de me surprendre. Qu'il s'agisse du vin blanc qui coulait à flot ou de la prise de conscience que pareilles réunions se sont faites extrêmement rares, l'espace de quelques heures nous avons oublié ce qui nous séparait et nous avons ri, savouré les nombreux plats, et souri à la vue des séniors qui dansaient sur les tubes de leur génération. Peu importait que l'événement en soi m'apparaisse comme une énorme mascarade, j'étais heureux d'y être entouré de ces quatre êtres proches qui constituent véritablement ma famille.

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