vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le mercredi 3 novembre 2010

Comme le veut la tradition, lundi, jour de la Toussaint, je me suis rendu à l'église, pour ensuite me promener dans le cimetière afin de saluer les tombes de mes ancêtres, et ce en compagnie de mes frères, ma maman et mes grands-parents. Alors que j'étais persuadé que cet événement éveillerait en moi des songes ténébreux, la réalité fut tout autre. Le seul sentiment que les paroles du curé m'inspirèrent fut de l'ennui, tant la religion m'apparaît comme un véhicule inventé pour apaiser les peurs des hommes et pour donner un quelconque sens à leur existence. Alors que je pense savoir exactement le sens que je veux donner à ma vie, j'ai été surpris d'apprendre un peu plus tard dans la journée que Quentin n'a pas autant de certitude. Le fait en soi ne m'a pas étonné, ce dernier étant plus jeune que moi-même il est naturel qu'il lui reste davantage de doutes, c'est sa démarche de venir m'en parler qui m'a pris au dépourvu, tant ces moments de confession sont rares. Moi qui pensais être le seul à pratiquer l'introspection avec autant d'avidité, j'ai dû revoir mon opinion devant les questionnements sincères et profonds que prononçaient mon frère, un garçon à grande sensibilité, même si celle-ci reste bien cachée, rendant les moments durant lesquels elle monte à la surface d'autant plus touchants. Ce moment de partage a confirmé une pensée qui m'est venue plus tôt alors que nous étions assis à trois à l'arrière de la voiture stationnée, coincés l'un contre l'autre, et que Kevin venait de lâcher une blague nous ayant fait rire en choeur: Pour rien au monde je ne voudrais les échanger pour d'autres, car, au-delà de leur façade paraissant imperméable, quelque chose se cache qui nous rend indéniablement similaires.

Le surlendemain, après avoir passé une soirée géniale en compagnie d'Abir, le mardi soir étant devenu en quelques sortes le moment de la semaine nous étant réservé, je constatai avec horreur qu'Halloween n'était peut-être pas encore entièrement passé. Après m'être réveillé en sursaut suite à un cauchemar dans lequel un étranger voulait me réduire en miettes, en regardant autour de moi dans la salle de bain, je réalisai que celle-ci s'était transformée en véritable quartier général pour quelques créatures à huit pattes. C'est alors, devant l'absence de quelqu'un pour me débarrasser des araignées, que je compris que la vie seul ne présente pas que des avantages. Mais, cette pensée fut évacuée dès la fin de cette même journée. Pouvoir écouter la musique de son choix à longueur de journée (telle que SomethingALaMode ou Glass Candy), aller au cinéma, ou alors louer un DVD à quelques pas de chez soi ("Valentine's Day" que je voulais absolument voir en raison de son riche cast), s'arrêter chez Quick pour une glace... plutôt que de voir la vie de célibataire comme un fléau, je commence à voir celle-ci pour ce qu'elle est vraiment: inlassablement dénuée de contraintes.

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