vendredi 12 août 2011

-330°-


Initialement publié le mercredi 1er décembre 2010

La neige a cette aptitude caractéristique de rendre esthétique tous les paysages, jusqu'aux plus vulgaires. Mais les effets de la tombée des flocons vont bien au-delà. Pour certains, celle-ci les replongent dans leur tendre enfance, cette époque où ils prenaient plaisir à faire des bonhommes de neige, ou disputer des batailles féroces. Pour d'autres, celle-ci est synonyme d'embarras, les routes se transformant en de véritables pistes de patinage à glace. Tandis que pour d'autres encore, celle-ci éveille de nombreux songes. A quelques semaines près, cela fait un an que j'ai fait la connaissance de D., nos premières rencontres ayant eu lieu dans ce même décor immaculé. Ce qui explique que, à la découverte de ce tapis blanc, en moins de temps qu'il n'en faut pour prononcer "souvenir", le parfum ambiant m'a transporté dans mon passé amoureux. J'ai compris alors la raison pour laquelle je redoute tant la période d'étude correspondant aux vacances de Noël, et ce en dépit du fait que je n'en sois plus à ma première. Je n'ai jamais apprécié les fêtes de fin d'année, tant celles-ci ont tendance à souligner le sentiment de solitude. En ajoutant à cela le stress lié à la préparation des examens, ainsi que le manque de luminosité, cette période de l'année en devient vite l'une des plus sombres. L'an dernier cependant, j'avais trouvé en D. une lueur d'espoir, un rayon de soleil pouvant éclairer la pénombre omniprésente. Aujourd'hui, je sais que je ne disposerai nullement d'un tel échappatoire pouvant alléger mes états d'âme, ce qui rend l'approche de la fin du mois de décembre d'autant plus terrifiante.

Bien sûr, il est des éléments qui rendent ce mois attrayant, tels que les marchés de Noël. Après un rassemblement à l'occasion d'un travail de groupe mardi, Abir m'a invité à l'accompagner à la capitale. Avant d'aller nous promener entre les multiples petits chalets, Abir devait se rendre chez son ophtalmologue, personnage dont elle me fait depuis longtemps des éloges relatifs à son physique, tout en n'oubliant pas de mentionner qu'il est gay. Après une demi-heure d'attente dans la salle prévue à cet effet, j'ai enfin pu voir ce fameux docteur de mes propres yeux ne requérant nul examen. Bien que celui-ci était sans conteste très séduisant, j'ai compris la nécessité pour Abir de consulter un ophtalmologue, tant elle avait évalué l'âge de ce dernier à la baisse. Peu importe, séduction ou pas, un peu plus tard nous avions une place assise au Cheesecake Café, accompagné du petit frère Bakr, à attendre nos plats cette fois. Nous n'avons ensuite pas tardé à poursuivre notre promenade dans la ville pour admirer les jeux de lumière. En chemin, nous nous sommes arrêtés à cette exposition consacrée au Maroc qui, bien que très pauvre, valait le détour. En effet, dès mon entrée, un jeune homme n'a cessé de me fixer. Celui-ci n'étant absolument pas maniéré, j'ai interprété cela à priori comme de l'intrigue. Mais au fur et à mesure que son regard se faisait plus insistant, j'ai compris que celui-ci constituait le préliminaire d'un programme de flirt. La pensée suivante m'est alors venue: Si j'habitais à Bruxelles, mes soucis n'auraient pas lieu d'être, ceux-ci se résumant essentiellement à ma vie sentimentale. Quoique, ceci doit être relativisé, puisque tant que l'un des deux protagonistes engagés dans un échange de regards n'entreprend une action avec davantage d'emprise, les choses n'avancent malheureusement pas. Souriant mais restant sur ma soif, j'ai donc quitté l'exposition pour que nous poursuivions notre balade. Mais, le thermomètre affichant -3 degrés, notre trio n'a pas tardé à rebrousser chemin, d'autant plus que le petit Bakr devait aller se coucher. S'il est bien un amour dont je constate qu'il est grandissant, c'est celui que je porte pour les enfants, impression qui m'a été confirmée le lendemain lorsque je me suis rendu à la crèche où travaille ma maman pour lui donner avec plaisir un coup de main.

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