vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le mercredi 22 décembre 2010

Il semblerait qu'en dépit de son ancienneté, cette expression soit finalement toujours vraie: On ne prend conscience de la valeur des choses qu'une fois que l'on en est séparé. Lundi j'ai assisté à mes dernières heures de cours de cette année 2010, signant ainsi la fin d'un autre quadrimestre écoulé en un clin d'oeil. Il est incroyable de constater combien la saveur de certaines choses peut être différente lorsque l'on sait que l'on y goûte pour la dernière fois. J'ai ainsi passé la première partie de l'après-midi assis aux côtés d'Abir, mon éternelle complice avec laquelle les rires ne sont jamais forts loin, des rires permettant d'alléger notre horreur devant la complicité de la matière nous étant exposée. La seconde moitié de l'après-midi, mes voisines étaient Lauranne et Wendy, ces jeunes filles avec lesquelles j'ai fait connaissance par le biais d'un travail de groupe, et que je considère aujourd'hui comme de véritables amies. La raison de ma nostalgie n'était pas tant le fait que je ne passerais plus jamais ces cours avec elles, mais bien le fait qu'à présent, nous ne nous verrions plus pendant quelques semaines, cette période étant pourtant celle où notre besoin de légèreté et de soutien est le plus grand.

Me voilà à regretter un sentiment de manque à cause d'une absence de quelques semaines, alors que, à l'avenir, je serai appelé à faire face à une absence de plusieurs mois. L'échéance était là. Une décision devait tomber. Plus moyen de remettre à plus tard. Parmi la centaine de destinations proposées pour l'échange prévu en début de l'année académique 2011-2012, mon désir profond d'une vie cosmopolite et urbaine m'a finalement poussé à sélectionner la ville de Shanghai, les villes de Paris, Londres, New-York ou Milan ne m'étant pas accessibles. J'aurais préféré ne penser qu'au caractère excitant de cette démarche, tant l'architecture de Shanghai m'a ensorcelé, mais la réaction de certaines personnes dans mon entourage proche a engendré des considérations d'une autre nature. Il n'est aucun doute que j'aime ma famille, Emilie faisant partie de celle-ci, et que, malgré qu'elle puisse m'exaspérer, la présence routinière de ses membres va me manquer et, ce faisant, me déchirer. Seulement, aussi longtemps que je puisse m'en souvenir, j'ai eu le sentiment de ne pas être à ma place. Ou du moins, celui que la vie a davantage à offrir. Etant donné que ma famille ne conçoit pas les choses de cette façon, elle considère peut-être que mes choix sont motivés par de l'indifférence envers elle. Rien n'est pourtant moins vrai. Mais, je ferai tout ce qu'il faut pour aller au bout de ma vision, tous les sacrifices nécessaires, et ce voyage en constitue un premier pas.

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