vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le vendredi 17 décembre 2010

Peut-être est-il vrai qu'au final, les meilleures rencontres sont celles qui se font par hasard. Il y a quelques semaines, un garçon m'a reconnu dans le train et a eu le courage de me contacter virtuellement par la suite. Après quelques conversations par technologie interposée, nous avons décidé de nous rencontrer de façon non accidentelle lundi en fin de matinée. Son nom était Nathan, 22 ans, étudiant faisant de la recherche sur d'anciens manuscrits égyptiens, chrétiens et autres (bien qu'il m'en ait déjà beaucoup parlé, impossible de me rappeler l'intitulé exact de ses études). Alors qu'à priori il semblait peu probable que nous ayons des choses en commun, les conversations ouvertes et sincères que nous entretenons indiquent le contraire. Mais au-delà de cette compréhension mutuelle, ce personnage aux traits de gros nounours m'apparaît comme quelqu'un d'extrêmement sage, quelqu'un laissant parler sa tête avant son coeur, quelqu'un à qui je peux demander conseil, comme le ferait un enfant à sa peluche. Car de la même façon qu'un enfant enfile le costume de pirate un jour, et celui de cowboy le suivant, mon personnage semble lui aussi changer en permanence.

Un jour, on voit les choses en noir et l'on ne parvient pas à visualiser une issue à cet état, tant la situation semble dénuée d'espoir, de rebondissement dans la bonne direction. J'ignore si la raison en est un événement spécifique ou alors l'accumulation de déceptions, mais j'ai pris subitement conscience un soir que, malgré mon expérience avec J., je me suis permis de construire des sentiments pour un garçon vivant à l'étranger. Une permission que je n'aurais jamais dû m'attribuer étant donné que le seul dénouement possible à pareille histoire est le malheur. Peu importe la sincérité ou non de l'autre, la distance représente un handicap invivable, point de vue qu'Abir doit malheureusement partager avec moi.

Le jour suivant, on voit la vie en rose et l'on aimerait pouvoir trouver un moyen de maintenir cette sensation à tout jamais, tant elle nous donne l'impression de pouvoir faire face à n'importe quel obstacle. Outre le petit Achilles, nouveau membre de la famille incroyablement attendrissant constamment à la recherche d'attention, certaines personnes font apparition sans raison en manifestant un intérêt auquel je ne m'attendais pas. Autre source de joie davantage contrôlable à laquelle je me suis laissé aller récemment est l'acquisition de nouvelles pièces vestimentaires et accessoires, celle-ci présentant l'inconvénient de devenir coûteuse à terme.

Enfin, après être passé par des hauts et des bas, on s'arrête au centre et l'on décide de voir les choses en face, de la façon la plus rationnelle qu'il soit, parce que l'on sait qu'elle ne nous fera pas défaut. J'ignore quels sont les plans véritables de Travis, mais peu importe leur nature, il me faut bloquer certains sentiments que je puisse éprouver. Si le destin veut que l'on se rencontre dans l'avenir, je ne m'opposerai pas à cet événement. Seulement, il serait stupide de me rattacher désespérément à cette idée en oubliant de vivre pleinement le moment présent. D'autant plus que, avec l'initiation de la période de préparation des examens, ma tête doit devenir le seul et unique référent.

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