vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le dimanche 17 avril 2011

A l'occasion de mon job étudiant comme caissier au Delhaize, je passe la majorité de mes journées à interagir avec des séniors pour lesquels les courses représentent l'une de rares sorties de la semaine. Refusant de m'apparenter à cette catégorie d'âge, je saisis donc toute opportunité de quitter la maison pour échapper aux souvenirs de codes barre et écrans tactile.

J'ai passé le premier weekend des vacances en compagnie d'Emilie. Une première moitié chez moi, une seconde moitié chez elle. Traiteur chinois, Glee, promenade, photos... Un moment détente confortant son statut de soeur à mes yeux. Mercredi, suite à l'annonce qu'Abir n'était pas libre pour que l'on se voit, j'ai décidé d'aller à Anvers pour mettre à profit mon jour de congé. J'avais entendu parler de cette exposition au "ModeMuseum" intitulée "Un fil à dénouer - Le tricot dans la mode", c'est donc là où je me suis rendu, le musée n'étant pas très loin du Meir. L'exposition s'est révélée être intéressante et elle a eu sur moi l'effet escompté, notamment raviver l'intérêt pour le tricot à travers diverses pièces de créateurs fort désirables (Chanel, Prada, Alexander McQueen). Il s'avère que par son côté élégant et tout à la fois confortable, le tricot a participé au mouvement de libération de la femme dans années 20, et plus particulièrement celui des années 60, avec entre autres l'ouverture par Sonya Rikiel d'une boutique dans le quartier latin en 68. Après ma visite, je me suis redirigé vers le Meir, passant ainsi devant la fameuse boutique Dries Van Noten (mon créateur belge préféré) et croisant un participant de la Nouvelle Star flamande faisant apparemment de la promo auprès de quelques adolescentes. Parmi les nombreuses boutiques, il me fallait faire un tour chez Urban Outfitters et Zara, mais sans succès, faute d'articles disponibles dans ma taille. Autre arrêt obligatoire, le Starbucks, où j'ai opté cette fois pour un Ice Chai Tea.

Ma prochaine sortie a eu lieu le samedi, après avoir travaillé la matinée. Je me suis rendu à l'Esplanade afin de mettre la main sur le blazer blanc faisant partie de la "Conscious collection" par H&M, une initiative que j'apprécie d'autant plus que je comprends pleinement cette démarche grâce à mon cours de "Corporate Social Responsibility". J'en ai profité pour passer chez Zara, afin d'y découvrir que beige+brun+bleu électrique forment une combinaison étrangement réussie. Ayant ainsi dépensé une partie de mon salaire de façon anticipée (remerciements à la banque "Papa & Maman"), j'étais plus que jamais convaincu que la maxime "L'argent ne fait pas le bonheur" est une invention de riches pour éviter que les pauvres ne se révoltent. A peine étais-je bien rentré que j'ai rassemblé mes affaires pour un petit séjour improvisé à Liège. Après avoir fait quelques courses avec Théo et John (et voilà deux couples gay dans mon cercle d'amis), ce dernier s'est senti comme un énorme cliché alors qu'il cuisinait pendant que Théo faisait la conversation à l'invité du jour, moi en l'occurrence. Plus tard dans la soirée, nous sommes allés à l'Open bar, la boîte gay de Liège dont j'avais évidemment déjà entendu parler. Une expérience qu'il faut avoir vécu. Bien qu'il s'agissait d'une soirée spéciale travestis, au-delà des personnages colorés, j'en retiens surtout la piste de danse dans le sous-sol, bondée à un point que l'oxygène semblait s'être fait rare. Oh et puis l'homme d'âge mûr qui m'a effleuré de façon peu subtile. Ca n'a pas de prix. Vers 2h, nous avons décidé de quitter cet endroit, pour aller boire un verre dans cet autre endroit tenu par des amies lesbiennes de John. Nous avons finalement pu rejoindre l'appartement de Théo vivants, et ce malgré le taux d'alcoolémie dans notre sang, taux qui ne semblait pourtant pas suffire à mes deux compagnons qui ont encore ouvert une bouteille en rentrant pour un "Je n'ai jamais..." ayant viré en conversation fruits et légumes. Le lendemain matin, alors que j'ai surpris Théo en train de peindre ses croquis de mode, autre élément devant lequel j'ai été émerveillé après l'architecture de son appartement, j'ai réalisé la chose suivante: Etre ami avec quelqu'un en couple peut être dérangeant dans la mesure où ils auront inévitablement des signes d'affection l'un en vers l'autre. Mais, d'un autre côté, c'est comme obtenir deux amis pour le prix d'un, des amis ouverts avec lesquels on se sent parfaitement à l'aise.

... Et puis, en sortant du train à Leuven, un garçon vous dit "Schoon, schone jongen" et vous le niez en bloc, car ignorant si ces paroles sont sincères ou s'il s'agit d'un hétéro se foutant de vous. Trouver un copain dans ce pays, c'est définitivement mission impossible.

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