vendredi 12 août 2011

-360°-


Initialement publié le mercredi 27 avril 2011

Il est des temps dans notre vie où l'on a l'impression de ne plus pouvoir suivre, où chaque instant semble s'écouler plus rapidement que la normale, où l'on se sent engager dans une course folle contre la montre. Bien qu'en théorie j'étais en vacances, mon engagement comme jobiste étudiant chez Delhaize a quelque peu influencé ma perception de ces deux semaines de congé printanier. D'autant plus que les quelques moments libres se devaient d'être consacrés aux travaux de groupe venant à échéance. Le résultat est que je n'ai plus vu Abir depuis ce qui apparaît comme une éternité. Mais, bizarrement, cet emploi du temps chargé ne m'a pas dérangé. Que du contraire, je me suis aperçu que c'est dans ces instants que je me sens le plus vivre. C'est l'occasion de se prouver, l'occasion de vraiment goûter à la vie adulte, l'occasion de se vider l'esprit. Car, au plus les journées se font remplies, au moins les opportunités se présentent de se morfondre dans ses pensées et sentiments. Peut-être est-ce là que réside le secret d'une vie épanouie: mettre ces bullshit d'émotions de côté, jusqu'à les oublier, ou même jusqu'à les laisser disparaître.

Dimanche, jour de Pâques, en plus des nombreux oeufs en chocolat, les cloches m'ont fait cadeau d'une journée de repos le plus complet, celle-ci étant d'autant plus jouissive que je l'ai partagée avec Emilie. Alors que la veille au soir nous sommes restés enfermés devant "A single man", en ce 24 avril, nous avons profité pleinement des rayons de soleil. Et lorsque ceux-ci se sont estompés, une chaleur estivale a continué de régner dans l'air, rendant la demi-heure passée devant le glacier de Wavre d'autant plus agréable. Dès le lendemain par contre, c'était retour à un rythme effréné, partagé entre divers préparations telles que celle de mon retour au studio ou celle de la présentation L'Oréal. A mon grand soulagement, mon stress n'a pas été apparent lors du déroulement de celle-ci mardi après-midi. A peine avais-je quitté les préparatifs d'une autre présentation, que j'avais un autre rendez-vous, ce dernier étant d'un tout autre genre.

Dans mon agenda overbooké, j'ai trouvé un créneau pour rencontrer quelqu'un. Son nom était Jérémy, 30 ans, inspecteur de police, et surprisingly into me. Ce premier rencard s'est déroulé de la même manière que notre contact virtuel, à savoir très condensée. Un passage rapide au studio pour me changer a été suivi par un tour du lac, lui-même suivi par un thé chez "Empreintes nomades", suivi ensuite par un dîner chez mon Italien préféré, lui-même suivi enfin par un DVD au studio. Son comportement était exactement celui dont on rêve tous: plein de compliments, honnête, câlin. Pourtant, je ne ressentis pas l'addiction comparable à une drogue et le manque qui s'en suit. Une part de moi est convaincue qu'il s'agit d'une simple conséquence du fait que l'on ait pris le DGV, Drague à Grande Vitesse. Mais quoi si la raison est à chercher ailleurs? Se peut-il qu'après toutes ces soirées passées à se convaincre que les hommes ne valent rien afin de se protéger, on finit par être incapable de s'ouvrir lorsqu'une exception se présente? Ou est-ce un signe que ce n'est pas le bon? A une époque où notre cerveau semble être l'organe le plus sollicité, quand la rationalisation prend-elle trop de terrain?

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