dimanche 25 septembre 2011

-399°-


Un mois à Shanghai, et les choses deviennent difficiles sur le front des sentiments. Alors plutôt que de sortir avec les autres vendredi soir, je suis resté à l'appartement et j'ai passé plusieurs heures à parler avec Jérémy sur Skype. J'ai réalisé que, après des années de doutes, de déceptions et de cynisme en guise de bouclier contre la médiocrité régnant au royaume des rencontres gays, je suis aujourd'hui de ceux qui croient à l'amour. Ceux pour qui l'amour représente une véritable drogue. Etant à présent en sevrage, je considère des choses que je n'aurais jamais cru possibles il y a quelques mois. Des choses telles qu'un avenir sur le long terme pour cette relation. Car il semblerait qu'avec Jérémy, ce soit pour de vrai. Son absence me pèse. Et je cherche désespérément un moyen de taire les voix qui se font entendre dans ma tête. Parfois, un iPod et un casque peuvent aider. Mais je compte surtout sur le cours de "Information Technology" qui commence lundi pour forcer ces névroses au silence.

Ayant un weekend de libre devant moi, je me suis dit que je pourrais m'adonner à quelques activités culturelles. Malheureusement, je me suis retrouvé confronté au problème récurrent qu'est l'incompréhension de la langue locale. Aux cinémas, tous les films sont en Chinois, pas même des sous-titres anglais, si ce n'est pour les gros blockbusters américains. Impossible donc de découvrir davantage le cinéma de mon nouveau pays de résidence. Aux musées, je suis incapable de vérifier les expositions en cours, leurs sites étant eux aussi en Chinois. Ainsi, j'espérais découvrir au "Shanghai Art Museum" l'exposition mettant à l'honneur les photographes de mode Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin comme indiqué dans le Vogue Paris, mais à la place, j'ai vu de l'art à l'encre noir et de la poésie en caractères calligraphiques. Face à cette incompréhension généralisée, on peut très vite se sentir perdu. Cependant, il est certains éléments qui transcendent toutes ces frontières, tels que le style.

Alors que je sortais mes Clubmaster de mon sac en sortant du musée, j'ai été accosté par deux étudiants en mode tenant un blog de streetstyle voulant me prendre en photo. Une expérience que j'ai toujours voulu vivre dans une ville comme Paris ou Milan et qui m'arrive aujourd'hui à Shanghai. Après cet événement, j'ai encore une fois jeté un oeil autour de moi, et je me suis rendu compte de la beauté de cette ville et de tout ce qu'elle a à offrir. Ainsi, samedi soir, après la pendaison de crémaillère de Nils où j'ai fait la rencontre de Vera, jeune fille adorable native de Shanghai, nous nous sommes rendus au "No. 88" et j'ai dansé jusqu'à en perdre toute notion de temps et d'espace. Alors oui, cette ville est géniale. Elle le serait encore davantage si je pouvais retrouver mon chéri lorsque je rentre à l'appartement le soir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire