mercredi 10 août 2011

-120°-


Initialement publié le lundi 16 juin 2008

Cet après-midi j'ai regardé d'anciennes photos. Des photos d'il y a un an, parfois même plus. Le fil rouge en est notre trio inséparable et bien que j'ai fait plusieurs photos dont je suis fier ce sont les seules qui me font sourire. C'était une époque où nous étions toujours ensemble, où nous partagions absolument tout. Notre trio inséparable. Où est le temps que l'on passait nos heures de fourche ensemble? Que l'on partageait notre paquet de chips de l'épicerie? Que l'on stressait ensemble avant l'interro de math? Que l'on préparait ensemble des travaux de groupe? Tous ces évènements sont liés aux secondaires qui me semblent aujourd'hui tellement belles parce qu'on était à trois et que l'on faisait tout à trois. Avec l'entrée dans les études supérieures, les choses ont bien changé...

Ma plus grande peur lorsque j'ai pris conscience qu'Emilie n'étudierait pas dans la même ville que Keena et moi était que l'on perde notre complicité. Que l'on perde contact malgré la promesse à chacun de garder des nouvelles. Qu'Emlie devienne pour moi une de ces amies à qui on parle deux fois par an pour apprendre tout ce que l'on a raté. Aujourd'hui, je me dis que notre relation est au mieux compte tenu de ce qui nous sépare. Naturellement on partage encore tout et c'est comme si rien n'avait changé entre nous. Les choses ont bien évidemment changé. Plutôt que de se voir tous les jours, on se voit tous les mois. Mais notre lien est toujours aussi fort, peut-être même plus qu'avant. Je me souviens qu'à la fin de l'été dernier, sur le quai de la gare, je lui ai demandé si elle m'inviterait à son mariage. Fidèle à elle-même, Emilie m'a répondu qu'on ne se connaîtrait peut-être plus pour alors. Sur le moment j'ai boudé, mais en moi-même je me suis fait la promesse de ne jamais la laisser aller. Et voilà bientôt un an que je m'y tiens.

Keena par contre a continué de partager mon quotidien. Les choses sont restées comme elles étaient, du moins jusqu'à un certain moment. Je me rends compte aujourd'hui que quelque part au long du chemin on a perdu quelque chose. Probablement à cause de moi. A tort, j'ai commencé à croire que son amitié était évidente, que quoique je fasse elle serait toujours là. Ce soir, sans que ce ne soit prévu, j'ai passé une soirée avec elle telle qu'elles étaient il y a bien longtemps. Une soirée pendant laquelle on partage nos désillusions, nos espoirs et nos chagrins. Ces moments si précieux pendant lesquels on partage les mêmes émotions, pendant lesquels on se soutient et se comprend. Parce que l'amitié ce n'est pas seulement passer de bons moments ensemble mais aussi, et surtout, partagé les moments moins agréables. Cette soirée m'a réveillé. Je ne veux pas perdre cette complicité et donc je dois cesser de considérer cette relation si particulière comme évidente.

"Tous au bûcher ces abrutis!"
Et il y en a tellement qu'il y aura de quoi se chauffer tout l'hiver.

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