jeudi 11 août 2011

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Initialement publié le lundi 25 août 2008

Voilà deux semaines que je travaille à la caisse. Tout se passe à merveille, le stress du début a fait place à la familiarité. C'est progressivement devenu une routine. Une routine qui se terminera samedi à 20h. Le mot "routine" a quelque chose de sécurisant. Parce qu'il laisse entendre que les journées sont toutes les mêmes, que rien ne peut venir chambouler notre univers. Or, la vérité est tout autre. Samedi, alors que je sortais mon portable de ma poche, il a glissé de ma main et a atterri au sol. Malheureusement, lorsque je l'ai ramassé, j'ai constaté que l'écran était brisé. Voilà, il a suffit d'une seconde d'inattention pour que le portable que j'ai acheté une semaine auparavant pour une somme considérable soit cassé. Qu'est-ce que je râlais. Heureusement, on a pu réparer ça pour une somme minime. Mais les choses ne s'arrangent pas toujours aussi facilement. Chaque jour, dans nos gestes les plus banals, il peut nous arriver quelque chose. On peut glisser en sortant de la douche, trébucher dans l'escalier, se faire renverser en traversant. Tant de gestes qui ne prennent qu'une seconde et qui peuvent pourtant avoir des répercutions éternelles. Et lorsqu'un tel évènement arrive dans notre entourage, on ne peut s'empêcher de se de demander "Pourquoi?". Pourquoi fallait-il que ça arrive à cette personne? Pourquoi fallait-il qu'il se dépêche? Qu'il pense à autre chose? Que cette voiture passe justement à ce moment-là? Une seconde et tout un univers s'écroule. Etant donné que les questions restent sans réponses, il est compréhensible que certains croient en ce que l'on appelle "le destin". Parce qu'après tout, ces gestes sont tellement bêtes, tellement insignifiants, qu'il est plus facile de croire que c'était prédestiné. Pour quelle autre raison est-ce que ça aurait pu arriver sinon cela? Des objets se cassent, des personnes nous quittent, des espoirs volent en éclats. Dans un monde où les dangers semblent rôder à chaque coin de rue, combien faut-il réfléchir avant de faire un pas? Et ce, sans que ça ne nous empêche de vivre?

... Parce qu'un garçon de ma faculté est décédé accidentellement. Et que 19 ans, c'est trop tôt pour mourir.

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