jeudi 11 août 2011

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Initialement publié le dimanche 7 mars 2010

Le train qui me ramènerait de Louvain-la-neuve à mon petit village vendredi en fin d'après-midi était bondé. Des étudiants, des adultes rentrant du travail, des voyageurs. Alors que je démêlais mes écouteurs, je remarquai que l'homme asiatique d'un certain âge assis en face de moi gribouillait dans un livret. Il semblait portraiter le quai sur lequel il avait vue depuis sa place. Bercé par les notes pops de Lily Allen, je pensais à mon achat plus tôt dans la journée. Ayant réalisé que ma garde-robe manquait cruellement de hauts noirs, j'ai fait chauffer ma carte bancaire pour m'en procurer. L'un d'entre eux serait des plus basiques pour que je l'accessoirise ensuite au niveau des épaules. En contemplant les éléments ornementaux disponibles chez Veritas, l'évidence m'est venue: j'apposerais des clous sur les épaules. En sélectionnant deux hauts noirs sur des sites de vente en ligne, j'en profitai pour acheter quelques accessoires:  une bague, une paire de lunettes solaires Wayfarer, une pochette en cuir façon croco, tant d'éléments qui apportent la touche finale à une tenue. Toujours dans ce train, alors que je passai devant mon ancienne école secondaire, telle une relique d'une vie antérieure,  je songeais à la façon dont je pourrais réinventer mon look avec ces nouvelles pièces. Car pour les personnes pour qui la mode compte parmi les principaux centres d'intérêt, c'est bien là que réside le bien-être: une réinvention permanente de son apparence afin de ne jamais se lasser de l'image apparaissant dans la glace.

Le lendemain, un vent glacial soufflait alors que j'attendais un autre train, celui en direction de Bruxelles. Après avoir donné un cours particulier d'Anglais non loin de chez moi, je rejoignais à présent Abir pour un ciné. Nous avons déjeuné chez Exki, déjeuner au cours duquel nous avons envisagé ce à quoi ressembleraient nos vies dans 5 ans et nous nous sommes questionnés sur la possibilité qu'on soit toujours proche à ce moment-là, pour ensuite nous installer dans la grande salle où serait projeté "A single man" de Tom Ford. Un film sublime de part son esthétique irréprochable, mais surtout pour son histoire émouvante, abordant certains thèmes de la condition humaine avec grande clairvoyance. Une oeuvre qui vous touche au plus profond de vous-mêmes sans bien même que vous ne le réalisiez, comme j'ai pu le constater avec les larmes qui se sont décrochées de mes yeux. J'ai ensuite quitté ma douce Abir pour rejoindre Soufian, ce jeune homme que j'avais rencontré en juin dernier et avec qui j'ai continué à échanger des nouvelles occasionnellement. Nous avons parcouru la rue neuve et, tout comme lors de notre première rencontre, il s'est ruiné et je suis resté raisonnable. Je m'en suis tenu au DVD de "The september issue" que j'ai pu me procurer chez Mediamarkt (Thank God). Après avoir dégusté une coupe de glace et parlé des nombreux événements ayant marqués nos vies durant la dernière moitié d'année (relationnels pour la plupart), nous nous sommes quittés à la gare. Dernière halte de la journée, Wavre, où j'ai rejoins Emilie. Une Emilie qui était plus mode que jamais avec ses chaussures à talons et sa marinière. C'est ainsi que cette belle journée s'est terminée avec un cocktail et la complicité rare que j'ai avec elle.

Et donc, bien qu'avoir le sentiment d'être seul est le commun de tout homme qui s'interroge, et bien qu'il ne s'agisse probablement pas d'une illusion, il est parfaitement possible de soulager ces maux.

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