vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le mercredi 11 août 2010

C'est un fait dont peu de gens ont connaissance, et pourtant il joue un rôle plus ou moins important dans nos vies. En permanence, nous libérons et percevons des phéromones, substances chimiques que nous captons de façon inconsciente et qui explique pourquoi nous pensons que certaines personnes sont dotées d'un "charme naturel", attirant inévitablement notre attention sur elles. Alors que les effets de ces nuages sans odeur sont plutôt limités, se cantonnant à une tendance accrue d'approche de certaines personnes, ceux des odeurs corporelles propres à chacun sont plus prononcés. En effet, ces odeurs, que nous percevons réellement sur les êtres qui nous sont proches, ont pour effet de nous apaiser, nous réconforter, nous donner un sentiment de sécurité...

Il y a l'odeur antérieurement si bien connue de D. que j'ai aujourd'hui entièrement oubliée mais qui m'est revenue dans un moment des plus improbables. Alors qu'il m'arrive de guetter certaines silhouettes ressemblant à la sienne, à chaque fois, mes doutes se révèlent être faux et je m'en sors sans trace. Ce jour-là par contre, alors que je me promenais dans les couloirs de l'Ikea de Zaventem avec ma maman et Kevin, je fus envahi par son parfum si particulier, un nuage qui me prit tellement à l'imprévu qu'il m'a forcé de m'arrêter sur place afin de ne pas faire un faux pas et trébucher. Telle l'obstruction de la vue causée par un débordement de luminosité, pendant un instant je ne vis plus rien, me laissant concentré sur ma respiration. Mais, contrairement à ce qui aurait pu se produire il y a quelques mois, ce fut vite oublié et je poursuivi ma promenade naturellement.

Il y a la fragrance de Stéphanie, cette jeune fille dont j'ai enfin compris ce qui lui valait d'attirer systématiquement mon regard vers elle: une certaine élégance innée qui s'exprime dans ses gestes, sa voix, et puis bien sûr dans ses tenues. Pour notre seconde rencontre, le décor était sa ville, à savoir Tournai. En descendant du train, je l'ai immédiatement aperçue, celle-ci se tenant aux côtés de sa soeur Adeline et d'une amie Virginie, tout en arborant un très beau sac habillant à lui seul. Après avoir mangé une salade pour certains, des pâtes pour d'autres, nous avons été visiter le superbe loft qu'elle partagera bientôt avec sa soeur aînée. Nous avons ensuite traîné dans la rue commerçante, avant de faire un bref arrêt au centre commercial pour un délicieux banana split. Bien que Stéphanie semblait en douter, Tournai m'est apparue comme une belle vie, presque touristique, avec son beffroi, sa cathédrale, ses ponts, ses places fleuries et son petit train de visite. Une belle journée qui s'est malheureusement terminée en pluie, mettant en doute mon choix d'une tenue entièrement blanche.

Il y a l'essence d'Abir, une essence qui passe presque entièrement inaperçue pour moi, tant elle m'est familière, tout comme on ne perçoit pas son propre parfum. Avant de partir pour Tournai mardi midi, j'ai passé la soirée de lundi en sa compagnie. Après qu'Abir ait mangé un plat de pâtes dans un restaurant égyptien nommé "Le Caire", on a rejoint son ami Ahmed dans un bar situé à proximité. D'autres hommes nous entourant fumant la chicha, ils ont commencé à parler dans leur langue maternelle, me laissant dans l'ignorance quant à leur sujet de conversation. Je me suis donc contenté de déguster mon thé, d'admirer le cadre, d'inhaler la fumée parfumée à la pomme, le tout m'emportant un an en arrière, à mon séjour dans le pays natif d'Abir. Le lendemain, après ma journée à Tournai, celle-ci est venue me chercher à la gare, me sauvant par la même occasion de la compagnie d'une femme accro à la bouteille. Après multiples petites courses, nous nous sommes rendus une seconde fois au restaurant égyptien tant celui-ci nous avait fait bonne impression. Avant de rentrer, un petit détour à la vidéothèque afin d'y louer deux DVD. Alors qu'Abir faisait des aller-retour sur Skype, je me suis installé, les bras autour des genoux, capuche sur la tête, devant "La Môme". Oeuvre dont je regrettais de ne pas l'avoir vue avant et qui m'a permis de réaliser une fois de plus l'étendue du talent de la magnifique Marion Cotillard. Toujours légèrement bouleversé par cette histoire hors du commun, je suis monté rejoindre Abir pour qu'on aille se coucher. Le jour suivant qui, en passant, signait le début du ramadan, s'est déroulé de façon tranquille. Durant la matinée, nous avons regardé "Volver", film dans lequel figure une autre grande actrice, pour que j'accompagne ensuite Abir chez son gynécologue, ceci me rappelant combien je déteste les hôpitaux. Abir étant forcée au jeûne, je me suis arrêté pour un plat "wok" dans la gare du midi, avant d'embarquer le train du retour.

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