vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le mercredi 6 octobre 2010

Photo par Moineaute

J'ai pu constater durant ces quelques derniers jours qu'il n'est pas toujours chose aisée de trouver des personnes sérieuses et pleinement impliquées dans leurs études avec lesquelles collaborer pour les nombreux travaux de groupe à réaliser. Par contre, lorsqu'il s'agit de trouver des personnes avec lesquelles passer un moment génial, en ce début de semaine, je n'ai rencontré aucune difficulté.

Lundi. Ayant encore quelques affaires à déménager, telles que chaîne hi-fi et CDs, j'ai décidé de m'installer dans le studio dès dimanche soir et d'embarquer Emilie avec moi. Le lendemain matin, j'ai emmené celle-ci à la crêperie bretonne pour le petit-déjeuner et nous sommes allés faire les courses avant de rentrer. Les potins people dont Emilie a connaissance grâce aux magazines de sa soeur adolescente, les buzz vidéos du moment, les avancées dans sa recherche d'emploi, une tentative à l'examen théorique grâce au CD-rom "Feu vert" fraîchement acquis, et il était bientôt 14h, heure à laquelle Emilie m'a quitté car commençait pour moi un marathon de quatre heures de "Advanced Finance".

Mardi. Les cours ne commençant pas avant 16h15, Abir a eu pour idée que nous consacrions le début d'après-midi du mardi à l'examen des destinations et universités proposées dans le cadre de l'échange prévu l'an prochain. Nous avons été acheter un sandwich, nous nous sommes arrêtés au centre commercial pour le dessert et nous sommes rentrés au studio, le tout en échangeant bon nombre d'anecdotes, pour la plupart liées à nos relations. Un peu plus tard, nous étions au cours de "Corporate Social Responsibility" où j'ai échangé quelques sourires et mots maladroits avec le garçon aperçu une semaine plus tôt. Après le cours, Abir et Emeline m'ont suivi alors que je rejoignais Sovanna au restaurant universitaire. Après le repas, elle et moi avions prévu de nous rendre à notre premier cours de yoga. Au terme de celui-ci, bien que je restais sceptique quant à la philosophie allant derrière, j'ai réalisé que cette séance m'avait effectivement apporté sérénité et que je répèterais très probablement cette pratique à l'avenir.

Mercredi. J'étais persuadé d'avoir parcouru l'entièreté des spécimens homosexuels francophones belges, et pourtant, les quelques messages échangés dernièrement viennent prouver que j'avais tort. Je pensais également avoir eu suffisamment d'expériences en matière de rencontres virtuelles aujourd'hui que pour m'y rendre détendu, et pourtant je me suis surpris à vouloir tout annuler et m'en aller à toute allure alors que je l'attendais au sein de la Gare Centrale. Son nom était Vincent, diplômé en communication, à la recherche d'emploi. Alors que nous traversions la Grand Place, il a prononcé une phrase que je ne suis pas prêt d'oublier: "Louvain-la-neuve est une ville tellement triste qu'il faut soit se noyer dans ses bouquins, soit se saouler en permanence pour pouvoir y vivre". Cela m'est apparu comme étant un parfait résumé de la situation. Un verre s'est suivi d'un autre dans un décor différent, et finalement nous avons fini au cinéma, devant le film "Les amours imaginaires". Un film à l'esthétique particulière et au rythme lent, qui m'a tout de même beaucoup séduit grâce aux deux personnes principaux extrêmement attachants, et, bien sûr, de part son thème: la tendance qu'ont les personnes légèrement névrosées de s'imaginer des choses qui ne sont pas lorsqu'il s'agit de relations amoureuses. Plus tard, alors que nous nous promenions autour de la gare, il a prononcé les mots exigeant bien plus de courage que ce dont je suis capable "Pourrais-je te revoir?". Autant il était ouvert sur ses intentions, autant je cachais les miennes. Il se peut qu'il ait cru que je jouais à "hard to get", mais en réalité, je ne jouais à aucun jeu, je n'avais véritablement aucune idée de ce que je voulais. Il me semblait que deux options s'offraient à moi: Soit je m'engageais avec quelqu'un comme Vincent, plus âgé, cultivé, n'étant plus à la recherche de soi-même, soit j'irais pour quelqu'un de semblable à moi, pour une histoire à caractère davantage temporaire, moins prise-de-tête. Est-ce parce que l'on veut toujours ce que l'on ne peut avoir, ou parce que je me suis finalement accoutumé au statut de célibataire, toujours est-il que son message reçu lors du trajet du retour n'a pas soulevé en moi la réaction que j'aurais pu avoir si je partageais les sentiments que je soupçonnais chez lui.

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