vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le dimanche 10 octobre 2010

Il s'avère que le garçon aperçu au cours de CSR aux choix vestimentaires colorés, aux gestuelles peu masculines et à l'entourage exclusivement féminin n'est pas gay. Bien que mon intérêt pour lui était limité, cette nouvelle m'a laissé perplexe. Si les hétéros aussi commencent à développer à ce point leur côté féminin, comment sommes-nous censés nous en sortir dans ce grand jeu appelé "Deviner l'orientation sexuelle de son prochain"? Et au-delà de la question du brouillage des frontières, je me demande: le formulaire d'inscription à l'UCL contient-il une clause à laquelle j'aurais par miracle - ou malédiction - échappé mentionnant que l'homosexualité constitue un obstacle irrémédiable?

Dans tous les cas, plus que jamais, je ressentais le besoin de me retrouver dans un endroit où le doute n'aurait pas sa place: le "D-club" à Anvers. Avant de m'y rendre avec Abir en soirée, je décidai de passer l'après-midi avec Vincent, la raison de ma démarche m'étant tout aussi peu claire que mes sentiments pour lui. Après s'être promené longuement dans la capitale, passant par quelques endroits dans lesquels je m'étais rendu avec Damien (la seule chose à laquelle je pouvais penser était "Faites que je ne le rencontre pas! Faites que je ne le rencontre pas!"), nous sommes rentrés chez lui. Alors qu'il cuisinait, arborant son tablier avec le plus grand sérieux, je compris que je ne pourrais jamais ressentir davantage pour lui que de l'amitié, et que j'avais uniquement accepté ce deuxième rencard pour pouvoir m'en assurer. Etant certain qu'un avenir avec lui était non envisageable, j'étais à présent libre de passer une soirée exempte de toute contrainte. Avant de pouvoir mettre les pieds dans le dancing, il nous fallait affronter les quelques 60km nous en séparant, mais ceci ne nous a nullement refroidi, le trajet devenant part entière du divertissement tant nous avons ri et raconté des conneries, les deux verres de vins consommés durant le repas y aidant pour ma part. Finalement, c'est aux alentours de 1h00 que deux personnages en blazer noir sont entrés dans l'édifice aux airs de château, et ce sans que l'on leur demande quoique ce soit, alors qu'apparemment une carte de membre soit requise. A peine étions-nous entrés que des verrines contenant quelques sucreries nous furent proposées en chemin vers le bar. A croire que nous étions exactement at the right time, at the right place. Alors qu'Abir dégustait les desserts, je regardai autour de moi pour découvrir les nombreux visages jamais aperçus auparavant (contrairement à ceux de Bruxelles qui se font familiers). Après quelques verres assis au bar, nous décidons de nous rendre dans la pièce d'à côté, là où se trouve la piste de dance. A peine sommes-nous installés dans un coin que j'aperçois un garçon très séduisant se tenant devant nous. La personne à ses côtés s'en va, le voilà seul. Abir m'encourage à aller vers lui. Je suis cloué sur place. Son ami n'est toujours pas revenu. Grâce à je-ne-sais-quelle force je me lève et m'avance jusqu'à lui. En le voyant de près, je suis nullement déçu. On échange quelques mots. Il est plutôt aimable. Son ami revient. Avant de retourner auprès d'Abir, je lui demande son numéro. Ce dernier me le confie sans trop y réfléchir. De retour auprès d'Abir, je suis euphorique, pas tant pour l'information décrochée, aucune certitude qu'il s'agit de son véritable numéro, mais bien pour l'action en elle-même, pour ne pas avoir laissé ma peur du rejet laisser me paralyser. Toujours sous les effets de l'adrénaline, je tire Abir sur la piste de danse et me laisse pleinement aller sur les rythmes technos. Quelques gouttes de transpiration se faufilant le long de mon front, Abir attire mon attention sur le fait qu'une longue route nous attend encore et qu'il serait donc préférable de mettre fin à la soirée. C'est ainsi que nous avons quitté la boîte, marchant bras-dessus bras-dessous afin de faciliter Abir à gravir les pavés irréguliers dans ses escarpins.

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