vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le samedi 20 novembre 2010

Un autre inconvénient lié au fait de vivre à Louvain-La-Neuve, non loin du lieu où j'ai effectué mes années de secondaire, est le risque potentiellement élevé de croiser des personnes ayant partagé ces années avec moi. Certains me reconnaissent, d'autres prétendent le contraire, alors que d'autres encore ne voient pas la ressemblance entre la silhouette actuelle et celle du garçon manquant d'assurance d'autrefois. Depuis lors, bien des changements se sont produits, changements que je n'ai aucune envie de déclarer à ses personnes, leur regard semblant pourtant souvent demander des explications. A l'époque déjà, je ne parvenais nullement à m'identifier à ces personnes issues d'un autre milieu, or, avec le temps, le fossé nous séparant n'a fait que s'agrandir. Le personnage qu'ils croisent aujourd'hui n'est définitivement plus le même, et ce dernier ne désirent même plus prendre la peine de les saluer poliment, tant il a dû jouer la carte de l'hypocrisie par le passé. Là où je suis aujourd'hui, bien que je n'ai trouvé des personnes partageant mes centres d'intérêt, il m'est possible de créer des liens d'amitié sincères, parce que dès le départ il est clair qui je suis. C'est le cas par exemple du groupe de filles que j'ai rejoins pour les travaux en Marketing, avec lesquelles je partage à présent de nombreux cours, de nombreux rires, et parfois même des points communs, cachés sous la surface.

Un avantage lié au fait de vivre à Louvain-La-Neuve par contre est de pouvoir prolonger les soirées avec des amis autant que je le souhaite. Que ce soit lundi soir après un repas avec Abir dans cette petite brasserie remplie d'étudiants, lorsque nous avons prolongé la soirée au "Gin And Juice" pour un cocktail aux effets surprenants. Ou que ce soit mercredi soir, après un repas au restaurant universitaire, lorsque nous avons fait un passage à la Fnac pour apercevoir le groupe belge "Puggy" pour lequel de nombreux adolescents faisaient la queue. Toujours est-il que j'apprécie toujours davantage ce sanctuaire dans lequel je peux me réfugier à tout moment. Et parlant de sanctuaire, samedi j'ai forcé Mathieu et Soufian à quitter le leur afin que nous passions l'après-midi à Bruxelles. La veille j'étais censé retrouver Abir dans cette même ville pour que nous nous rendions à cette exposition, mais cette dernière m'a annoncé qu'elle avait un imprévu. Heureusement, je disposais du DVD de "Sex and the city 2", acquisition grâce à laquelle mon humeur ne pouvait en aucun être brisée. Samedi donc, notre trio a été voir un autre film, à savoir le premier volet du dernier des films "Harry Potter". Au stade où l'on en est, je m'y rendais presque par obligation, comme si, ayant vu les films précédents, je me devais de répondre à un engagement que j'avais pris. Et à la sortie du Kinepolis, marchant ainsi au pied de l'Atomium, je réalisai que je répèterais cette démarche l'été prochain à la sortie du second volet, car, bien que les effets spéciaux soient exquis, l'histoire a définitivement perdu son charme initial.

Un peu plus tard, lorsque Mathieu et Soufian me quittèrent dans le métro,  je réalisai que ce dernier ne me connaissait pas véritablement, la manière dont je me présente semblant l'avoir convaincu que je suis issus d'un milieu riche. Bien que je m'en moque que des étrangers puissent penser cela, quelque part c'est peut-être même quelque chose que je recherche, mon dernier souhait est que mes proches ne pensent que je suis quelqu'un que je ne suis pas, simplement en raison de mon style. Car, comme l'a rappelé Mathieu, "l'habit ne fait pas le moine". Deux heures plus tard, j'étais chez moi, et j'avais le plaisir de voir la personne qui me connaît de fond en comble, Emilie.

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