vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le dimanche 12 décembre 2010

Cette semaine fut celle des fléaux du mois de décembre. D'abord parce que la neige, suivie de la pluie, suivie du gel, ont contribué à transformer Louvain-la-neuve en un véritable parcours du combattant, où chaque pas doit être calculé minutieusement afin d'éviter de se casser quelque chose, les déplacements demandant dès lors deux fois plus de temps. Ensuite parce que les rhumes et autres pathologies ont le loisir de frapper fort, tant la fatigue a réduit nos défenses immunitaires, les réflexions requérant dès lors deux fois plus d'effort à cause du brouillard opaque régnant dans notre tête. Enfin, parce que les nombreux travaux de groupe viennent à échéance en même temps, et que la plupart des étudiants, dont ceux avec lesquels on collabore, ne s'activent qu'une fois la date limite cruellement proche, nous laissant désireux que la semaine soit deux fois plus longue.

Alors que le quadrimestre prend fin, et que les professeurs viennent à énoncer les conclusions de leur cours, je me rends compte que j'y suis parvenu une nouvelle fois. En dépit des doutes et des craintes, au final, ces travaux que nous pensions ne jamais pouvoir boucler avec succès, ont vu le jour, me rendant ainsi convaincu qu'il est quelque part un ange gardien qui veille sur moi. Parallèlement, quelques messages échangés avec des personnages du passé ont signé un autre genre de prise de conscience en cette fin de période: celle que mon apparition dans la vie d'autres n'est pas entièrement sans signification. Je vis avec l'impression de subir une opération à coeur ouvert en permanence, tant je laisse les êtres que je croise y entrer facilement. Tandis que je pense à ces personnes de façon plus ou moins régulière, je suis convaincu de ne jamais apparaître dans leur imaginaire. Cependant, l'un ou l'autre événement mineur semble indiquer le contraire. Que ce soit Julien qui, après avoir répondu à mes questionnements d'ordre juridique, a témoigné une considération à mon égard que je pensais inexistante ou morte, ou encore Rémy qui, après de nombreux mois de silence absolu, a formulé des excuses pour cette perte de contact, il semblerait qu'il m'arrive tout de même de figurer dans les pensées de certains. Etant de ceux qui croient que l'on n'existe qu'à travers l'autre, cette prise de conscience a quelque chose d'infiniment rassurant.

La pénombre qui s'installe dès 17h, les lumières décorant les maisons, le sapin de Noël garnissant la pièce de séjour, sont tant d'éléments qui nous poussent à nous cramponner dans les bras de notre être cher. Seulement, lorsque le contact avec celui-ci se limite à des conversations par webcam parce que ce dernier vit en Norvège, et que ce besoin de proximité reste dès lors sans réponse, notre seul désir est de pouvoir échapper à cette atmosphère. C'est pourquoi j'ai emmené Emilie au cinéma pour aller voir "Kaboom", un film tellement délirant qu'il ne pouvait qu'assurer une évasion lointaine. Car bien qu'il soit facile de s'identifier à l'histoire des personnages au début, ceux-ci étant jeunes, stylés et originaires de tous les horizons sexuels, la suite du récit atteint un tel niveau de ridicule qu'il en devient carrément divertissant. Une fois sorti de la salle par contre, c'est mon histoire qui reprenait son cours, histoire dans laquelle le rôle de la meilleure amie présente à travers toutes les épreuves revient à Emilie.

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