vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le dimanche 9 janvier 2011

Comme il serait bon de pouvoir être empathe, pouvoir ressentir ce que les autres ressentent, n'avoir aucun doute quant aux émotions de ses pairs. Il est un certain John qui prétend détenir pareil don, celui-ci pouvant être une malédiction, lorsque l'on est entouré d'émotions négatives, ou une bénédiction, lorsqu'il s'agit d'en apprendre davantage sur son entourage. C'est précisément pour cette raison que je convoite ce pouvoir, tant l'ignorance m'est source de frustrations. A défaut de pouvoir ressentir les émotions, je tâche donc de les inférer du comportement. Lorsque couchés côte à côte dans son lit devant "Entretien avec un vampire" je grelottais de froid, il m'a réchauffé de son étreinte. Lorsqu'intrigué par son piercing à la lèvre inférieure je lui ai demandé s'il ne risquait pas de blesser celui ou celle qu'il embrassait, il a approché ses lèvres des miennes en guise de réponse. Lorsque j'ai constaté l'état déplorable de mes cheveux, il a promené ses doigts dedans pour qu'ils finissent dans ma nuque. En y repensant, cet après-midi passé dans sa chambre, à Liège, n'était pas dénué de romantisme. C'est pourquoi, par moments, je me laisse aller à croire qu'il envisage une histoire avec moi. Seulement, nul moyen d'en avoir la certitude, les examens empêchant toute nouvelle rencontre dans un avenir immédiat.

Parallèlement, il est un personnage qui n'a laissé aucun doute quant à ses sentiments, exposant ceux-ci de la manière la plus honnête qu'il soit. Malheureusement, je ne l'ai jamais considéré sous cet angle, et j'ai été contraint de lui infliger la réponse dont je ne connais les ravages que trop bien. L'espace d'un instant cependant, j'ai hésité à consentir à sa proposition, tant la solitude me pèse, et ma réticence à le blesser était forte. Seulement, pareille démarche n'aurait fait que remettre la souffrance à plus tard. Aujourd'hui, notre amitié a repris son cours comme s'il ne s'était rien produit, ce qui semble indiquer que j'ai agi de la meilleure façon possible.

Justement, parlant d'amitié, fatigué des méthodes d'évaluation et autres taux d'actualisation, j'ai invité Emilie au cinéma samedi soir pour aller voir le très bon "The kids are alright". Alors qu'à l'écran une magnifique Julianne Moore jouait des émotions de la façon la plus authentique qu'il soit, mes émotions ne nécessitaient aucun jeu d'acteur. La présence d'Emilie m'apporte un tel bien-être que j'aurais aimé que la soirée soit sans fin. Mais, le lendemain les révisions reprendraient leur cours. Il est étonnant que ce ressenti ne me soit pas venu plus tôt, peut-être parce que l'entraînement me permets à présent de m'interdire de telles considérations, mais, l'envie d'en venir à bout se fait subitement plus forte.

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