vendredi 12 août 2011

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Initialement publié le jeudi 19 mai 2011

Le weekend dernier était dans le signe de la détente et de la gaieté, cet adjectif pouvait être pris dans les deux sens phonétiques du terme. En effet, samedi était la gaypride. Et bien qu'à priori je sois opposé au principe de tenir une parade pour les homosexuels et genres apparentés - il n'existe pas non plus une "hétéropride" - je suis également de principe qu'il ne faut rejeter quelque chose à moins de l'avoir essayé. C'est pourquoi, sur insistance de Soufian, j'ai accepté de l'accompagner, lui et son copain, à cet événement haut en couleurs. Je ne dirais pas que cet après-midi figure parmi mon top 10 de mes meilleurs moments, mais, il était tout de même hautement divertissant, notamment suite aux nombreux regards s'étant dirigés vers ma personne. Plus tard dans la soirée, j'étais auprès d'Emilie et Justine pour célébrer un autre événement clé de la culture gay, à savoir l'Eurovision. Depuis toujours je suis un spectateur fidèle du spectacle à l'origine du succès mondial d'Abba et, aujourd'hui, cela semble prendre tout son sens, en particulier devant l'ennui que cette diffusion semblait inspirer à ma compagnie.

Le lendemain au soir, alors que j'écoutais "Bang Bang", l'émission radio gay de Pure FM, encore une fois sur insistance de Soufian, je me suis mis à réfléchir au fait d'être gay. Ou plutôt, aux diverses implications que ce terme semble porter. Dans une société qui est obsédée par le fait d'étiqueter les gens, une orientation sexuelle s'est faite synonyme de bons nombres d'éléments, tels qu'un style vestimentaire, certains goûts musicaux ou encore des passe-temps favoris. Mais qu'en est-il si l'on n'adhère pas à ces pratiques? Faut-il alors s'y opposer et les combattre, ou, tout simplement considérer que l'on ne fait pas partie de ce groupe? C'est la position que certains semblent adopter, comme j'ai pu le constater avec ce jeune garçon des Philippines avec lequel j'ai discuté quelques fois et qui, bien qu'avoir eu l'une ou l'autre relation masculine, ne se considère pas gay. Peut-être est-ce pour la même raison que des connaissances à moi déplorent profondément la gaypride, tant celle-ci donne une vision tronquée de la population homosexuelle, nourrissant ainsi les stéréotypes ancrés dans de nombreux esprits. La vérité est que, parmi les LGBT - Lesbian, Gay, Bisexual and Transgendered people - nombreux sont ceux qui se considèrent similaires aux autres membres de la société, contrairement aux disciples de Lady Gaga (référez-vous à l'édition spéciale du Metro de mardi) qui ne veulent qu'une chose, affirmer leur identité, et ce faisant, leur différence.

Que l'on soit dans un camp ou dans l'autre, peu importe, personne n'a tort ou raison. Ceux qui ne se considèrent pas différents simplement sur base de leur orientation sexuelle souffrent de la surexposition des autres. Mais, ces derniers ne sont fautifs pour autant. Le fautif est Mr. Tout-le-monde pour inférer que les activités de ces quelques-uns suffisent à résumer tous les autres. Le sentiment d'appartenir à une communauté peut être rassurant, en particulier lorsque la solitude vient peser sur notre quotidien. Je le ressens moi-même, devant l'incertitude de mon départ pour Shanghai en août prochain, devant l'incertitude de mon avenir tout entier, je ne sais vers qui me tourner. Peut-être n'y a-t-il que vers moi-même que je peux me tourner, ce voyage ne dépendant que d'une chose, à savoir ma capacité à prouver ma valeur une fois de plus. Tout ce que l'on peut faire c'est garder un oeil sur ses objectifs, persévérer dans ses efforts et qui sait, peut-être sera-t-on un jour agréablement surpris de voir que, sur la route, on a pu ramasser quelques joyaux inattendus.

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