lundi 26 mars 2012

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Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough
I don't know why
{Lana Del Rey - Born To Die}

La chose avec l'amour c'est que l'on n'a jamais fait le tour de la question. Et heureusement d'ailleurs. Contrairement aux amitiés peut-être, l'amour ne reste vivant qu'à condition qu'il existe une perpétuelle tension entre les protagonistes. Dès lors, on peut dire que la relation entre Jérémy et moi est loin d'être morte. Chaque personne est différente et vient avec son lot de qualités et défauts. Lorsque les différends deviennent trop grands, se pose la question de savoir si c'est en raison d'une incompatibilité des deux caractères ou d'un manque d'acceptation de l'autre sous toutes ses facettes. Et puis soudain l'on se rend compte que la personne est devenue comme sa famille. Elle peut nous rendre fou par moments, mais on ne peut imaginer sa vie sans elle. Lorsque la tempête s'est posée, c'est dans ses bras que l'on veut se réfugier.

Samedi après-midi j'ai rejoint Abir à la capitale afin de discuter autour d'un verre. Sous un soleil rayonnant nous nous sommes dirigés vers la place Saint-Géry où l'après-midi s'est écoulé en un clin d'oeil. Alors qu'Abir rentrait dîner auprès de sa famille, j'ai été manger chinois avec Jérémy avant qu'on ne se rende au Centre Culturel de Jette. Nous allions y voir la représentation de Tartuffe, pas tellement parce que c'est un classique, mais bien parce que Soufian et Mathieu y tenait le rôle de Damis et Valère. Pour moi qui ne connais rien au théâtre, une pièce de Molière aurait pu être indigeste, mais que du contraire, j'ai beaucoup apprécié de voir mes amis à l'oeuvre. Le lendemain, un autre soleil resplendissant s'est levé et avant que je ne le sache, la journée se terminait avec une balade main dans la main au sein de la réserve naturelle près de chez moi. Le crépuscule est reculé d'une heure et avec ça, on se sent vivre un petit peu plus chaque jour.

mercredi 21 mars 2012

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Le temps avance et les choses disparaissent, mais uniquement pour laisser place à d'autres. L'hiver commence son exil et permet ainsi au printemps de s'installer et réchauffer les coeurs. Le gel connaît ses dernières heures et les fleurs peuvent enfin se réveiller. Les célibataires cessent de pleurer leur état et découvrent les joies de la vie à deux. Car de la même façon que les saisons fluctuent immanquablement, nous-mêmes et les gens autour de nous changent. Et avec ce job, cette relation ou encore ce déménagement, les opportunités de voir ses amis se font plus rares. Pourtant, on ne peut que s'en réjouir, car ces changements sont généralement source d'un bonheur plus grand pour ceux concernés. Simplement, on se rend compte que rien n'est éternel; que tout connaît forcément une fin; que d'autres choses nous procurant du bonheur sont à jamais révolues. L'attachement donne accès aux plus belles émotions - joie, amour, partage - et tout à la fois il nous rend sujet à la pire de toutes: la perte.

Vendredi soir Emilie est venue chez moi après une absence bien trop longue. Mais tout comme moi, il semblerait que ma meilleure amie ait été occupée au cours des dernières semaines et elle avait donc un événement des plus heureux à me raconter. Nous avons alors entamé la trilogie "X-men" dont la clôture se ferait le lendemain. Alors qu'Emilie prenait la route pour Louvain-la-Neuve, j'ai pris le train en direction de Bruxelles afin d'y rejoindre mon chéri. Quelques heures passées à flâner, et nous voilà à l'habituel restaurant italien avec son adorable papa. Après le dîner, c'est Pauline qui s'est jointe à nous et nous avons terminé la soirée en trio au "Bowling Stone".

Et nous voilà déjà dimanche. Systématiquement, les adieux sont difficiles en ce 7e jour de la semaine. A chaque fois, après avoir eu un avant-goût de la vie commune, le retour à l'état solitaire se fait douloureux. Mais peut-être est-ce pour le meilleur. Peut-être est-ce parce que nous ne nous voyons pas en permanence que les instants ensembles gardent cette magie si forte. Peut-être est-ce pour cette raison que ses lèvres gardent leur goût irrésistible. Peut-être est-ce pour cela que la fusion de nos corps continue de nous transporter dans une autre dimension.

lundi 12 mars 2012

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Every now and then, the stars align
Boy and girl meet by the great design
Could it be that you and me are the lucky ones?
{Lana Del Rey - Lucky Ones}

Tomber amoureux. Une véritable aventure, avec son lot de rebondissements et de peurs. Entre autres, la peur que l'amour s'estompe. La peur que les sables du temps emportent les sentiments, les fassent faner comme les fleurs à l'arrivée de l'hiver. La peur que ce qui était autrefois intense et rayonnant puisse devenir terne sous l'effet des jours se succédant. Pourtant, les sentiments ne suivent pas forcément cette voie. Au contraire, à la plus grande surprise des protagonistes, l'amour peut s'amplifier avec le temps, tel le vin qui devient meilleur avec les années. Alors qu'on pensait avoir atteint le sommet, on continue de découvrir des altitudes plus élevées. On se retrouve face à face avec des émotions d'une telle force qu'on ignorait leur existence. On réalise que, peut-être, pour quelques êtres chanceux, le temps est une donne sans pertinence. L'amour apparaît sans limite et plein de mystère. Deux êtres séparés, ignorant l'existence de l'autre, finissent par se rencontrer et vivent une telle passion qu'ils ne peuvent plus imaginer la vie sans cette personne. Soudain, l'existence prend son sens dans les quelques instants de parfaite symbiose avec l'autre. Les instants où l'union se fait à ce point puissante que le lien peut se ressentir physiquement. Les instants où le bruit cesse et seuls résonnent les coeurs battant à l'unisson.

Détente au cours d'un bain chaud, corps entrelacés le temps d'une matinée, partage d'une soirée d'anniversaire avec des amis, étreinte devant un film effrayant, promenade dans la ville, flânerie dans un parc, ressourcement dans les bois. Un weekend hors du temps et de l'espace.

lundi 5 mars 2012

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Après avoir travaillé pendant plusieurs semaines sur "Showroom Belgium at Paris Fashion Week" dans le cadre de mon stage, j'ai laissé Anvers derrière moi pour me rendre à la capitale française et assister en personne à cet événement ayant fait l'objet de nombreux préparatifs au FFI. Un weekend prolongé dans la ville lumière qui était également l'occasion de revoir Christine et Sarah, les amies françaises avec qui j'ai partagé l'expérience shanghaienne. Avant l'inauguration du showroom en ce samedi 3 mars, une soirée d'ouverture devait se tenir en collaboration avec notre sponsor, la marque de bière belge Duvel. Avec près de 400 invités ayant confirmé leur présence, nous avions de grandes attentes. Celles-ci ont été largement comblées, la soirée étant un franc succès. Outre des représentants de la presse écrite et de blogs, quelques grands noms ont franchi les portes de la Galerie Magda Danysz, telle la célèbre Diane Pernet. Ajoutons à cela que le mannequin belge renommé Hannelore Knuts jouait les DJ et l'on comprend que j'ai eu ma dose de célébrités mode ce soir-là.

Le lendemain, les choses se sont déroulées de façon plus calme, les journalistes et acheteurs internationaux venant à la galerie pour effectivement découvrir les collections. Parmi eux, deux collaboratrices de Vogue Italia sont venues voir Black Balloon et leur "nouveau chic", Céline De Schepper et son univers rétro, WOLF. by Sofie Claes et ses inspirations géométriques, a.KNACKFUSS et ses pièces empruntées d'influences mens wear, Lisa Colpaert et ses imprimés mystérieux. Des stylistes aussi talentueux que sympathiques avec qui j'ai pu échanger quelques mots plutôt que de correspondre par emails. Ensemble avec Céline et Alice j'ai d'ailleurs été rendre une visite au showroom de Jean-Paul Lespagnard, un autre talent issu de notre pays. Le soir, Christine m'a emmené dîner au "Coffee Parisien" avant qu'on ne fasse une promenade nocturne dans les rues charmantes du 5e arrondissement.

Dimanche la journée a commencé tranquillement avec un brunch élaboré à l'appartement de Christine en compagnie de son amie Daphné, que j'avais déjà pu rencontrer à Shanghai. L'après-midi, nous nous sommes rendus à la Pinacothèque pour y voir l'exposition consacrée aux expressionnistes allemands de 1905 à 1920. Nous avons ensuite poursuivi avec une balade articulée autour des plus belles merveilles de Paris, telle la Place des Concordes, le Jardin des Tuileries, le Pont des Arts, la Cathédrale Notre-Dame de Paris, l'Hôtel de Ville, les rues du Marais, la Place des Vosges... Dommage que la pluie soit venue entraver l'appréciation de ces vues comme tirées de cartes postales, cela n'a cependant rien enlevé à mon éternelle admiration pour l'architecture du XIXe siècle. Comme le disait Christine, véritable experte de la ville, à Paris jamais rien ne change vraiment, et voilà ce qui fait tout son charme à mes yeux. L'homme et le temps sont sans effet sur elle, son romantisme et son historicité restant parfaitement intacts.

Retrouvailles avec d'anciennes amies, expérience personnelle du monde de la mode, visite des plus beaux coins de Paris, soit une évasion rêvée, avec néanmoins un léger arrière-goût amer: la réalisation que tout cela n'a pas la même saveur en l'absence de l'être aimé.