mercredi 26 octobre 2011

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C'est sous la pluie que je suis arrivé au "Fuxing Park" lundi après-midi pour deux autres shows pour lesquels je disposais d'une invitation. Sous le nom de "Emergence", le premier show regroupait les micro-collections de cinq jeunes talents locaux. Certaines étaient plus réussies que d'autres, mais elles avaient toutes le mérite de présenter une idée unique, déclinée de différentes façons. Des tenues plutôt conceptuelles que prêt-à-porter, très intéressantes et inspirées. Successivement, une collection camouflage chic, disciples Dark Vador, flamenco sur-vitaminé, monstres fermetures éclair et géométrie grise. Le second show était celui de la marque "Where What Who". Show dont le thème musical enivrant semblait calqué sur la collection. Celle-ci était à la fois rock 'n' roll de part les twists du perfecto, et romantique de part les tissus flottants. Du noir, du blanc, du bleu électrique, soit, tout ce que j'aime.

Le reste du temps, je me suis rendu dans mes endroits préférés pour me restaurer, à savoir "Wagas" en solo lundi soir et "Element Fresh" avec Christine et Sarah  mardi midi. J'ai également fait un peu de shopping personnel, notamment chez H&M, où j'ai mis la main sur des articles probablement spécifiques au marché asiatique. J'ai rendu une autre visite à la boutique "Shang Xia", déterminé à obtenir des renseignements supplémentaires sur la marque. J'ai consulté mes résultats pour mon premier cours, qui s'avèrent être très bons. Et je me suis promené, prenant quelques photos aléatoires au passage. Ce jusqu'à mon dernier show le mercredi matin, Jerry ayant pu se libérer pour se joindre à moi. Ne pas savoir à quoi s'attendre a son charme. On est excité, il y a l'effet de surprise, l'anticipation. Cependant, pour ce show italien nommé "La Stupenderia", la dernière chose à laquelle on s'attendait était une collection enfants. Plutôt que de l'excitation, c'est donc de l'attendrissement qui a envahi le public présent. Les enfants chinois dans leurs petites tenues étaient tellement mignons que je n'étais même pas déçu.

Quant à mes soirées, certaines d'entre elles sont réservées à mes proches grâce à l'intermédiaire de Skype. Notamment Jérémy, cet être exceptionnel sur lequel je peux toujours compter, qui me donne le sentiment d'être aimé, et qui figure avec certitude dans le déroulement futur de ma vie, une fois de retour en Belgique. D'autres soirées sont réservées à mes amis locaux. Samedi soir il s'agissait de Melody, Anne-Charlotte et Eric, ceux-ci nous ayant invité à leur appartement pour une salade de riz faite maison. Ambiance très conviviale et chaleureuse. Mardi il s'agissait de Charlotte, Chloé et Delphine dans un bar à sushis. Autour du tapis roulant, ambiance potins entre filles. Jeudi soir il s'agira du groupe du cours de Chinois ainsi que d'autres, nous prévoyons de nous rendre dans un restaurant proposant de la cuisine du "Sichuan", pour ensuite sortir en boîte. Ambiance festive et légère. Le restaurant servira d'avant-goût, puisque, ensemble avec six amis, je me rends dans la région du "Sichuan" pour un voyage d'une semaine!

dimanche 23 octobre 2011

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L'une des premières choses qui m'a fait rêver de Shanghai est le défilé "Chanel Paris-Shanghai" de fin 2009. C'est en voyant les mannequins défiler avec le "Bund" et sa fameuse "Oriental Pearl TV Tower" en arrière-plan que j'ai réalisé pour la première fois le potentiel mode de cette ville. Quelques années plus tard, aussi incroyable que cela puisse sembler, je m'y trouve en personne. Répondant pleinement à mes attentes, une fashion week s'organise deux fois par an à Shanghai. Celle au cours de laquelle les collections pour l'été prochain sont présentées a débuté jeudi. Bien sûr, pour pouvoir assister à un show, il faut y avoir été invité. Mais, grâce à l'aide de Rachel, qui s'est démenée pour nous obtenir des places, j'allais assister à mon premier et véritable défilé de mode! Impossible de décrire l'excitation qui me parcourait lorsque je suis arrivé devant les tentes blanches du "Fuxing Park" vendredi après-midi accompagné de Charlotte. Quelques instants avant qu'ils ne nous laissent entrer, on est approché par un journaliste qui souhaite nous poser quelques questions devant la caméra. A peine a-t-on le temps de digérer cette information que la caméra tourne. On ne se pose pas de questions et on se prend au jeu. Les rideaux s'ouvrent avec une demi-heure de retard, répondant ainsi à la norme du fashionably late. Aucune place nominative, on parvient donc à s'asseoir au premier rang et l'on met la main sur l'un des goodie bags. Avant même que les mannequins ne sortent, on est aux cieux. Commence alors la musique. Le podium s'illumine. Le premier mannequin sort du backstage. Alors qu'elle marche vers la fin du catwalk, à la rencontre des flashes incessants des photographes, je réalise que l'un de mes rêves s'exhausse à l'instant et que tout est exactement comme je l'avais espéré. Rien ne me procure une telle montée d'adrénaline. Ceci est vraiment ce que je veux faire de ma vie. Je ne me suis pas trompé de voie, la mode est la bonne pour moi.

Le premier défilé à 14:00 est celui de la marque chinoise "Zix Guan". Elle m'apparaît comme une version sobre de Versace, beaucoup de noir et de blanc, des coupes originales. Seulement, la réalisation laisse à désirer et l'étape du fitting semble avoir été sautée au profit d'une présentation plus recherchée, les mannequins marchant en groupe et à rythme lent. Les mannequins étant pour la plupart occidentaux, la marque semble vouloir apparaître comme européenne (indiqué également par les chocolats parisiens contenus dans les goodie bags), alors qu'elle devrait au contraire mettre en valeur ses origines. Le second défilé à 16:00 est celui de la marque locale "Amaresinh". Dès le premier passage, on comprend que l'on a affaire à un défilé dans la tradition occidentale, à savoir pas de show superflu, juste des mannequins qui se suivent dans un ordre logique, mettant ainsi à l'honneur une collection avec un véritable fil rouge. Des matériaux luxueux, de la mousseline magnifique, des couleurs renversantes. Coup de coeur absolu.

En somme, un moment exceptionnel et inoubliable, suivi le soir d'un épisode que j'aimerais pouvoir oublier au plus vite. Disons simplement que je ne me suis jamais senti aussi perdu et loin de mon chez moi. Mais, j'ai la chance que les choses finissent toujours par s'arranger. Et le lendemain, j'ai passé une après-midi parfaite en compagnie de Charlotte. A savoir, une visite du "Shanghai Planning Exhibition Center" où l'on a pu admirer entre autres la maquette de 600m² de Shanghai; suivie d'une escapade au "Fake Market" de "West Nanjing Road" pour mettre la main sur d'autres cadeaux pour mes proches; pour conclure avec un chocolat chaud chez Starbucks.

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jeudi 20 octobre 2011

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N'ayant plus de cours pour me fournir en occupations quotidiennes, certains pourraient croire que je suis habité par un sentiment d'ennui ou autre qui engage sur la voie de la déprime. La vérité est que j'ai tout ce dont j'ai besoin, à savoir un projet qui me tient à coeur, et de bons amis avec qui passer du temps afin d'équilibrer travail et détente. D'ailleurs, travail est un grand mot. Lorsque l'on se plonge dans un sujet qui nous passionne, notre perception des efforts est bien souvent amoindrie, jusqu'à un point où l'on peut même y trouver du plaisir. Bien que je sois dans les préparatifs pour mon mémoire, je me sens heureux, simplement parce que mes recherches traitent du marché du luxe, un marché qui me fait rêver depuis tant d'années et dont je peux aujourd'hui m'approcher comme jamais auparavant. Que ce soit à travers des lectures, des prises de contact ou la visite de boutiques, les tâches auxquelles je m'attèle rendent de plus en plus tangible ce monde autrefois si mystérieux. Et lorsque j'ai besoin de me changer les idées, dans une ville comme Shanghai, ce ne sont pas les sources de divertissement qui manquent.

Lundi je me suis rendu au "Lingo Bistrot" avec Maxence et Charlotte pour profiter de la cuisine française et de leur compagnie, Maxence étant rentré la veille de son voyage à Beijing. Notre trio s'est ensuite dirigé vers le "Fabric Market" pour que Charlotte y récupère son duffle coat fait sur mesure. Inspiré par son achat, je me suis laissé prendre mes mesures pour un Perfecto en cuir, pièce iconique et intemporelle que je désire depuis si longtemps mais que je n'ai jamais pu trouver à ma taille ou dans la portée de mon budget. Un après-midi au cours duquel j'ai pu me rendre compte que Charlotte et moi parlions le même langage, à savoir celui de la mode. Le soir, place au marathon habituel du lundi, à savoir "Malone's", suivi de "Zapata's", suivi pour la première fois du "Phebe". Une boîte très chinoise de part sa population bien sûr, mais également son aménagement et son personnel dansant au rythme de la musique.

Mardi midi je me suis joint à Anne-Charlotte et Melody, ainsi que d'autres, pour le déjeuner afin qu'elles me fassent part de leurs impressions sur leur voyage à Hong Kong et Guilin, et que l'on parle de notre voyage dans la région du Sichuan dans un avenir proche. Tandis que le lendemain, j'ai fait un voyage avec Maxence et Valentina à moindre échelle, plus précisément dans le nord de Shanghai. Une promenade sur "Duolun Lu", suivie d'une balade dans le "Luxun Park", suivie d'un passage dans le "Vieux Ghetto Juif", le tout sous un magnifique soleil. Une fois celui-ci couché, direction le "M1nt" avec Maxence et les Italiennes pour quelques heures de danse et bousculade sur la piste bondée.

Ma visite du "Luxun Park" et ses espaces verts m'ont rappelé le petit village qu'est le mien. Il n'y avait donc pas meilleur moment pour que je débute l'achat de souvenirs pour mes proches. D'autant plus que cela fera bientôt deux mois que je suis ici, signifiant que j'aurai atteint la moitié de mon séjour. Direction "Tianzifang" et ses petites rues remplies de boutiques microscopiques recelant toutes sortes de merveilles. Le soir, le cours de Chinois a été délocalisé dans un restaurant "Dongbei", la professeur voulant nous introduire à la cuisine du Nord-est, sa région d'origine. Alors non, aucun risque que je m'ennuie.

samedi 15 octobre 2011

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Voici quelques éléments que j'adore à propos de Shanghai: les buildings qui s'illuminent à la tombée de la nuit, les courses en taxi à 2 euros, l'absence de cette tranche de la population communément appelée "racaille". Et puis il y a tout simplement le fait de pouvoir faire l'expérience de la vie dans une grande métropole et de tout ce qui vient avec.

Mardi a eu lieu l'examen écrit pour le cours de "Information Technology", événement qui signait dès lors la clôture de mon second cours à la Shanghai Jiao Tong University. Deux cours sur quatre, me voilà à mi-chemin, raison amplement suffisante pour célébrer, d'autant plus que cela signifiait le début de quelques quatre semaines de vacances. Aucun risque cependant que je m'ennuie, puisqu'il me faut me consacrer à quelques projets d'ordre académique durant cette période. Pour le déjeuner je me suis donc rendu au "Wagas" (qui pourrait très vite devenir ma chaîne préférée) sur "West Nanjing Road" avec Sarah et Christine, avant de me joindre à elles, ainsi que Raphia, Diletta et Felix au "Vue Bar" une fois le soleil couché. Le nom de ce bar à la classe certaine n'est pas innocent puisqu'il est réputé pour disposer de la meilleure vue sur Shanghai, chose que nous pouvons à présent confirmer.

Mercredi j'ai pu enfin me consacrer à mon sport préféré: le shopping. Ensemble avec Jerry, Amelie et sa colocataire, nous nous sommes rendus au "Xinyang Market". Localisé dans le très beau quartier autour du "Shanghai Science and Technology Museum", cet endroit couvert propose comme tant d'autres d'innombrables boutiques de faux. Alors que mes nouveaux amis m'aidaient dans le marchandage pour deux paires de Ray Ban, je ne pouvais m'empêcher de penser au hasard et combien je lui suis reconnaissant pour avoir mis ces jeunes Chinois plein d'humour et de gentillesse sur mon chemin. Je suis finalement rentré avec une paire de Wayfarer et une paire d'Aviator à verres miroirs pour un total de €8, et Amelie est rentrée avec une perruque blonde platine.

Car le lendemain c'était la fameuse soirée Lady Gaga au "G+". Nous étions tellement excités, Amelie arborait sa nouvelle coiffure, et j'ai sorti mon t-shirt en simili cuir et emprunté les fausses lunettes de vue de Charlotte pour l'occasion. Il était passé minuit lorsque les choses ont commencé à s'animer du côté du podium. Soudain, la supposée Lady Gaga est apparue, très vite suivie de trois danseurs. Bien qu'il ne s'agissait bien sûr pas de la vraie pop star, ce mini concert était génial! Les tenues, les danses, la voix, ... tout comme pour tant d'autres choses en Chine, la réplique était tellement soignée que l'on aurait pu la confondre avec l'original.

Malgré que j'aie été me coucher à 04:00 la veille, j'ai rencontré Sascha à 12.30 vendredi pour le déjeuner. Autour d'un plat de pâtes au "Wagas" de son quartier, j'ai découvert encore davantage cette personne qui m'apparaît comme profondément adorable. J'en ai perdu de vue l'heure et suis donc arrivé en retard à ma rencontre avec Rachel, celle-ci ayant accepté de m'aider pour l'utilisation de la librairie en ligne de l'université dans le cadre de mes recherches. Samedi enfin, j'ai rencontré Jerry pour une matinée shopping sur "South Shaanxi Road", suivie d'un passage au "Fuxing Park", suivi d'un déjeuner indien chez "Nepali Kitchen". Quant aux plans pour cette nuit, je songe à recycler ma tenue de jeudi pour la "Pervert Party" au "Cargo" où se rendent Diletta, Paola et Valentina.

mardi 11 octobre 2011

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La semaine dernière j'ai profité des avantages qu'offre la vie cosmopolite, à savoir une infinité de possibilités de shopping et des restaurants géniaux à découvrir. Lundi c'était avec Eric, sa "life tutor" Jeanne, Anne-Charlotte, Melody et d'autres afin de passer un dernier moment avec eux avant leur départ pour Hong Kong. Mercredi c'était au "Pier39" avec Jerry et Amelie, mes deux nouveaux meilleurs amis chinois qui me font rire. On a parlé sexe et relations, ils connaissent même "Sex and the city". Le genre de public que j'adore, tellement marrants. Quant au shopping, inspiré par les récents défilés de New-York, Milan et Paris, je me suis offert un blouson H&M d'inspiration Céline/Balenciaga. Et puis parfois, la meilleure chose à propos de la vie dans une grande ville est de la quitter. Pour une autre ville. Le cours d'"Information Technology" ayant pris fin jeudi, ensemble avec Christine et Sarah, on a décidé de passer un long weekend à Xi'an!

Afin de se rendre à cette ville située à quelques 1500 kilomètres de Shanghai, ville à l'histoire riche, que certains considèrent comme équivalente à Rome ou Byzance en raison de son ancienneté et de son statut de capitale pendant de nombreuses dynasties, il nous fallait bien sûr un moyen de transport. Nous avons orienté notre choix vers le train à couchettes pour un voyage de quelques 20 heures. Ainsi, rien que le périple jusqu'à la destination tant convoitée constituait une expérience mémorable. Après être arrivé vendredi en début d'après-midi, après avoir déposé nos bagages dans notre chambre, après avoir goûté quelques-uns des plats prometteurs sur la carte de l'auberge de jeunesse, nous étions enfin prêts pour découvrir cette ville dont le nom signifie "la paix de l'Ouest".

Tout comme celui à Beijing, ce séjour serait physique, afin de profiter au maximum du temps que nous avions à disposition. Nous avons commencé par parcourir l'Ancienne Muraille, Xi'an étant l'une des rares villes à avoir conservé sa muraille protectrice s'étendant tout autour de la ville. D'une hauteur de 12 mètres et d'une distance totale de quelques 14 kilomètres, la muraille offre une belle balade avec vue sur les environs, balade d'autant plus agréable que l'on l'a faite à l'aide de vélos loués. A peine étions-nous redescendus que nous nous sommes dirigés vers le Quartier Musulman, nous procurant l'impression d'être arrivés à Marrakech en moins d'un quart d'heure. D'innombrables échoppes, des propositions gastronomiques en tout genre, de petites rues bondées, nous semblions avoir aboutis dans une contrée lointaine, mélange entre Chine et Maroc, dont la meilleure illustration serait les Chinoises voilées croisées sur notre chemin. La visite de la Grande Mosquée constituait la conclusion parfaite de ce moment d'évasion. Le soleil s'était déjà couché lorsque nous avons atteint la grande place s'étendant devant la Pagode à sept étages, nous offrant ainsi un spectacle haut en lumières avec les fontaines, arbres illuminés et autres réverbères.

Un taxi, un bus, un second bus et un télésiège plus tard, nous pouvions enfin commencer l'ascension du Mont Huashan. Ses centaines de marches, ses cadenas dorés accrochés tout le long des parois par les visiteurs antérieurs dans l'espoir de voir leurs voeux exhaussés, les paysages à couper le souffle... Bien sûr, la montée nécessite beaucoup d'effort, mais, lorsque l'on atteint l'un des cinq sommets à une altitude dépassant les 2000 mètres, ce souvenir s'efface bien vite et l'on est empli d'une sensation sans équivalent. Le soir, exténués de cette journée, nous avons invité Wu Chan Chan à l'auberge pour dîner. Partageant notre compartiment de six couchettes durant le voyage de l'aller, cette jeune Chinoise s'est montrée extrêmement serviable et nous a aidés dans l'obtention de places pour rentrer à Shanghai dimanche. Non seulement elle nous apporté les tickets ce soir-là, mais également un sac rempli de gourmandises locales, sa générosité n'ayant visiblement de limites. Elle est venue accompagnée de son amie, Han Qin, qui nous a proposé de nous accompagner lors de notre expédition du lendemain.

Avant de nous rendre à ce que les Chinois se plaisent à qualifier de "8e Merveille du Monde", nous avons fait un arrêt aux Sources Chaudes de Huaqing. Situé au pied d'une montagne ayant la forme d'un cheval au galop, l'endroit est d'une beauté infinie et d'un romantisme certain. Un détour qui en vaut certainement la peine. Nous nous sommes ensuite retrouvés face à face avec le site historique qui fait le renommée de Xi'an, la fameuse Armée Terra Cotta, armée de quelques 8000 soldats, commanditées par l'Empereur Qinshihuang, premier empereur de Chine, afin de garder son tombeau, et ayant été découverte au hasard en 1974. Les centaines de soldats alignés offrent une vue impressionnante, inoubliable, incroyable considérant leur ancienneté et excellence artisanale. Et puis il était temps pour nous de rentrer, de rassembler nos affaires et de monter dans le train pour le voyage du retour, plus court cette fois, puisqu'on atteindrait Shanghai en "à peine" 14 heures. Une fois de plus, j'ai passé un moment génial en compagnie de ces deux demoiselles avec lesquelles je me fais de plus en plus complice.

lundi 3 octobre 2011

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J'ai l'impression que, dans une certaine mesure, mes proches sont surpris lorsque je leur apprends que tout se passe à merveilles à Shanghai. Comme s'il était obligatoire que je me sente mal parce que je vis à présent à l'autre bout du monde. Pourquoi faudrait-il nécessairement que je sois malheureux pour attester du fait que je pense à eux et qu'ils me manquent? Pourquoi mon bonheur ici et l'amour que je leur porte seraient-ils forcément incompatibles? Prenant en considération la durée de mon séjour, je me construis une véritable vie ici. Et l'expérience qui m'est offerte est tellement unique que je ne me refuse aucune nouvelle découverte. Pour ceux que j'ai laissés derrière moi, cela semble difficile à comprendre. La vérité est qu'il est impossible de s'imaginer tout ce que je ressens aujourd'hui et toutes les opportunités qui se présentent à moi. Mais même s'ils sont confus face à ma situation actuelle, mon excitation devrait être le seul élément qui importe à leurs yeux, ou est-ce de l'utopisme de ma part que de souhaiter cela?

Vendredi soir, Eric, Melody et Anne-Charlotte ont célébré le terme de leur second cours, celui-ci correspondant avec le début de vacances de plusieurs semaines. Ils nous ont donc tous invités à leur appartement pour des pizzas et des boissons afin de se mettre de bonne humeur avant de sortir en boîte. Parmi la dizaine d'invités, j'ai surtout sympathisé avec Patsawan, Jennifer et Jean, trois jeunes filles asiatiques qui semblaient particulièrement m'apprécier. Il est là un phénomène courant depuis mon arrivée. Pour une raison qui m'est inconnue, je semble attirer l'attention de beaucoup de Chinois, en particulier la population féminine. Après avoir essayé le "M2" et découvert que l'entrée y était payante, nous avons abouti au "M1/Muse", non sans récupérer de façon inattendue un chapeau à paillettes argentées que je n'ai plus quitté de la nuit.

Le lendemain, bien que l'on était samedi, et bien que ce soit le jour de fête national en Chine, nous avons eu cours comme n'importe quel autre jour de la semaine, en guise de récupération du cours que l'on raterait le vendredi suivant. Suite à ma sortie de la veille, ce ne fut pas forcément aisé de rester concentrer durant ces quelques trois heures, mais, après avoir fait une sieste l'après-midi, j'étais à nouveau en forme pour une nuit de folie. Voilà une semaine que j'en parlais avec les filles. Ce soir, on sortirait en boîte gay! Et pas n'importe laquelle, le "Dubai', censée être l'une des plus grandes boîtes gay de Shanghai. Face au manque cruel d'acceptation de l'homosexualité en Chine, nous nous demandions tous s'il y avait effectivement des gays à Shanghai. Après avoir été dans cet endroit, nous en avons la certitude, il y en a bel et bien, et combien! Le lieu ressemblait davantage à un sauna qu'à un club, tant c'était rempli et étouffant. D'ailleurs, mes amis n'ont pas tardé à quitter les lieux, me laissant dès lors avec Max et Monica. Les Chinois n'étant visiblement pas de nature entreprenante, j'ai pu danser comme je le voulais, sans que l'on ne m'importune, et ce malgré les regards que je semblais attirer. Plus tard dans le courant de la soirée, j'ai même fait la connaissance d'un certain Jerry, un jeune Chinois cherchant lui aussi uniquement à passer un bon moment.

Le lendemain, après un réveil tardif, j'ai accompagné Maxence et Charlotte (fraîchement baptisée notre "quatrième colocataire") au "Mr. Pancake" où l'on a partagé un délicieux repas américain avec Chloé. Pour profiter pleinement de ce dimanche, nous nous sommes ensuite dirigés vers "Taikang Lu" où l'on s'est promené entre les nombreuses boutiques toutes plus adorables les unes que les autres. Notre arrêt de métro fermant vers 16:00 ces jours-ci, j'ai dû affronter la "Nanjing Road" pour rentrer, celle-ci atteignant sa capacité maximale en termes de piétons durant cette "Golden Week" où tous les Chinois sont en vacances. Alors qu'au départ j'étais souriant et patient, aujourd'hui je calque mon comportement sur celui de mes concitoyens, et n'hésite dès lors pas à me montrer désagréable envers les passants qui se mettent entre mon chemin. Je me plais à considérer cela comme une autre preuve de ma pleine intégration dans mon nouveau lieu de résidence.