jeudi 29 septembre 2011

-400°-


Des amis de classe, des amis d'amis, des étudiants en échange dans d'autres universités, des habitants de Shanghai... J'ai l'impression que ma voie croise aujourd'hui celle d'innombrables autres personnes, et que ce simple fait suffit pour qu'une entente s'installe. En l'espace d'un mois, je pense avoir interagi avec plus de personnes que je ne l'ai fait en Belgique en l'espace d'un an. Dès lors, inutile de dire que je m'en retrouve changé, plus confiant en moi-même, plus ouvert sur les autres. Il me faut manquer mes proches dans mon pays d'origine, mais je ne suis pas seul pour autant, que du contraire.

Dimanche soir, après avoir été visiter le "Jing'an Temple" en solo, je me suis retrouvé au "Windows" avec Charlotte, Maxence, Massimo et Lionel pour voir le Grand Prix. Je suis les fashion week, les mecs suivent les championnats de Formule 1. Le cours de "Information Technology" débutant le lendemain, nous avons évité de prolonger la soirée trop longtemps. Le cours s'avère être de niveau très abordable et la classe très peuplée. Il ne s'agit pas du contexte le plus stimulant intellectuellement, mais la prof est d'une sympathie incroyable et l'on a l'occasion d'interagir avec d'autres au cours de nombreuses préparations en groupe. D'ailleurs, je me retrouve dans le groupe formé par les trois Italiennes, Kevin, Rachel et deux autres Chinois. Après ce premier cours, nous nous sommes rendus au restaurant végétarien proche du campus qui s'avère être excellent et j'ai fait la rencontre de Sacha autour du déjeuner, second gay dans mon programme après Max. Le soir, j'ai fait l'expérience du marathon habituel du lundi pour bon nombre d'expatriés ici à Shanghai: dîner au "Malone's" pour son deal "burger + boisson" pour 50 Yuans, suivi du "Zapata's" pour ses bières/margaritas gratuites de 22:00 à 23:00. Ayant bu des margaritas des filles - particulièrement alcoolisée ce soir-là - je me suis retrouvé dans une humeur très festive et j'ai suivi les autres au "Soho". Là, nous avons testé la théorie selon laquelle il est exponentiellement plus amusant de danser sur le podium que sur la piste de danse. Notre conclusion: ça l'est, et l'on en a profité jusque 01:15, heure limite que l'on s'était fixé avec Anne-Charlotte.

Car le lendemain matin, il nous faudrait nous lever pour notre nouvelle routine. A savoir, cours de 08.30 à 12.00, suivi de discussions et préparations de groupe après le déjeuner. Je suis donc rentré en fin d'après-midi de l'université, ce qui m'a évité de prendre la ligne de métro n°10 à l'heure à laquelle un accident violent y est survenu. Ayant causé de nombreux blessés, l'événement a bien sûr surgi dans nos conversations avec Mélodie, Anne-Charlotte et Eric lorsque nous les avons rencontrés le soir pour un restaurant japonais où nous avons partagé un excellent assortiment de quelques 80 sushis. Le jour suivant, mercredi 28 septembre, marquait non seulement mes 4 mois de relation avec Jérémy, mais également l'anniversaire de Sarah. Pour le déjeuner, nous l'avons donc emmenée au végétarien où j'ai dès lors déjeuné trois midis d'affilé, puisque j'y ai partagé un repas avec les Italiennes la veille. Ce que Sarah ignorait lorsque l'on s'est quitté, c'est que Christine avait planifié une fête surprise pour elle à leur appartement débutant à 19:00. Jusqu'à l'arrivée de Sarah et Christine à 20:00, nous avons donc fait la rencontre des nombreux Français invités à la fête, avant d'accueillir la birthday girl du jour avec le sourire et discuter autour des plats excellents préparés par leur colocataire. La soirée s'est ensuite poursuivie au "Brown Sugar", garantissant ainsi que le passage à 23 ans de notre chérie soit marqué comme il se doit.

dimanche 25 septembre 2011

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Un mois à Shanghai, et les choses deviennent difficiles sur le front des sentiments. Alors plutôt que de sortir avec les autres vendredi soir, je suis resté à l'appartement et j'ai passé plusieurs heures à parler avec Jérémy sur Skype. J'ai réalisé que, après des années de doutes, de déceptions et de cynisme en guise de bouclier contre la médiocrité régnant au royaume des rencontres gays, je suis aujourd'hui de ceux qui croient à l'amour. Ceux pour qui l'amour représente une véritable drogue. Etant à présent en sevrage, je considère des choses que je n'aurais jamais cru possibles il y a quelques mois. Des choses telles qu'un avenir sur le long terme pour cette relation. Car il semblerait qu'avec Jérémy, ce soit pour de vrai. Son absence me pèse. Et je cherche désespérément un moyen de taire les voix qui se font entendre dans ma tête. Parfois, un iPod et un casque peuvent aider. Mais je compte surtout sur le cours de "Information Technology" qui commence lundi pour forcer ces névroses au silence.

Ayant un weekend de libre devant moi, je me suis dit que je pourrais m'adonner à quelques activités culturelles. Malheureusement, je me suis retrouvé confronté au problème récurrent qu'est l'incompréhension de la langue locale. Aux cinémas, tous les films sont en Chinois, pas même des sous-titres anglais, si ce n'est pour les gros blockbusters américains. Impossible donc de découvrir davantage le cinéma de mon nouveau pays de résidence. Aux musées, je suis incapable de vérifier les expositions en cours, leurs sites étant eux aussi en Chinois. Ainsi, j'espérais découvrir au "Shanghai Art Museum" l'exposition mettant à l'honneur les photographes de mode Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin comme indiqué dans le Vogue Paris, mais à la place, j'ai vu de l'art à l'encre noir et de la poésie en caractères calligraphiques. Face à cette incompréhension généralisée, on peut très vite se sentir perdu. Cependant, il est certains éléments qui transcendent toutes ces frontières, tels que le style.

Alors que je sortais mes Clubmaster de mon sac en sortant du musée, j'ai été accosté par deux étudiants en mode tenant un blog de streetstyle voulant me prendre en photo. Une expérience que j'ai toujours voulu vivre dans une ville comme Paris ou Milan et qui m'arrive aujourd'hui à Shanghai. Après cet événement, j'ai encore une fois jeté un oeil autour de moi, et je me suis rendu compte de la beauté de cette ville et de tout ce qu'elle a à offrir. Ainsi, samedi soir, après la pendaison de crémaillère de Nils où j'ai fait la rencontre de Vera, jeune fille adorable native de Shanghai, nous nous sommes rendus au "No. 88" et j'ai dansé jusqu'à en perdre toute notion de temps et d'espace. Alors oui, cette ville est géniale. Elle le serait encore davantage si je pouvais retrouver mon chéri lorsque je rentre à l'appartement le soir.

jeudi 22 septembre 2011

-398°-


Quelques deux heures d'avion plus tard, nous sommes arrivés à Beijing. Après nous êtres installés à l'auberge de jeunesse où nous bénéficions d'une petite chambre avec juste assez de place pour nos trois lits, nous partons pour une promenade. Très vite on est frappé par la différence entre Beijing et Shanghai. Après les gratte-ciel omniprésents, la capitale nous apparaît tellement plus chinoise et à échelle réduite. Cependant, la ville reste gigantesque, un parcours de quelques rues sur la carte correspondant finalement à une balade de plus d'une heure. On fait un passage dans une librairie pour les filles, avant de nous rendre dans un endroit au charme infini. Un grand lac entouré de part et d'autre de restaurants brillants de centaines de lumières. Au fond d'une petite rue isolée, on finit par trouver le "No Name". Musique relaxante, lumière tamisée, plats délicieux, ... En cette belle soirée, le séjour s'annonce déjà magnifique.

Après le petit-déjeuner dans un endroit mignon proposant toutes sortes de viennoiseries, on se dirige vers le lac de la veille que l'on découvre à présent sous un soleil radiant. On continue la promenade jusqu'à atteindre le Jingshan Park. Au sein de celui-ci, on grimpe jusqu'au sommet le plus élevé pour découvrir une vue panoramique sur Beijing à couper le souffle. Une fois redescendu, on se retrouve face à l'enceinte impressionnante de la Cité Interdite. On s'offre deux morceaux de melon sur bâtonnet afin de reprendre des forces et l'on pénètre dans cet endroit historique où vivaient autrefois les empereurs de Chine. Le site est énorme, chacune des salles étant séparée d'une grande place. Le défi consiste à s'imaginer l'endroit sans les centaines de touristes, pour ainsi visualiser ce que ces lieux devaient être il y a plusieurs siècles, et combien ils devaient être splendides. Absolument exténués, on se traîne jusqu'au restaurant vietnamien "Nuage" où, heureusement, on retrouve très vite la forme. Spring rolls végétariens, riz aux légumes et assortiment de fruits, c'est un délice, une fois de plus.

Un taxi, un car et un télésiège plus tard, nous voilà sur la légendaire Muraille de Chine. Très vite, on se rend compte que les dénivellations du mur sont presqu'aussi impressionnantes que les paysages nous entourant. On parcourt ainsi quelques dix kilomètres, accompagnés de deux agricultrices sans emploi faisant ce trajet tous les jours dans l'espoir que les touristes qu'elles aident leur achètent quelque souvenir. Celles-ci étant d'une gentillesse sincère, c'est donc ce que nous faisons lorsque nous sommes sur le point de redescendre des montagnes. L'instant paraît surréel, tant il s'agit d'un monument historique, éternel, surpassant les forces de la nature. On vient de vivre l'un de ces moments qui nous restera probablement toute notre vie, donne qui fait magiquement disparaître les signes de fatigue et d'effort physique. Le soir, cuisine moitié vietnamienne, moitié française au "Le Little Saigon". Soirée tranquille encore une fois, après une autre journée touristique bien remplie.

En ce quatrième jour, on commence par se rendre au Temple du Lama. Ses encens, ses visiteurs honorant les nombreuses statues cachées au sein des salles, et surtout son bouddha de quelques 18 mètres de haut, en font un très bel endroit. Après la visite culturelle, on s'offre une virée shopping. Direction le Marché de la Soie, et ce en "vélo-taxi", juste parce qu'il faut l'avoir essayé au moins une fois. Contrairement à ce que semble indiquer son nom, ce marché sur plusieurs étages vend non seulement des articles en soie, mais également et surtout du faux, du faux et encore du faux. Dans l'une des échoppes proposant des vestes chinoises traditionnelles, on s'adonne au sport national: le marchandage. Avec l'aide de Sarah, notre négociatrice professionnelle, on en ressort tous les trois stylisés à la chinoise. Les filles font encore quelques folies et très vite il est temps de se rendre à l'Opéra. Costumes magnifiques, couleurs flamboyantes, musique, danse, ... Il s'agit véritablement d'une expérience à ne pas manquer, tant c'est particulier, unique.

Après un long petit-déjeuner occidental à parler de nos passés amoureux respectifs, direction le Palais d'Eté, probablement l'un des plus beaux endroits qu'il m'a jamais été donné de voir. Un site magnifique mêlant eau et verdure, entouré de montagnes et autres sommets lointains. Le navire en marbre, le pont aux 17 arches, les bateaux à tête de dragon, les temples, les diverses salles, ... L'étendue du lieu est telle que l'on y passe l'après-midi entière, prenant quelques couleurs au passage. Après que l'on se soit posé dans notre chambre et que l'on ait enfilé nos tenues chinoises, on se rend au restaurant malaisien situé à quelques pas de l'auberge. Au "Café Sambal", on déguste quelques plats et desserts affalés dans les fauteuils moelleux. La conclusion parfaite d'une journée tout aussi parfaite.

En cette dernière journée à Beijing, on se met en mode rentabilité maximale. On se lève tôt afin d'assister à la cérémonie du lever du drapeau, celle-ci ayant lieu quelques instants avant le lever du soleil. Il est aux alentours de 06:30 lorsque nous entrons dans le Zhongshan Park où nous rencontrons de nombreux séniors perfectionnant leur tai-chi. On se rend sur la Place Tian An Men sur laquelle a vue le portrait de Mao, avant de se poser sur des marches et de profiter d'un petit-déjeuner improvisé à base de divers biscuits mystères. Une fois nos affaires déposées à la consigne, on s'engage dans la queue infinie pour la visite du Mémorial de Mao. Une bonne heure d'attente pour entrapercevoir le corps conservé de ce personnage historique pendant quelques secondes. Au moins, c'est une chose de plus que l'on peut ajouter à la longue liste de nos visites dans la capitale. On rentre à l'auberge pour une sieste, avant de nous rendre au Temple du Ciel. A force de voir des temples, on en devient presque blasé, ceux-ci ayant tendance à tous se ressembler. Néanmoins, la Tour du Sacrifice, véritable emblème de Beijing, vaut à elle-seule le détour. Situé à proximité, on se rend ensuite au Marché aux Perles où les filles font encore des folies alors que je m'octroie un achat mûrement réfléchi depuis mon arrivée: un bracelet en perles de jade, la pierre iconique de la Chine. Le soir, on se rend une seconde fois au "Le Little Saigon" pour sa cuisine française-vietnamienne.

... Ce voyage aura été un véritable condensé culturel. Une expérience incroyable que je n'aurais voulu partager avec personne d'autre que ces deux nouvelles amies que sont devenues Sarah et Christine. Parmi les rencontres que nous avons faites, on repensera systématiquement avec le sourire aux nombreux Chinois nous ayant demandé avec enthousiasme une photo avec eux. Dans une ville touristique, il est également inévitable de rencontrer des couples voyageant ensemble, ce qui m'a plongé plus d'une fois dans des songes sentimentaux. Jérémy m'a alors rappelé qu'un mois déjà s'est écoulé depuis mon départ. Déjà un quart du séjour derrière moi. Voilà qui devrait m'aider à tenir bon sans son étreinte, son parfum, ses baisers.

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jeudi 15 septembre 2011

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Plus que jamais, je vis aujourd'hui dans un contexte international. La preuve avec ma journée de lundi qui fut marquée par l'Italie. Aux alentours de midi, Massimo, Maxence et moi-même nous sommes rendus dans un restaurant au 6e étage d'un centre commercial situé sur la Nanjing Road où nous avons dégusté un plat de pâtes pour la première fois depuis notre arrivée. J'ai consacré ma journée à mes recherches, avant de me rendre en début de soirée à l'appartement de Melody, Anne-Charlotte et Eric qui m'ont invité pour le dîner. Au menu, salade et pizza quatre fromages. Ce n'était pas dans mes plans initiaux mais j'ai fini par les accompagner au Zapata's où tout le monde s'était donné rendez-vous visiblement. Une fois l'open bar terminé, je n'avais d'autre choix que de suivre le groupe au Muse. Tout le groupe étant rassemblé, la nuit en perspective semblait trop belle que pour être déclinée. Une fois de plus, nous avons pris d'assaut le podium, l'occasion pour moi de danser avec les filles. Melody, Anne-Charlotte, Charlotte, mais aussi les Italiennes, Valentina, Paola et Diletta.

Ma nouvelle devise étant "Work hard, party hard", je me suis concentré sur mon projet toute la journée de mardi afin de progresser un maximum et ne plus devoir y penser. Le fait que je travaille sur un secteur qui me passionne aidant, mes efforts m'ont permis de me joindre à Melody, Anne-Charlotte, Eric et Max mercredi pour la visite du "QiBao Town". Probablement qu'il est aux alentours de Shanghai d'autres anciens villages davantage impressionnants que celui-ci, mais, il valait tout de même le détour. En particulier sa tour et ses sept étages, aux murs recouverts entièrement de petites statues. La situation de ce petit village au milieu de grands axes et gratte-ciel immenses résume à elle seule l'essence de Shanghai. Ancien côtoie nouveau, pauvreté côtoie richesse, tradition côtoie innovation. Je suppose que c'est cet étrange mélange qui procure à cette ville son énergie si particulière.

Ce soir nous aurons l'occasion de suivre notre premier cours de Chinois, ceux-ci ayant lieu tous les jeudis de 18:00 à 21:00. Et demain matin... Je quitte Shanghai pour Beijing! Je ne pensais pas visiter la capitale si tôt dans mon séjour, mais lorsque Sarah et Christine m'ont présenté leurs projets pour ce voyage de six jours, ceux-ci m'ont paru trop alléchants que pour ne pas sauter dessus. A peine suis-je bien installé ici à Shanghai que je pars déjà pour d'autres contrées. Heureusement, j'ai appris à toujours emmené avec moi ceux que j'aime dans mon coeur.

mardi 13 septembre 2011

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La semaine dernière était dans le signe d'une chose unique: les présentations de groupe de vendredi. Les activités sont dès lors restées limitées, mais cela a été récompensé par une bonne impression quant à notre réussite pour ce projet. Une fois les présentations terminées, clôturant ainsi le cours d'"International Business", la fête pouvait commencer. Avec une dizaine d'autres étudiants internationaux, nous avons profité d'un repas délicieux chez "Simply Thai", avant de nous rendre au "Mural" qui proposait un open bar pour 100RMB (soit 10€). Une fois que tout le monde était joyeux, ou davantage pour certains, nous avons quitté cet endroit en direction du "G+". Finalement, on a perdu de nombreuses personnes sur la route, et on s'est retrouvé juste Melody, Anne-Charlotte, Eric et moi. La boîte était extrêmement bondée et les remix quelque peu étranges, mais nous sommes tout de même restés jusque 04:00.

Le lendemain je me suis rendu au Starbucks à proximité du campus pour savourer quelque pâtisserie me faisant de l'oeil. Installé confortablement dans un fauteuil à l'étage, j'ai soudain réalisé que je me trouvais exactement où j'ai toujours rêvé d'être. Dans une grande ville excitante. Chez Starbucks en attendant de rencontrer une étudiante de mon université, qui s'avère être également designer, pour discuter du secteur de la mode à Shanghai afin de m'aider dans mes recherches pour quelque projet personnel. Et ce, en ayant une personne qui m'aime, chose qui m'a été rappelée par la lettre de Jérémy dont j'avais oublié qu'elle était glissée dans mon livre "Luxury China". Ces moments ne sont que trop rares. Pendant un bref instant, le temps s'arrête et l'on jouit d'une clairvoyance à l'état pur. Et l'on s'y accroche aussi longtemps que possible, avant que le rythme effréné de la vie ne nous rattrape.

Samedi soir, nous nous sommes rendus au "Panic Room", bar qui s'est avéré quelque peu décevant. Mais, peu importe, le "Soho" étant à proximité, nous n'avons pas tardé à déménager. Ici, nous avons passé une nuit géniale, à danser sur le podium jusqu'à en avoir des goutes de sueur perler sur les tempes. La journée suivante a donc commencé avec quelques heures de délai, mais, elle n'en fut pas moins signifiante pour autant. J'ai passé tout mon dimanche en compagnie de Melody, en phase de devenir une véritable amie, à visiter plusieurs boutiques et centres commerciaux, tant dans le cadre de mes recherches que pour le plaisir. Le soir, alors que dans un petit pays au centre de l'Europe Jérémy et Emilie déjeunaient avec ma famille, je me suis rendu à la Vogue Fashion's Night Out.

Voilà plusieurs années que je regrette de ne pouvoir assister à la Vogue FNO de Paris en raison de la distance qui m'en sépare, et à présent j'avais l'opportunité de vivre celle de Shanghai. J'étais tellement excité. Ensemble avec Melody, on s'est rendu sur "Huaihai Road" 1h30 après le lancement des festivités pour découvrir que les animations avaient déjà pris fin. Clairement, les Chinois ont un rythme différent des Occidents. Mais, cela ne nous a pas empêché de visiter de nombreuses boutiques où nous nous sommes vus offerts systématiquement du champagne et autres gourmandises. Longchamp, MCM, Shang Xia, Zara, Tiffany's, Gap, Coach... J'en garde un excellent souvenir.

mercredi 7 septembre 2011

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Je ne vais pas mentir. Samedi j'avais le cafard. J'avais rêvé de Jérémy la nuit précédente, et j'ai passé toute la journée à penser à lui et tous mes proches restés en Belgique. Et puis le soir, plutôt que de sortir dîner avec les autres, je suis resté à l'appartement et je lui ai parlé sur Skype. Et j'ai réalisé que j'étais en train de rater l'une des plus belles opportunités dans ma vie. Tout bien réfléchi, je suis en train de vivre une expérience vraiment unique, qui ne se reproduira probablement plus jamais. Alors quel gâchis que de passer mon temps à penser à ce qui se passe à quelques 9000 kilomètres d'ici. A partir de cet instant, j'ai pris conscience qu'il me fallait savourer chaque jour au maximum. Voilà déjà deux semaines que je suis à Shanghai, et, au fur et à mesure que je m'adapte au rythme de la ville, ma perception du temps n'ira qu'en s'accélérant.

Dimanche nous nous sommes tous rendus au campus pour le second enregistrement à la Shanghai Jiao Tong University, les Shanghaiens considérant ce jour de la semaine comme n'importe quel autre, ce qui me convient parfaitement. A cette occasion, ils nous ont introduit le cours de Chinois qui, bien qu'exigeant, me tente beaucoup. De retour à l'appartement, un installateur est passé pour qu'on ait enfin le wifi, et le soir j'ai dîné à l'appartement grâce aux quelques courses que nous avions été faire chez Carrefour. Ajoutons à cela ma toute première lessive, et je pense pouvoir dire que je commence à trouver ma place ici.

Lundi après les cours, Megan nous a emmené Melody, Anne-Charlotte et moi-même dans un restaurant japonais traditionnel où l'on a mangé dans un petit salon privé à une table à hauteur du sol. Très chouette. L'après-midi j'ai enfin pris le temps de visiter un endroit parmi les innombrables merveilles que recèle la ville. Il s'agit du "Yuyan Garden", un jardin construit au XVIe siècle, emblématique de ce que tout jardin chinois est censé contenir: rochers aux formes fantastiques évoquant des montagnes, étang rappelant mers et lacs, cours d'eau, bonsaïs. Aux alentours de 22:00, j'ai pris le métro pour rejoindre tous les autres au "Zapata's" où, pendant une heure, les filles recevaient des margaritas gratuites, alors que les mecs devaient se contenter de bière.

Les jours suivants nous avons commencé à sentir la pression relative à la présentation de groupe de vendredi. Pression qui s'est vue accrue dès lors où l'on a compris qu'il n'est pas chose aisée de travailler ensemble avec les Chinois, que ce soit de part leur méthode de travail différente ou le manque de compréhension réciproque. Moyennant un peu de bonne volonté, on peut cependant collaborer de façon sereine et je n'ai donc eu aucun problème à partager un "hot pot" (restaurant où l'on cuit soi-même ses ingrédients dans une petite marmite) avec Maxence, Massimo, Cody et Melanie mardi soir.

dimanche 4 septembre 2011

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Shanghai. 6 200 km², 18.5 millions d'habitants. Et malgré cette donne, mon esprit parvient encore à ne se focaliser que sur une personne. Parfois j'aimerais qu'il existe des lois concernant les sentiments, comme il existe des lois en physique. Fiables, constantes, universelles. De telle manière, je saurais si le manque que je ressens en ce moment ira en s'améliorant, le début étant la partie la plus difficile. Ou si au contraire, le manque ne fera que s'intensifier avec le temps. Je ne pensais pas que l'absence de Jérémy me pèserait autant, je ne pensais pas être à ce point "faible". Il n'y a pas si longtemps, je pouvais trouver en lui un havre où me réfugier en cas de tempête. Or, au moment où je suis plus désorienté que jamais, ce havre est devenu inaccessible. Pareille aventure, qui demande d'être indépendant et détaché, est éprouvante même si l'on a pour habitude d'être solitaire. Dès lors où l'on s'est accoutumé à une vie de couple pendant plusieurs mois, le niveau de difficulté augmente d'un cran. Non seulement je me retrouve à l'autre bout du monde, mais en plus, je me retrouve seul pour la première fois depuis trois mois. Je suppose que cela fait beaucoup en une fois. D'un autre côté, je peux m'estimer heureux d'enfin vivre une relation de longue durée, les précédentes n'ayant jamais dépassé quelques semaines. Et puis, lorsque je rencontre de nouvelles personnes ici, une part en moi s'allume quand je peux leur répondre par la négative à l'éternelle question relative à mon éventuel célibat. J'ai quelqu'un, il est formidable et notre histoire semble pouvoir durer. J'ai cherché cela en vain pendant si longtemps qu'il n'est pas étonnant que je souhaite aujourd'hui le crier sur tous les toits.

Parmi les nouvelles amitiés qui se construisent progressivement en terre chinoise, il y a celles avec Anne-Charlotte et Melody, deux jeunes filles de France. La première m'est immédiatement apparue comme accueillante, ouverte et sympa. Quant à la deuxième, il semblerait qu'on partage un intérêt pour la mode et la diététique. Lorsqu'elles m'ont proposé d'aller faire du shopping ensemble jeudi après-midi j'ai bien sûr immédiatement accepté. Le lendemain on s'est retrouvé autour de la même table, ensemble avec de nombreux autres, à l'occasion du "dîner de classe" s'étant organisé avec le professeur. De nouveaux liens se sont tissés, de nouvelles découvertes culinaires, et de nouvelles messes basses avec Melody concernant les plats se présentant à nous. Plus tard dans l'après-midi, ensemble avec Anne-Charlotte, on s'est rendu dans un magnifique centre commercial avec Megan, Kelly et Arron, nos coéquipiers, afin de visiter  l'une des boutiques de la marque que l'on étudie pour notre cours d'"International Business". Autour d'un milkshake, nous avons ensuite davantage découvert les personnalités de ces personnes qui s'avèrent être absolument adorables. Fin de journée, premier soir du weekend, nous sommes évidemment sortis, au "Bar Rouge" qui tenait une soirée "flower power", et ensuite au "Muse" qui semble devenir notre boîte préférée. Nous y sommes d'ailleurs retournés le lendemain, l'occasion de me déhancher une nouvelle fois avec Anne-Charlotte et Melody et siroter quelques verres offerts.

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jeudi 1 septembre 2011

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Globalisation et culture, voilà les sujets que l'on a abordés au cours d'"International Business" depuis le début de la semaine et qui décrivent à eux seuls l'aventure que nous, les étudiants en échange, sommes en train de vivre. Il est vrai qu'il est difficile d'arriver frais et concentré au cours dès 8:30, mais le fait que celui-ci se termine à 12:00, laissant l'après-midi libre, a de quoi encourager. Nous sommes près de 50 étudiants, dont  une dizaine d'étudiants internationaux ayant choisi ce cours. Il est chose aisée de repérer ces derniers, non seulement grâce à leurs traits physiques occidentaux, mais également grâce à leur relatif jeune âge, les étudiants chinois suivant ce programme ayant plusieurs années d'expérience professionnelle derrière eux. En effet, il s'agit d'un programme MBA international; ce qui avait de quoi effrayer les étudiants toujours en master. Mais, il s'avère que le professeur est très sympathique et accessible, la matière est parfaitement compréhensible, et le cours se base sur des études de cas et discussions. Rien de bien compliqué. Il nous faut aussi préparer une présentation en groupe pour la fin du cours, c'est-à-dire vendredi prochain, pour laquelle le professeur, sans surprise, souhaitait des groupes mixtes. Ensemble avec Anne-Charlotte je travaille donc avec deux demoiselles et un homme chinois, toujours très ouverts, gentils et souriants.

Après le cours, nous avons pris l'habitude de déjeuner à plusieurs dans un restaurant près du campus. L'ambiance est très conviviale, les étudiants en échange formant un véritable groupe. Engagés dans la même aventure, on partage de nombreux moments ensemble, dont diverses sorties. Lundi nous étions 12 rassemblés autour d'une table dans un restaurant chinois, alors que mardi nous étions en comité plus restreint, 8 étudiants, dont 2 chinois. Il semblerait que cela soit la meilleure chose à faire, aller manger avec un ou plusieurs chinois, car ceux-ci connaissent les bons plats, nous évitant dès lors de commander un repas peu appétissant. Tim a donc commandé multiples plats pour tout le monde, que nous avons partagé sur la table tournante, comme c'est la coutume en Chine. Une excellente expérience. Le coût de la vie est tellement inférieur au nôtre que nous mangeons au restaurant tous les jours. Aussi, il est difficile de trouver de quoi cuisiner dans les supermarchés, toutes les inscriptions figurant sur les aliments étant en Chinois. Mais je suis sûr qu'on relèvera le défi de cuisiner à l'appartement dans un avenir proche.

D'ailleurs, afin de personnaliser davantage nos chambres, nous nous sommes rendus à l'un des deux Ikea de Shanghai après les cours hier. Ensemble avec Max, Sebastian et Anne-Charlotte, nous avons acheté divers petits articles, et surtout un meuble de rangement et un petit bureau pour ma chambre, qui était non meublée contrairement aux autres. J'ai donc enfin pu vider mes valises et aménager ma chambre à ma guise. Bien que petite, dans les tons blanc et brun, ainsi que quelques détails verts, elle est à présent pleinement mienne et je m'y sens bien!  Le sentiment que j'ai maintenant est très bipolaire. D'une part les journées passent incroyablement vite, d'autre part je n'arrive pas à croire que je ne suis ici que depuis une grosse semaine... Alors je vis au-jour-le-jour.